Alexander Graham Bell donne enfin de la voixDes scientifiques ont réussi à faire entendre
la voix de l'inventeur du téléphone, Alexander Graham Bell, qui s'était
enregistré en 1885.
ENREGISTREMENT. Si
Alexander Graham Bell vous appelait à l’instant sur votre téléphone,
vous ne reconnaîtriez sans doute pas sa voix : l’inventeur du téléphone
n’a jamais été entendu sur aucun vieil enregistrement de l’époque.
Jusqu’à ce que le Musée national de l’histoire américaine, à Washington,
ne s’attaque au problème : il vient ce mois-ci de faire entendre pour la première fois un
enregistrement datant du 15 avril 1885 de la voix de
Bell, gravé sur un disque de cire… mais sans avoir eu à écouter ce disque !
En fait, les conservateurs du
Smithonian Institute, institution qui
détient les documents et matériels du laboratoire Volta de Bell,
savaient déjà que cet enregistrement existait, les collections comptant
un document papier où figure une retranscription manuscrite d’un
enregistrement, une série de chiffres et de sommes en dollars, datée et
signée de Bell en personne (voir le document ici).
Car après avoir posé les bases du téléphone, l’inventeur a continué
les expérimentations, notamment sur la gravure des voix sur supports
physiques. Le Smithsonian Institue détient ainsi 200 disques et
cylindres de cire, plomb, verre ou de plâtre gravés par Bell. Lors d’un
inventaire des notations figurant sur ces documents courant 2011, la
date du 15 avril 1885 a été découverte sur un disque de cire sur carton.
Une technique d'extraction optique pour récupérer les données audio du disqueLe musée a alors fait appel aux chercheurs du
laboratoire national
Lawrence Berkeley, en Californie, afin d’utiliser leur technique
d’extraction optique du son. Un système
mis au point
pour la première fois en 2002 et perfectionné depuis, qui a pour
intérêt de permettre d’écouter les sons enregistrés sur les supports
aujourd’hui endommagés et très fragiles de la seconde moitié du XIXe
siècle sans avoir à les placer sur un gramophone et risquer de les
abîmer encore plus. C’est le projet
Irene (pour
Image, Reconstruct, Erase Noise, Etc). Le Lawrence Lab a
notamment réussi à faire entendre une interprétation datant d’avril 1860
(bien avant Thomas Edison) de « Au clair de la Lune » fixée sur papier
de suie (ici).
MODÉLISATION 3D. La technique ? Un scan optique à très haute résolution des sillons du
support (disque, cylindre ou plaque). Le laboratoire emploie une
technologie matérielle et logicielle utilisée à la base en physique des
particules, capable d’opérer des mesures de quelques centaines de
nanomètres. Idéal pour capter les subtilités de la forme des sillons :
leur largeur, leur longueur et surtout leur profondeur.
Le scanner fournit alors une modélisation 3D des sillons, et donc de
l’ensemble du support gravé. Une véritable carte sonore. Les chercheurs
californiens ont conçu un algorithme capable d’analyser cette carte, de
repérer et d'éliminer ce qui correspond à des défauts physiques du
support (rayures, poussières) et, au final, de la convertir en fichier
sonore. C’est ainsi que le disque daté du 15 avril 1885 a pu être
écouté, le texte correspondant à celui de la retranscription manuscrite,
avec cette phrase en forme de Graal :
« In witness whereof—hear my voice, Alexander Graham Bell » (
« En témoignage de quoi – voici ma voix, Alexander Graham Bell)
Un clic ici pour la voix La voix d’Alexander Graham Bell en 1885 et l
es explications en vidéo des
experts du Smithsonian Institute ci dessous : Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]