Un demi-siècle après l’explosion de la bombe H (à hydrogène), les coraux de l’atoll de Bikini ne sont pas en si mauvais état. Bon, mais…
C’est sur les îles Marshall, dans l’ouest du Pacifique, que les Etats-Unis ont jeté leur dévolu dés 1946. Objectif ? Faire des essais nucléaires.
Parmi eux, la terrifiante explosion le 1er mars 1954 de Castle Bravo, bombe H la plus puissante testée par les Américains (15 mégatonnes, soit 1000 fois celle d’Hiroshima). A l’époque, elle avait laissé sur la zone un trou immense, large de 2 km et profond de 73 mètres : le cratère Bravo.
54 ans plus tard, Zoe Richards biologiste à l’ARC (Australian Research Council Centre of Excellence for Coral Reef Studies) et ses collègues de l’Université James Cook ont voulu l’explorer. Ils s’attendaient à plonger dans un cimetière marin, et à leur grande surprise, pas du tout.
Au contraire, ils ont pu observer de vastes amas de corail, parfois haut de 8 mètres, en pleine santé ! Comment est-ce possible ? Les chercheurs pensent que des larves de corail (planulae) peuvent être venues d’atolls voisins coloniser ce milieu. L’île étant rarement visitée, le corail a pu se développer tranquillement.
Certes, il y a de quoi s’émerveiller de ce retour à la vie. Mais la biodiversité marine dans l’atoll en a quand même pris un coup : 42 espèces de corail présentes au début des années 50 ne sont plus là aujourd’hui. Sans parler de la radioactivité encore présente dans le sol et les cocotiers de Bikini malgré les efforts de décontamination…