Brûlez-le, congelez-le, placez-le dans le vide de l’espace, l’ourson d’eau survivra. Également connu sous le nom de tardigrade, c’est l’une des créatures les plus étranges et les plus résistantes de notre planète. Récemment, de nouvelles recherches suggèrent que nous pourrions un jour être en mesure d’emprunter sa résilience pour l’utiliser sur nos petits corps fragiles.
Avec plus de 1000 espèces connues de la science, les tardigrades peuvent résister à des températures en dessous du zéro jusqu’au-delà du point d’ébullition, de supporter la pression des fosses océaniques et de survivre jusqu’à 30 ans sans eau, ni nourriture. Tous les tardigrades ont besoin d’eau pour vivre, mais leur extrême tolérance à la déshydratation signifie qu’ils peuvent survivre pendant des décennies sans.
Vue du dessus, un tardigrade déshydraté présentant une forme rétrécie appelée “tun”. (Takekazu Kunieda) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Dans la vidéo ci-dessous, par le chercheur Daiki D. Horikawa, vous pouvez voir le tardigrade R. varieornatus être confronté à une situation stressante : le manque d’eau. Le tardigrade se dessèche, se rétrécit et semble mort, mais une goutte d’eau suffit à le regonfler, pour étendre ses petites pattes et recommencer à se déplacer.
Ils sont même assez solides pour supporter le vide de l’espace, si on les place dans une telle situation. Alors Takekazu Kunieda et ses collègues de l’université de Tokyo, au Japon, voulaient étudier leur capacité à résister à 1000 fois plus de rayonnement que d’autres animaux.Pour la comparaison, un tardigrade peut être exposé à 5 000 grays de rayonnement sans en être affecté, alors qu’une dose de 5 à 10 grays est mortelle pour les humains. L’équipe a procédé à une analyse détaillée du génome du ramazzottius varieornatu, l’une des espèces de Tardigrades les plus tolérantes au stress. En comparant son ADN à celui de mouches et de vers, les chercheurs ont trouvé, de manière prévisible, un plus grand nombre de gènes associés à la tolérance au stress. Ils ont également remarqué qu’ils portaient moins de gènes qui induisent des réponses au stress.
Un tardigrade de face. (Takekazu Kunieda) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
De plus, ils ont trouvé une protéine (suppresseur) baptisée Damage suppressor ou Dsup (et le gène qui la code). Elle est considérée comme unique aux tardigrades et se lie à l’ADN pour aider à protéger les cellules contre les effets des radiations, contribuant à expliquer la tolérance de l’espèce aux forts rayonnements. Les chercheurs ont ajouté des protéines Dsup à des cellules humaines qui ont été cultivées dans des conditions contrôlées et, avec une certaine surprise, les chercheurs ont put constater qu’elles protégeaient les cellules contre les rayons X. cette découverte soulève des questions intéressantes sur la potentielle utilisation des gènes de Tardigrade dans la médecine humaine. Mais les chercheurs reconnaissent que c’est encore loin de devenir une protection universelle, car l’ajout de protéines Dsup à l’ADN humain pourrait bien affecter la viabilité cellulaire ou la façon dont notre ADN se réplique. Cela restera à étudier, comme d’identifier d’autres traits chez le tardigrade qui pourrait nous aider à nous protéger contre les méfaits des radiations.
L’étude publiée dans Nature Communications : Extremotolerant tardigrade genome and improved radiotolerance of human cultured cells by tardigrade-unique protein.
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Comment l’indestructible tardigrade pourrait protéger les humains des radiations ?