Des biologistes ont découvert au Sri Lanka un spécimen exceptionnel d'éléphant. Vivant dans le parc national Udawalawe, ce mâle adulte présente un rare cas de nanisme, mesurant à peine 1,5 mètre au lieu des 3 mètres habituels.
A première vue, cet éléphant d'Asie peut paraitre tout à fait normal. D'ailleurs, tout y est, les oreilles, la trompe, les bosses sur la tête, les pattes, la queue... Sauf que, contrairement à ce que l'on pourrait croire en regardant sa taille, il ne s'agit pas d'un jeune éléphant. Il s'agit bien d'un mâle adulte dans la force de l'âge. S'il est si petit, c'est parce qu'il est nain. Un cas extrêmement rare.
Ce sont des biologistes qui ont découvert le 7 juillet 2013 dans le parc national d'Udawalawe au Sri Lanka. Dans une étude publiée par la revue Gajah, ils racontent : "à environ 6H30, deux éléphants ont été observés en train de s'affronter sur la route principale du parc national d'Udawalawe dans le sud du Sri Lanka. Si ce n'est pas une observation inhabituelle en elle-même, l'un des protagonistes était un mâle mature d'à peine 1,5 mètre de haut".
Les biologistes se sont alors immédiatement aperçus que l'éléphant était atteint de nanisme. En effet, s'il apparaissait tout petit, sa tête, sa trompe et ses oreilles étaient de taille tout à fait habituelle. En revanche, son corps et ses pattes étaient bien plus petits que la normale. Les éléphants d'Asie sont plus petits que leurs cousins d'Afrique mais les mâles atteignent tout de même une taille moyenne de 3 mètres et jusqu'à 3,5 mètres.
Petit mais téméraire
La différence a encore davantage sauté aux yeux des biologistes que l'éléphant se trouvait face à un individu de taille normale. Les deux se trouvaient visiblement en état de "musth", un état périodique chez les mâles caractérisé notamment par un comportement agressif. Les deux adoptaient ainsi une attitude et des caractéristiques montrant qu'ils étaient en pleine confrontation.
Un éléphant nain a été récemment découvert dans le parc national d'Uda Walawe au Sri Lanka. Les biologistes attestent qu'il s'agit bien du premier cas de nanisme chez un animal sauvage adulte. Cet éléphant mâle d'Asie mesure un peu plus de 1,5 mètre de haut et possède des jambes très courtes contrairement
"Le 'nain' était de loin le principal agresseur dans l'altercation et semblait être plus âgé que l'autre, un jeune adulte", expliquent les chercheurs dans leur étude. Petit mais téméraire, malgré sa taille, l'animal présentait donc un comportement tout à fait normal. Le fait que le spécimen n'ait jamais été aperçu et qu'il présente certaines marques, laisse à penser qu'il ne s'agirait pas d'un résident de la réserve mais qu'il aurait erré jusqu'ici, poussé par son état de "musth".
Un cas très rare de nanisme disproportionné
Le nanisme est très rare dans la nature et jamais aucun éléphant nain n'avait été observé jusqu'ici, selon les biologistes. Ceci se manifeste par un ralentissement de la croissance biologique d'un être vivant aboutissant à une taille inférieure à la moyenne. Toutefois, il existe en vérité deux types de nanisme : proportionné et disproportionné. Dans le premier, les proportions "normales" entre le corps et les membres sont préservées mais pas dans le second.
C'est précisément le cas ici avec l'éléphant. Ses membres sont significativement plus petits alors que sa tête par exemple est de taille relativement habituelle. Le nanisme est souvent dû à une série de mutations génétiques et est assez commun chez l'humain. Chez les animaux domestiques, cette caractéristique a parfois été sélectionnée par les éleveurs pour obtenir des spécimens de petite taille.
En revanche, chez les animaux sauvages, le nanisme est très rare, tout simplement parce qu'il s'agit d'un désavantage majeur. "Si vous y pensez, la plupart des animaux, particulièrement les mammifères, sont soit des prédateurs, soit des proies. Que vous soyez l'un ou l'autre, si vous êtes né avec des membres plus petits, c'est un très gros désavantage", a expliqué à Mongabay.com Prithiviraj Fernando du Centre for Conservation and Research et l'un des auteurs de l'étude.
Une caractéristique difficile à vivre
"Une proie naine est très susceptible d'être prise par un prédateur, et de façon similaire, un prédateur nain va avoir du mal à attraper des proies. Donc de tels individus sont peu susceptible de survivre dans la nature. Les éléphants du Sri Lanka sont uniques dans la mesure où ils n'ont pas de prédateur. Donc il a été très chanceux de naitre ici !" a ajouté Prithiviraj Fernando. De la même manière, le nanisme ne présente pas de réel avantage évolutif.
Il pourrait même poser problème en matière de reproduction. Toutefois, le spécialiste souligne que les mâles et femelles présentent un dimorphisme sexuel important, les éléphantes étant plus petites (entre 2 et 3 mètres). Aussi, le petit mâle pourrait tout de même parvenir à mener sa vie sexuelle à bien malgré sa différence de taille. Reste à savoir s'il pourrait transmettre sa particularité à sa descendance.
Le nanisme est effectivement héréditaire mais avec la "diversité des mutations génétiques impliquées et des modèles d'hérédité", il est difficile de spéculer sur l'origine du nanisme de l'éléphant ou même sur les conséquences possibles pour sa descendance, estiment les auteurs. En tout cas, l'éléphant semble déjà avoir réussi à se sortir de plusieurs épreuves.
En effet, les biologistes ont observé au bout de sa trompe une marque qui aurait été causée par le noeud d'un piège destiné à capturer de la viande de brousse. Sur son dos et ses jambes, ils ont également noté la présence de petites bosses, caractéristiques de blessures causées par des balles.
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Un éléphant nain observé pour la première fois dans la nature Par Émeline Ferard