Braconnage : Satao, l'éléphant aux défenses légendaires retrouvé mort au KenyaConnu pour ses impressionnantes défenses, l'éléphant Satao a été retrouvé mort le 2 juin dernier, mutilé par des braconniers. Très médiatisée, la disparition de cet éléphant kenyan légendaire permet une nouvelle fois d'attirer l'attention sur le problème toujours non-résolu du braconnage en Afrique.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]En Afrique, 25 à 30.000 éléphants sont tués chaque année, soit un éléphant toutes les 15 minutes environ. Si chaque éléphant retrouvé mort devait faire l’objet d’un article, nous passerions nos journées à lire des notices nécrologiques de pachydermes. Mais comme le rappelle le site The Dodo, l’histoire de Satao, retrouvé mort le 2 juin dernier, est différente.
Né à la fin des années 1960 au
Kenya, cet éléphant est considéré comme l’un des plus gros, vieux et majestueux d’Afrique. Ce sont notamment ses impressionnantes défenses qui ont fait de lui une légende : extrêmement longues, elle touchaient presque le sol. La découverte de son corps, le 2 juin dernier, a donc profondément affecté les défenseurs des éléphants, tout comme celle de l’emblématique
Mountain Bull, survenue quelques semaines plus tôt.
Tué pour ses impressionnantes défenses “Satao a été tué par des flèches empoisonnés le 30 mai 2014. Nous avons repéré sa carcasse le 2 juin, mais pour éviter une potentielle fausse alarme, nous avons d’abord soigneusement vérifié que le cadavre était bien le sien”, rapporte un communiqué du
Tsavo Trust, une organisation non-lucrative dédiée à la protection de la vie sauvage du
parc national de Tsavo East, au
Kenya.
Satao a été retrouvé sans ses défenses, une grande partie de sa face ayant également disparu. Des photos dénonçant la mort brutale de l’animal ont été mises en ligne sur la page
Facebook du Tsavo Trust (attention, ces images peuvent heurter la sensibilité).
Le légendaire éléphant aura survécu plus de 40 ans dans ce parc du sud-est du
Kenya, alors qu’un grand nombre de ses congénères ont été décimés par les braconniers. A la fin des années 1960, le
Kenya comptait
plus de 275.000 éléphants. Aujourd’hui, ils ne seraient plus que 38.000 environ.Pour
Mark Deeble, documentariste animalier,
Satao aurait au fil du temps développé une capacité à éviter les braconniers, en apprenant à se cacher à l’approche d’humains.
“Je suis convaincu qu’il faisait cela pour cacher ses défenses des hommes, il était conscient du danger qu’ils représentaient pour lui”, explique
Deeble, cité par le National Post.
Plus de 300 éléphants tués chaque année au Kenya “Satao faisait probablement partie de la demi-douzaine d’éléphants kenyans à très grandes défenses, il était peut-être le plus grand d’entre eux”, ajoute
Mark Deeble. Très médiatisée, la mort de
Satao n’est pourtant qu’une perte parmi beaucoup d’autres, rappellent les protecteurs des éléphants :
“La perte d’un éléphant aussi iconique est la partie la plus visible et douloureuse de cet iceberg, une tragédie qui se déploie sur tout le continent”, déplore
Frank Pope, de
l’ONG Save The Elephants.Le Kenya et
la Tanzanie sont particulièrement touchés par ce fléau, car ils constituent les deux principaux points de sortie de l’ivoire illicite quittant le continent pour transiter vers la Chine.
Le Kenya Wildlife Service (KWS) affirme que 97 éléphants ont été tués depuis le début de l’année 2014. En 2013,
le KWS a enregistré 302 cas d'éléphant tué par des braconniers.
Une zone difficile à protéger Selon
le Tsavo Trust, la région dans laquelle
Satao a été tué est
“une étendue massive et hostile à couvrir pour les unités anti-braconnage”, cite le Huffington Post.
“Les communautés vivant juste de l’autre côté des limites du parc national mènent continuellement des activités illégales à l’intérieur du parc, dans cette zone”, constate l’organisation, qui ajoute que les équipes du
Kenya Wildlife Service, en sous-effectif et en manque de ressources, parviennent difficilement à protéger les animaux. Les experts estiment que si le braconnage continue à ce rythme, les éléphants d'Afrique sauvages pourraient disparaître du continent d'ici une dizaine d'année.
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