Thalattoarchon saurophagis, un monstre marin qui hantait les océans il y a 245 millions d’années
Thalattoarchon saurophagis : la mâchoire complète découverte par les paléontologues.Thalattoarchon saurophagis et son squelette fossilisé ont été découvert pour la première fois en 1997 par Jim Holstein et complètementdéterré en 2008.Les pièces du squelette de Thalattoarchon saurophagis ont été numérotées afin de pouvoir être replacées dans l'ordre au Museum Field à Chicago. Thalattoarchon saurophagis était doté d'une immense mâchoire aux dents longues acérées comme le montre la photo, et était capable de saisir et trancher des proies bien plus grandes que lui.
Thalattoarchon saurophagis : ce côté droit du crâne présente le globe oculaire ainsi que d'énormes dents. Une équipe de chercheurs allemands et américains viennent de faire lumière sur un des plus grands prédateurs ayant peuplé les mers du globe à l’époque du Trias, juste après l’extinction permienne, une des crises les plus dévastatrices de l’histoire. Ce n’est pas pour rien que les scientifiques l’ont appelé
Thalattoarchon saurophagis, autrement dit : le mangeur de lézards, roi des mers. Ce qu’il reste de cette redoutable créature marine du Trias a été découvert pour la première fois en 1997 dans une chaîne de montagne au centre du
Nevada.
Il faut toutefois attendre 2008 pour que les os fossilisés soient
entièrement exhumés au terme d’un dur labeur d’environ trois semaines.
Aujourd’hui conservé au
Museum Field à
Chicago, le squelette baptisé "Jim" en mémoire de
Jim Holstein, auteur de la découverte, comprend le crâne de l’animal presque entier, une partie des nageoires et la colonne vertébrale complète. Grâce à ces fossiles, une équipe de paléontologues allemands et américains sont parvenus au cours des dernières années à
mettre en évidence les habitudes et comportements alimentaires de l’animal.
Leurs conclusions, publiées dans la revue
Proceedings of the National Academy of Sciences, indiquent qu’il s’agit certainement d’un des premiers membres des
ichtyosaures, un groupe de reptiles marins ayant évolué au fil du temps vers une lignée terrestre.
Un reptile géant en forme de dauphinAvec ses huit mètres de long,
Thalattoarchon est un spécimen géant rappelant dans sa forme le dauphin. Mais outre ses formes rondes et son museau pointu, le reptile ne partage rien en commun avec le docile mammifère marin.
En effet, son comportement carnassier lui vaut le titre de super
prédateur, comme les actuels épaulards et requins blancs. Doté d’une immense mâchoire aux dents acérées, il est capable de saisir et trancher des proies bien plus grandes que lui. Une faculté qui lui vaut évidemment les hautes sphères du réseau alimentaire.
Les analyses menées sur les fossiles indiquent que
Thalattoarchon aurait existé, il y a quelque 245 millions d'années, à seulement 8 millions d'années après l’extinction permienne, une des crises les plus dévastatrices de l’histoire marquant la fin du Permien et le début du Trias.
Au cours de cette extinction massive, survenue il y a environ 252 millions d'années,entre 80 et 96% de toutes les espèces marines ont disparu. Le fait qu’un grand prédateur comme celui-ci puisse émerger aussi rapidement après une véritable mise à zéro de la biodiversité marine laisse à penser que les écosystèmes océaniques présentent plus de facilités à se
reprendre face à une grande crise que les écosystèmes terrestres.
Vers une meilleure compréhension des écosystèmes après une extinction massive "Un prédateur est un très bon indicateur sur l’achèvement de la
construction d’un écosystème. En effet, si le plus haut niveau de la chaîne alimentaire est présent, cela signifie que les niveaux inférieurs doivent y être aussi. Sinon le système ne fonctionne pas" explique
Martin Sander, co-auteur de l’étude citée par
LiveScience. Cette découverte pourrait également permettre aux scientifiques de se faire idée sur l’avenir de la planète. En effet, à l’heure actuelle, l’activité humaine engendre une nouvelle période d’extinction massive au regard de laquelle, les chercheurs s’attèlent à définir le temps et les besoins nécessaires pour reconstruire ce qui a été détruit.
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