Séisme en Charente-Maritime : quelles sont les causes possibles ? Par CNRS
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dunemars1 Admin
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Sujet: Séisme en Charente-Maritime : quelles sont les causes possibles ? Par CNRS Dim 1 Mai - 20:18
Séisme en Charente-Maritime : quelles sont les causes possibles ?
D’une magnitude 5, le séisme du 28 avril qui a eu lieu près de La Rochelle (Charente-Maritime) fut ressenti dans une douzaine de départements, jusqu’à 350 km de l’épicentre. Le mécanisme, décrochant dans les directions nord-sud et est-ouest, est cohérent avec une prolongation vers le sud du cisaillement sud-armoricain.
Un séisme de magnitude entre 4 et 5 a eu lieu ce jeudi 28 avril 2016 à 8 h 46 (heure locale) à quelque 10-15 kilomètres au sud de La Rochelle. L’intensité maximale préliminaire est de V, ce qui correspond à une forte secousse sur quelques communes autour de l’épicentre. Selon les premiers éléments, de rares dégâts mineurs (degré 1/5) ont été constatés par le Codis (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours) du département de Charente-Maritime : à La Rochelle (dommage sur une partie de cheminée, déplacement d’une poutre dans un bâtiment ancien), à Thairé (mouvement d’une huisserie ayant condamné une porte) et à Châtelaillon-Plage, où une cheminée a été fissurée. Il a été très largement ressenti de La Rochelle à Rochefort, et aussi jusqu’à Nantes, Poitiers et Limoges. 1.498 témoignages ont été collectés sur le site [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] La secousse a été sentie sur environ 100.000 km2, soit une douzaine de départements français selon nos témoignages et jusqu’à une distance maximale d’environ 350 km de l’épicentre (voir image ci-dessous).
Différence entre magnitude locale et magnitude de moment
Le mécanisme au foyer préliminaire est essentiellement décrochant dans les directions nord-sud et est-ouest. La magnitude de moment associée est Mw 3,8 et la profondeur déterminée entre 4 et 18 kilomètres, avec une meilleure solution à 8 kilomètres par inversion des formes d’ondes (méthode FMNEAR, B. Delouis, 2014). L’Institut national géophysique et volcanologique italien (INGV) trouve un mécanisme similaire pour une profondeur de 16 kilomètres et une magnitude Mw 4,2. La différence importante entre la magnitude locale (Ml), calculée à relativement haute fréquence, et la magnitude de moment (Mw), calculée à basse fréquence, pour le séisme du 28 avril (Ml 5,2, Mw 3,8 à 4,2), est frappante, mais conforme à ce qui a déjà été observé pour des séismes antérieurs dans la même région. Cela peut traduire le fait que les ondes sont moins atténuées à haute fréquence dans cette région, en tout cas moins que ce qui est considéré pour le calcul de la magnitude Ml.
Les précédents séismes comparables dans la région sont ceux d’Oléron du 18 avril 2005 (Ml 4,7 - Mw 3,4) et du 28 septembre 2010 (Ml 4,5), du 8 juin 2001 à Chantonnay (Ml 5,1 - Mw 3,7), et plus anciennement ceux d’Oléron du 10 octobre 1977 (Ml 4,7 - Mw 3,5) et du 7 septembre 1972 (Ml 5,7 -Mw 5,0). Plus au nord dans le cisaillement sud-armoricain, il y a eu celui de 2002 à Hennebont (Ml 5,7 - Mw 4,3).
À plus grande échelle, le séisme du 28 avril s’intègre dans un ensemble cohérent en termes de contraintes tectoniques actives sur un domaine allant du sud du Massif armoricain au nord de l’Aquitaine et l’île d’Oléron (carte ci-dessus). Bien qu’il soit trop tôt pour l’attribuer à une faille en particulier, le mécanisme est cohérent avec une prolongation vers le sud du cisaillement sud-armoricain. Ce séisme, comme les précédents, a eu lieu dans le socle faillé et fracturé de la bordure sud-ouest du Massif armoricain structurée à l’Hercynien (il y a environ 300 millions d’années). Si le rejeu de grandes failles peut être invoqué, notamment la faille de cisaillement sud-armoricaine et ses diverses branches, les causes de ces mouvements sont discutées, car les déplacements mesurés en surface, entre autres par les stations GPS, sont très faibles.
À découvrir en vidéo autour de ce sujet :
Chaque année de nombreuses catastrophes naturelles ravagent les pays du Sud. Malheureusement, avec le peu de moyens disponibles, la gestion de ces états de crise est souvent problématique. Sébastien Hardy, géographe de l’IRD (institut de Recherche pour le développement) nous parle au cours de cette vidéo des solutions envisagées par l’organisme pour traiter le problème.
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