LES EXPRESSIONS FRANCAISES : De bon (mauvais) augure
Signification : Qui constitue un signe favorable (défavorable)Origine : Afin de mieux comprendre les origines de
cette expression française fort ancienne car datant du XIVème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.
L’augure est un terme sorti droit du dictionnaire latin et aurait selon les linguistes, deux significations. Pour les uns il viendrait de
« augur » qui voulait dire
« devin » et pour les autres, il puiserait ses origines dans le terme
« augurium » synonyme de présage.
Ne pouvant donner tort ou raison à l’une ou l’autre des interprétations, nous préférons évoquer les raisons pour lesquelles les chercheurs opteraient pour l’une ou l’autre des interprétations.
L’augure, en référence à
« augur » existe depuis l’antiquité et se définirait comme étant un prêtre dont le rôle serait d’interpréter la volonté des dieux. Pour le faire, il se contentait d’observer la nature et deviner ce qui se passerait après un orage ou un coucher de soleil.
Par contre
l’augure pris dans le sens de présage a résisté au temps et existe encore dans le vocabulaire contemporain mais généralement on parlerait plutôt de bon ou de mauvais signe.
Exemple d’utilisation : Pendant ce temps, il y avait une personne qui ne quittait pas des yeux ce qui pouvait se deviner des traits modifiés de ma grand-mère que sa fille n’osait pas voir, une personne qui attachait sur eux un regard ébahi, indiscret et
de mauvaise augure : C’était Françoise. (M. Proust : A la recherche du temps perdu)
Du bout des lèvres
Signification : Avec réticence, sans convictionOrigine : Expression française attestée au XVIIème siècle où le
« bout » joue le rôle de ce qui spatialise la parole. Cette dernière qui de la bouche et de sa partie la plus extrême à savoir les lèvres va se diriger vers l’allocutaire. A ce titre
le bout va s’opposer au fond. L’expression en elle-même ne comprend pas de jeu de mot et elle est simple et assez claire. Elle correspond à une sorte de réalité typiquement physique. Dire quelque chose
du bout des lèvres c’est en quelque sorte faire tomber ses mots sans les articuler correctement comme si la formation des syllabes s’effectuait à l’extérieur de la bouche, n’appartenant presque pas à celui qui les prononce.
L’expression
« du bout des lèvres » est généralement utilisée avec tous les verbes en rapport avec la parole mais il est possible de la trouver en association avec d’autres activités tout autant liées à la bouche comme le fait de manger
du bout des lèvres, synonyme de manger à peine.
« Du bout des lèvres » ne souhaite pas impliquer le corps dans une affaire et s’oppose littéralement au fait de faire quelque chose du fond du cœur qui indique la profondeur et la sincérité alors que les lèvres montrent une sorte d’imagerie de surface.
Exemple d’utilisation : Plongée dans sa revue des Deux-Mondes, Mme Sherbatoff répondit à peine
du bout des lèvres à mes questions et me dire que je lui donnais la migraine. (M. Proust : A la recherche du temps perdu)
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