Windows 8 : trop ambitieux ? Dans des propos recueillis par le site Techradar, Dan'l Lewin,
vice-président pour le développement stratégique et des nouveaux
business chez
Microsoft a récemment annoncé la sortie de Windows 8 pour
l'automne 2012, soit trois ans à peine après la sortie du best-seller
Windows 7. Si on ne connaît pas encore toutes les informations sur le
prochain système de
Microsoft, le nouveau cycle de développement adopté
par la firme semble (trop ?) précipité.
Suite à sa présentation lors de la conférence D9 en Californie,
organisée il y a deux semaines de cela,
Windows 8 a fait sensation
auprès des médias, mais également des développeurs et du grand public,
avec des réactions très mitigées cependant. Si le prochain Windows
suscite tant d'intérêt, c'est bien pour l'aspect révolutionnaire du
système. Encouragé par les fortes ventes de Windows 7 depuis la sortie
du système fin 2009, Microsoft va plus loin en proposant
« la plus
importante refonte [de son OS] depuis Windows 95 », selon les dires de
Michael Anguilo, haut responsable chez
Microsoft chargé du développement
de Windows, lors de la démonstration de Windows 8 au Computex 2011. Une
refonte effectivement visible, mais qui en déroute plus d'un.
Microsoft change son business model via deux refontes majeures : le
retour à un cycle de développement plus court (3 ans maximum entre
chaque version) et l'uniformation du système à destination des PC et
tablettes. Nul doute que le retard pris par la firme dans le secteur des
OS pour tablettes a poussé
Microsoft à accélérer les choses. Face aux
succès des systèmes Android, iOS ou WebOS,
Microsoft peine encore à
exister dans ce secteur très prometteur.
Windows 7 ne convainc pas sur
des usages nomades et de fait
Windows 8, censé être optimisé pour ce
type d'appareil, est attendu au tournant.
Un pari risqué pour Microsoft Longtemps considérée comme une entreprise conservatrice, Microsoft a
décidé de casser cette image et choisit de nager à contre-courant en
déportant l'interface tactile, popularisée par les tablettes, dans les
bureaux. La firme se distingue ainsi d'Apple pour qui le tactile n'a -
pour le moment - de sens que sur des outils mobiles. Microsoft prend là
un pari risqué, en misant notamment sur une forte progression des
moniteurs de bureaux tactiles, encore très marginaux sur le marché.
Semi-révolution, le système de Microsoft conserve en partie l'interface
Windows classique, notamment pour les applications bureautiques (suite
Office) et la gestion des fichiers. Beaucoup restent donc perplexes face
à cette nouvelle ergonomie, censée tirer parti à la fois du tactile et
de l'habituel duo clavier/souris.
Windows 8 contient par ailleurs un
clavier virtuel dont l'utilité reste difficile à cerner.
Avec
Windows 8,
Microsoft entend décliner son système aussi bien sur
PC que sur tablettes, via une architecture X86/ARM, cette dernière
étant optimisée pour les appareils nomades. Cela soulève de nombreuses
questions de compatibilités avec les programmes existants ou les
périphériques. On le sait déjà, beaucoup de pilotes devront être
remplacés lors de la mise à jour, quant aux applications 16bits, elles
ne seront plus prises en charge.
Le HTML5, lui, sera prépondérant au
sein du système, ce qui agace déjà les développeurs qui craignent que
les applications développées avec les langages habituels ne soient pas
compatibles avec la nouvelle interface. Une lettre ouverte a d'ailleurs
été envoyée à Microsoft pour demander davantage d'explications.
Un changement trop radical ? Si l'on salue le désir d'innovation de
Microsoft, la firme risque de
se prendre les pieds dans le tapis à proposer à système aussi axé sur
le tactile et à destination des PC traditionnels. Si les qualités
apportées par l'OS bien là (rapidité, apps, meilleur prise en charge
matérielle, etc.), l'ergonomie reste énigmatique pour beaucoup. Le
système est-il conçu pour un switch permanent entre l'interface tactile
et le clavier-souris ? La présence des deux interfaces sème le trouble
en attendant une communication plus claire de Microsoft sur cet aspect
du système.
Au
final, bon nombre d'utilisateurs risquent d'être déroutés par cette
nouvelle interface, et de conserver leur système actuel dont ils
connaissent et exploitent les usages. De plus, si
Windows 7 était très
attendu après l'échec de
Vista et
l'excessive longévité de XP,
Windows 8 l'est moins, étant donné le parc installé de
Windows 7 et la
satisfaction globale de ses utilisateurs. Si plusieurs zones d'ombres
persistent quant à la version finale du prochain Windows, il est
possible que les utilisateurs de Windows résistent au changement, et ne
se sentent pas prêts à abandonner l'interface « old-school » à laquelle
ils se sont habitués.
Qui plus est, beaucoup perçoivent Windows 8 comme
un système uniquement valable sur tablettes, et impraticable sur PC.
A l'heure actuelle, plusieurs informations ont filtré de la part de
Microsoft, et permettent déjà au public de se faire une première idée de
l'OS. Les premiers échos du public sont pour le moment assez peu
enthousiastes.
Microsoft va donc devoir redoubler d'efforts pour
convaincre sa base d'utilisateurs de l'intérêt de ce changement
d'interface.
Source : commentçamarche.net