Bientôt une taxe carbone aux États-Unis ?La lutte contre le réchauffement climatique semble devenue un objectif prioritaire pour Barack Obama Deux sénateurs viennent de déposer un projet de loi
visant à instituer une contribution sur les émissions de gaz à effet de serre.L’abandon du paquet énergie-climat,
« neutralisé » par les
républicains, majoritaires à la Chambre des représentants depuis fin 2010, a été un coup dur pour Barack Obama. Guère plus disert sur les questions environnementales que son rival Mitt Romney lors de la campagne présidentielle, laquelle a essentiellement porté sur la résolution de la crise et la relance de l’économie américaine, le locataire de la Maison Blanche a cependant haussé le ton depuis sa reconduction à la tête de la future ex-première puissance économique mondiale.
Quelques jours plus tôt avait il est vrai sévi
l’ouragan Sandy, à l’origine d’importants dégâts sur la côte Est et que d’aucuns, dont le chef de l’État, n’ont pas hésité à imputer au
réchauffement climatique.
Celui-ci pourrait – scientifiquement, le conditionnel doit demeurer de mise – entraîner une multiplication de catastrophes naturelles auxquelles les
États-Unis sont désormais abonnés. Aussi faut-il agir efficacement et en amont du point de vue de M. Obama, dont la passivité lors du sommet de
Copenhague (
Danemark) fin 2009 avait beaucoup déplu aux écologistes et qui avait boudé la réunion de
Durban (
Afrique du Sud) deux ans après.
En dépit d’une marge de manoeuvre toujours limitée, il s’est montré autrement plus volontaire et déterminé la semaine dernière lors du traditionnel discours sur l’état de l’Union.
« J’exhorte ce Congrès à rechercher une solution bipartite, fondée sur le marché, au changement climatique, telle que celle sur laquelle John McCain et Joe Lieberman ont travaillé ensemble il y a quelques années », a-t-il en effet déclaré.
Et d’ajouter :
« Mais si le Congrès n’agit pas rapidement pour
protéger les générations futures, je le ferai. Je donnerai pour
instruction à mon cabinet de me présenter les décrets que nous pouvons prendre, maintenant et à l’avenir, afin de réduire la pollution, préparer notre société aux conséquences du changement climatique et accélérer la transition vers des sources d’énergies plus renouvelables. »Un projet séduisantSouhaitant tout de même ménager la chèvre et le chou, le président s’est également prononcé pour une accélération de l’octroi de nouveaux permis d’exploration et d’extraction des ressources pétrolières et gazières. Autant dire que la fin de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et des forages
offshore outre-Atlantique n’est pas pour demain… Il n’a pas pour autant renoncé à l’instauration d’un dispositif national contraignant de réduction des rejets de
gaz à effet de serre et deux sénateurs viennent d’aller dans son sens
via le dépôt d’un projet de loi.
La démocrate
Barbara Boxer (
Californie) et le parlementaire
indépendant
Bernie Sanders (
Vermont) militent de concert pour une contribution carbone qui débuterait à vingt dollars (environ quinze euros) la tonne de CO
2 (dioxyde de carbone), augmenterait de 5,6 % par an pour atteindre trente-quatre dollars et quarante-huit cents (vingt-cinq euros et quatre-vingt cents) d’ici dix ans et permettrait de lever quelque mille deux cent milliards de dollars (neuf cent milliards d’euros) (!)
« Pour limiter son impact sur les revenus des ménages, les deux élus suggèrent de reverser 60 % des fonds collectés aux ménages sous formes de rabais mensuels. Par ailleurs, 25 % des
sommes collectées iraient à l’allègement de la dette publique
américaine », détaillent nos confrères du site Internet
Actu-environnement.com.On rappellera pour notre part que, contrairement à la Chambre des représentants, le Sénat est majoritairement démocrate. Aussi l’institution pourrait-elle adopter cette taxe. Elle constituerait une avancée historique dans un pays où les conservatismes énergétiques ont toujours été omniprésents.
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