À Bornéo, les orangs-outans quittent les arbresCes singes passent plus de temps au sol : ce comportement pourrait les avantager face à la destruction de la forêt primaire.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un mâle orang-outan se déplaçant au sol dans la forêt de Sabangau au sud de Bornéo.ARBORICOLE. L’orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus), nom qui signifie l’homme de la forêt en malais, est le plus grand mammifère arboricole du monde et il est réputé ne quitter que très rarement l’abri offert par les arbres.
Depuis quelques années cependant, les spécialistes ont découvert qu’il pouvait se déplacer au sol pour voyager ou chercher de la nourriture. Ce comportement est-il provoqué
par la raréfaction de la forêt primaire ? Pour le savoir
Mark Harrison, de
l'université de Leicester, et ses collègues ont passé sept ans à traquer ces singes particulièrement discrets.
Un comportement naturel passé inaperçu Entre juin 2006 et mars 2013, le scientifique a pu saisir l’image de 641 orangs-outans grâce à des caméras dissimulées dans des zones fréquentées par les singes.
"Nous avons constaté que les orangs-outans se déplaçaient au sol aussi bien dans les habitats dégradés que dans les forêts primaires préservées" résume
Mark Harrison.RÉPERTOIRE COMPORTEMENTAL. Ceci suggère que la locomotion terrestre fait partie du répertoire comportemental naturel de ce singe, même si on ne s’en était pas vraiment rendu compte avant. Ce n’est pas une conséquence de la perturbation de l’habitat mais dans les zones où les arbres se font rares, la présence au sol des singes est plus fréquente.
"La capacité des orangs-outans à descendre des arbres peut augmenter leurs possibilités de faire face, au moins à petite échelle, à la fragmentation des forêts et à traverser des paysages en mosaïque. L’ampleur de cette polyvalence reste à être étudiée" précise le chercheur.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]PRÉDATION. Les auteurs estiment dans la revue
Scientific Reports que ce comportement nouvellement découvert est à double tranchant.
Côté risques : le déplacement au sol augmente les possibilités de prédation, l’interaction avec les humains et l’exposition à de nouvelles maladies. Toutefois les tigres sont absents de
Bornéo (contrairement à
Sumatra) et le principal prédateur sur cette île reste l’homme.
"Or les orangs-outans font beaucoup de bruit dans les arbres où ils sont facilement repérables alors qu’ils peuvent se déplacer presque sans bruit au sol" ajoutent les chercheurs qui minimisent le danger résultant de la prédation (animale) sauf pour les juvéniles qui peuvent être la proie des porcs barbus et des léopards.
DISPERSION. La terrestrialité des orangs-outans peut en revanche faciliter leur déplacement et leur dispersion, en particulier dans des paysages dégradés ou fragmentés en raison de processus naturels ou anthropiques.
"Cela pourrait aussi créer de nouvelles opportunités d'accéder à différentes sources de nourriture" conclut
Mark Harrison qui appelle à mener d’autres études sur le sujet.
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]le.cricket vous salue bien !