Le bioplastique de demain sera-t-il produit par des herbes ?
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Depuis 2006, le panic érigé est considéré par le gouvernement américain
comme une source possible d'agrocarburant. Visiblement, il pourrait
également devenir une source de bioplastique. La plante peut atteindre
1,8 à 2,2 m de haut.Pour réduire son coût de production du
bioplastique, l’entreprise américaine Metabolix a développé une solution
originale : faire produire du poly-3-hydroxybutyrate (ou PHB) par des
plantes en plein champ. Les tests sont concluants, mais des
améliorations sont encore requises avant tout développement industriel.Malgré les nombreux services qu’il nous procure, il
faut se rendre à l’évidence : le plastique est de plus en plus
problématique. En effet, il est majoritairement produit à partir de
dérivés du pétrole, ce qui le rend non
biodégradable. Les
déchets plastiques
tendent à s’accumuler dans l’environnement, comme en témoigne
l’existence de la
« grande plaque d'ordures du Pacifique » dont la
surface atteignait 3,43 millions de km
2 voilà tout juste un an. Inutile d’aller aussi loin pour observer cette
pollution, car elle affecte également
la Méditerranée et le
lac Léman.
Pour lutter contre ce fléau, l’une des solutions
envisagées consiste à développer de nouvelles filières de production de
polyesters biodégradables, tels les
polyhydroxyalcanoates (PHA). La
société
Metabolix (
Cambridge,
États-Unis) exploite par exemple une
bactérie issue du sol, qui produit naturellement du poly-3-hydroxybutyrate
(PHB), un membre de la famille des PHA.
Dix années de recherche ont été
nécessaires pour modifier génétiquement le
métabolisme de ce
micro-organisme, et ainsi parvenir à développer une filière de production rentable. Mais le
coût de ce bioplastique reste élevé car les
bactéries sont produites dans des fermenteurs énergivores, où elles se nourrissent de sucres issus de la dégradation de végétaux.
Depuis quelques années,
Metabolix développe, sous
l’impulsion d’
Oliver Peoples, une nouvelle piste qui pourrait réduire de
moitié le coût de
fabrication du polyester : faire produire le PHB par des plantes ayant reçu les
gènes adéquats. Le défi est de taille, car le travail d’optimisation
génétique de ces organismes est plus ardu que chez une bactérie, en raison de la complexité du
génome des végétaux et de leur faible vitesse de croissance. Cependant, les tests menés sur
le panic érigé (Panicum virgatum), une
plante herbacée de la famille des
graminées, se révèlent concluants.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ce phoque s'est trouvé un collier original mais qui va l’handicaper pendant la chasse aux poissons.
Cette parure de plastique finira par se déchirer et se détacher. Puis,
elle se transformera en minuscules particules qui pourront être ingérées
par de multiples organismes marins.Une biomasse utilisable pour produire de l’électricitéL’utilisation de plantes confère plusieurs avantages à cette nouvelle voie de
production de bioplastique. Premièrement, le
polymère
peut être produit à grande échelle en culture. Deuxièmement, une fois
débarrassés des PHB, les débris végétaux peuvent être employés à
d’autres fins, par exemple pour alimenter des installations électriques
exploitant la
biomasse. Ces deux facteurs expliquent en partie la baisse du coût des
molécules.
Cependant, elles ne seront pas produites à grande échelle de sitôt, car
les procédés industriels restent à mettre au point, tandis que le panic
doit encore être amélioré.
En 2008, le rendement de production en PHB
atteignait 1,2 % du poids d’une plante. Ce chiffre est monté à 2,3 % en
2012 (et jusqu’à 7 % dans les
feuilles),
mais
Metabolix estime qu’il faudrait arriver à 10 % pour assurer une
rentabilité à la filière. Ainsi, les efforts de recherche se poursuivent
(sur le panic érigé, mais aussi sur la
canne à sucre ou le
lin bâtard). En parallèle, les ingénieurs tentent de trouver le meilleur
solvant,
permettant une extraction efficace du PHB. Enfin, s’ils arrivaient à
développer une méthode dite thermique, ils pourraient convertir
efficacement les molécules de polyester en
acide crotonique, afin de stocker leur production.
Lorsqu’elle sera fonctionnelle, cette avancée pourrait rendre l’
utilisation des bioplastiques économiquement plus avantageuse qu’elle ne l’est pour le moment, ce qui
pousserait probablement des industriels à les utiliser à plus large
échelle.
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