Dans leur Polar Pod, Jean-Louis Etienne et son équipage réaliseront un tour complet de l'Antarctique, le long du courant circumpolaire austral, sur 24.000 km. Dans des creux de dix mètres, le déplacement horizontal au niveau de la passerelle supérieure sera de deux mètres. Le vaisseau restera habitable dans les plus grosses mers. L'énergie sera fournie par trois éoliennes et une hydrolienne. Des voiles permettront d'orienter le navire.
Découvrez le Polar Pod, un vaisseau destiné à étudier l’océan Austral. Cet étonnant navire vertical dérivant, imaginé par Jean-Louis Etienne, est difficile à décrire, mais il se comprend très bien en images. Les voici…
Avec le Polar Pod, Jean-Louis Etienne propose aux océanographes un moyen d’étudier l’océan Austral comme on ne l’a jamais fait : en dérivant tout autour de l’Antarctique, au sein même du courant circumpolaire. Dans cet océan Austral, par 50° sud, les « cinquantièmes hurlants » des navigateurs, les conditions sont telles que peu de navires s’y aventurent à la mauvaise saison. La région est aujourd’hui l’une des moins connues du monde.
Jean-Louis Etienne explique le Polar Pod, sa structure originale et ses missions futures autour de l'Antarctique.
Pourtant, l’importance de cette zone est grande à plus d’un titre. Les trois océans – Pacifique, Atlantique et Indien – s’y rejoignent et y reçoivent de l’eau froide profonde. En refroidissant l’air qui circule au-dessus de lui, l’océan Austral influe sur le climat de la planète. Sur le plan océanographique, il reste des études à mener et les biologistes ne savent pas tout des écosystèmes qu’il abrite.
Une fois basculé, le Polar Pod est vertical. L'équipage de sept personnes (trois marins et quatre scientifiques) peut vivre en autarcie au milieu des éléments déchaînés, jusqu'à la relève, prévue tous les deux à trois mois. On distingue les trois éoliennes et les voiles rétractables, qui servent à orienter l'engin.
Une station dérivante pour les mers australes
Pour rester longuement – plus d’une année – dans cet environnement hostile, Jean-Louis Etienne a imaginé un vaisseau dérivant de 720 tonnes, lePolar Pod. Tracté à l’horizontal, l’engin de 125 m de long (hors-tout) emplit ses ballasts une fois parvenu à destination. Ces 150 tonnes supplémentaires font alors basculer le navire de 90°. Le voilà vertical, avec un tirant d’air de 50 m (hors-tout). Grâce à son lourd ballast, le Polar Pod ne devrait pas gîter de plus de 5°, même dans la mer redoutable de l’hiver austral. L’idée du basculement n’est pas nouvelle puisque le célèbre Flip (pour FLoating Instrument Platform, plateforme flottante instrumentée) l’a déjà concrétisée. Lancé en 1962 par le Scripps (un institut océanographique des États-Unis), ce bateau est toujours opérationnel.
Le vaisseau a été dessiné à Lorient, chez Ship Studio, et attend le bouclage du financement et des partenariats pour que commence la construction. L'expédition Polar Pod devrait prendre la mer en 2015.
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En vidéo : le Polar Pod, future station dérivante de Jean-Louis Etienne Par Jean-Luc Goudet