Une fusée russe Proton-M portant trois satellites pour le système de navigation Glonass a explosé mardi juste après son lancement à partir du cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan, a indiqué l'Agence spatiale russe (Roskosmos) dans un communiqué.
ACCIDENT. "Il semble que ce lancement va se solder par une catastrophe", avait commenté le présentateur de Rossia 24, juste avant que la fusée n'explose. La fusée Proton-M, dont le lancement a été retransmis en direct par l'agence spatiale Roskosmos et la chaîne de télévision publique Rossia 24, a changé de trajectoire 16 secondes après le décollage ce 2 juillet, à 02H38 GMT, car "ses moteurs ont cessé de fonctionner", explique l'agence dans un communiqué. La fusée a presque aussitôt explosé, retombant à environ 2,5 km du lieu du lancement, sur le territoire du cosmodrome de Baïkonour.
La fusée Proton-M explose après quelques secondes de vol.
"Selon de premières informations, l'accident n'a pas fait de victimes, ni de dégâts", a souligné Roskosmos. L'accident a cependant provoqué une "fuite de combustible" de la fusée, a indiqué pour sa part l'Agence spatiale kazakhe (Kazkosmos). Le lanceur transportait environ 600 tonnes d'heptyle, d'amyle et de kérosène, selon le ministre kazakh des Situations d'urgence, Talgat Moussabaïev.
Un nuage toxique
"Un nuage de fumée provoqué par la combustion de l'heptyle s'est formé au-dessus du territoire du cosmodrome", a déclaré M. Moussabaïev, cité par l'agence Interfax.Une partie du personnel de Baïkonour a été évacuée en raison de ce "nuage toxique", a affirmé pour sa part une source au sein du cosmodrome, citée par Interfax. Le directeur du centre Khrounitchev, le concepteur des fusées Proton, a toutefois minimisé les risques de pollution toxique provoqués par cet accident."Il pleuvait au moment de l'explosion. Cela va réduire considérablement la zone de pollution. Actuellement (...) le nuage s'est pratiquement dissipé", a déclaré Alexandre Seliverstov, qui a assisté au lancement à Baïkonour, selon l'agence publique russe Ria Novosti. Une commission spéciale avec le chef de Roskosmos, Alexandre Lopatine, à sa tête a été créée pour enquêter sur la catastrophe.
Le même accident vu d'un autre angle.
Un nouvel échec
La Russie a connu ces dernières années une série d'échecs dans ses lancements de satellites ou de véhicules-cargo vers la Station spatiale internationale (ISS). En décembre 2010, trois satellites Glonass lancés à partir d'une fusée Proton étaient retombés dans l'océan Pacifique après l'échec de leur mise en orbite, provoqué par une surcharge de carburant dans le lanceur.
Le système de navigation Glonass a été conçu par la Russie pour rivaliser avec le système de navigation américain GPS et le futur système européen Galileo.
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