Ce "carburant" inattendu est aussi propre que l’hydrogène et moins coûteux. Deux raisons qui séduisent actuellement les plus riches industries mondiales.
Du balai ! Tout ce qui peut supprimer le pétrole est le bienvenu dans nos carburateurs. Mais utiliser de l’ammoniac à la place du fioul lourd a de quoi surprendre tant on ne connaît ce produit que pour ses propriétés nettoyantes. Pourtant, c’est l’une des pistes les plus sérieuses étudiées aujourd’hui par le secteur maritime, avec le gaz liquide et l’hydrogène. Course au vert. En mer du Nord, la compagnie Eidesvik Offshore convertit son Viking Energy, navire au GNL, pour tester une pile à combustible 2MW carburant à l’ammoniac. Les expériences actuelles fonctionnent déjà avec un mélange composé à 70 % d’ammoniac, mais sa version pure sera opérationnelle avant 2024 selon la compagnie norvégienne qui promet 3000 heures d’autonomie. Ce rétrofit intéresse aussi la flotte allemande MAN Energy qui disait viser quant à elle un prototype stable dès l’an prochain. Évidemment, la Chine n’est pas en reste et développerait déjà 4 cargos à l’ammoniac pour 2024, tout comme le mastodonte finlandais Wärtsilä…
Poids lourd. Pourtant, c’est un géant d’un autre type qui pourrait accélérer cette transition : le groupe Fortescue qui n’est pas un transporteur maritime mais… une entreprise minière. Le milliardaire Andrew Forrest qui la possède a en effet commandé la conversion du MMA Leveque, un navire diesel de 75 mètres qui fait la navette entre le port et ses forages en mer. Son pari ? Être prêt dès 2022. Par la suite, il pourrait adapter cette invention sur nombre d’engins et véhicules de chantier. Pour être le premier, l’homme d’affaires rachète actuellement des sociétés pouvant l’aider à atteindre son but. Afin de mieux faire changer les législations autour du globe et permettre à son navire de vite prendre la mer ? Un joli coup de poker en forme de greenwashing pour une activité minière, par ailleurs extrêmement polluante.
Mais pourquoi l’ammoniac ? Sa combustion n’entraîne aucune émission de CO2, l’ammoniac est facile à liquéfier (à -33°, alors que l’hydrogène doit atteindre -251°) et à transporter en réservoir (10 bars de pression pour le contenir suffisent contre 700 pour l’hydrogène). Enfin, la molécule de cet alcali étant composé d’atomes d’hydrogène et d’azote, l’ammoniac est facile à produire en grande quantité puisque ces éléments sont très répandus sur notre planète. Un enjeu de taille pour verdir un secteur responsable de 2 à 3 % des émissions mondiales de CO2.
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Écologie : et si les bateaux de demain carburaient à l’ammoniac ? (vidéo) Par Hilaire Picault