Sciences & Environnement : Les énergies fossiles ont encore de beaux jours devant elles[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les énergies fossiles continuent de devancer nettement l'énergie durable dans les panaches nationaux. Mille deux cents nouvelles centrales à charbon pourraient être prochainement construites partout dans le monde.Autant annoncer la couleur tout de suite :
premier pollueur de la planète, désormais loin devant les
États-Unis, la
Chine ne diminuera pas de sitôt ses émissions de
gaz à effet de serre. Même si elle reste un
leader mondial
incontestable en matière de production d’électricité d’origine éolienne et que son industrie solaire, objet de mesures gouvernementales de protection jugées déloyales par le groupement d’entreprises européennes
EU PRO Sun - qui a porté plainte auprès de
Bruxelles et ainsi déclenché rien de
moins qu’une guerre commerciale,
l’Empire du Milieu ayant riposté -, se porte à merveille. Même si
Pékin tient les voitures électriques en haute estime et leur a accordé un plan de développement d’une ampleur inédite.
C’est que la hausse de la demande énergétique est trop importante pour que l’
énergie durable puisse l’absorber seule. C’est qu’aussi, et surtout, bien qu’épuisable et polluant, le charbon continue de constituer une manne financière
gigantesque et de satisfaire les besoins énergétiques de millions de foyers.
Sur les mille deux cents centrales à charbon actuellement en projet dans cinquante-neuf pays du monde, la
Chine en accueillera
quatre cent cinquante-cinq, soit plus du tiers et
quatre-vingt-douze de plus que son dauphin, l
’Inde (NDLR : Où ils sont encore trois cents millions à être privés d’électricité), détaille le
think tank américain
World Resources Institute (WRI) dans un rapport publié en début de semaine et relayé par nos confrères du
Monde.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Progression spectaculaire en Inde, retour en grâce en EuropeDe quoi décourager des associations de
protection de l’environnement déjà dépitées par sa frilosité et son intransigeance durant les négociations climatiques internationales, même si
« le pays est sorti de la période où deux nouvelles unités sortaient de terre chaque semaine dans les années 2000 », souligne le quotidien. Il a en revanche donné un grand coup d’accélérateur en matière d’expansion nucléaire, avec pour cette filière aussi une préférence nationale guère dissimulée et qui, pour bien des experts, pose la question de la rigueur sécuritaire autour des centrales existantes ou en cours d’installation.
Partant de là, la bonne santé des
énergies fossiles et du charbon en particulier ne peut être imputée exclusivement à
l’Empire du Milieu. Il est en effet plébiscité par les pouvoirs publics indiens, désireux de parer au plus pressé, découvrant à peine le potentiel économique des technologies propres et qui aspirent à une production
« de masse » et rentable, quitte à augmenter les rejets carbone et à aggraver les pollutions de l’eau et de l’air. Il est également revenu en grâce en
Europe depuis l’accident de Fukushima (Japon), lequel a amené l’
Allemagne, la
Suisse et la
Belgique à annoncer le démantèlement progressif de la totalité de leurs unités atomiques.
Une perte de production majeure qu’il faut bien compenser…
Les
États-Unis, eux, sont à l’inverse amenés à lui tourner (relativement) le dos au regard du renforcement des
réglementations anti-pollution, de l’exploitation intense des
hydrocarbures de roche-mère et de la reprise du programme nucléaire, en sommeil depuis 1979 et l’accident de
Three Mile Island.Aussi puissants soient-ils, l’Oncle Sam et la Chine ne peuvent cependant inverser la courbe mondiale et la multiplication des projets
« coal-friendly » dans les pays en développement (PED) (
Cambodge, Guatemala, Laos, Ouzbékistan, Sri Lanka
etc.), en
Russie et en
Turquie présage d’une hausse conséquente des émissions de
gaz à effet de serre, donc d’un réchauffement climatique atteignant des proportions dramatiques.
Si tous lesdits projets devaient aboutir, elle équivaudrait même aux rejets annuels de la Chine.Une nouvelle pollution monstre qui semble
malheureusement inévitable.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]