le.cricket Admin
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| Sujet: On ne jettera plus les poissons par-dessus bord ! Par Loïc Chauveau Mar 9 Juin - 22:21 | |
| On ne jettera plus les poissons par-dessus bord !En présentant les "possibilités de pêche pour l’année 2016", la Commission européenne a rappelé que désormais chalutiers, palangriers et fileyeurs ne pourront plus jeter par-dessus bord les poissons invendables.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La pêche d'un chalutier. Jeffrey Rotman / Biosphoto© SURPÊCHE. La réforme de la pêche de 2014 entre peu à peu en vigueur. Dans sa consultation sur "les possibilités de pêche en 2016" publiée le 2 juin 2015, la Commission Junker rappelle les deux piliers de cette nouvelle politique commune : l’interdiction totale des rejets de prises accessoires dès 2016 et l’instauration d’un rendement maximum durable (RMD), calcul scientifique qui donne un tonnage à ne pas dépasser par espèce commerciale et par zone de pêche.La moitié de la pêche rejetée à la mer !Les rejets de prises accessoires ne seront donc plus autorisés en 2016. Il s’agit de viscères de poissons vidés sur le bateau et d’espèces non commerciales ou de poissons trop petits pour être vendus en criée. Ces rejets peuvent représenter jusqu’à la moitié du résultat d’une campagne de pêche. Ils sont depuis longtemps dénoncés comme cause de l’effondrement du nombre de stocks de poissons. La prise de juvéniles empêche en effet le bon renouvellement des générations tandis qu’une pêche non sélective impacte l’ensemble de la chaîne alimentaire marine avec des effets encore inconnus sur la biodiversité et l’abondance des espèces. Au niveau mondial, la FAO estime que les rejets atteignent 20 millions de tonnes pour un total de pêche débarquée qui stagne autour de 90 millions de tonnes. En France, 60.000 tonnes seraient rejetées en mer sur 480.000 tonnes débarquées.SÉLECTIF. En imposant aux bateaux de plus de 9 m (les petits pêcheurs côtiers ne sont pas concernés) de revenir à terre avec la totalité de leurs prises, la Commission espère faciliter le développement des outils de pêche sélectives qui laissent passer les poissons les plus petits ou ciblent prioritairement l’espèce commerciale recherchée. Les quotas seront également plus flexibles en obligeant les bateaux à revenir au port les cales pleines sans pour autant avoir atteint le plafond autorisé. Enfin, cette mesure devrait inciter à la fermeture de zones de reproduction où les risques de captures involontaires sont importants. Les pêcheries présentant les pourcentages les plus faibles de prises accessoires pourront par ailleurs être récompensées par des accès préférentiels aux zones de pêche. Que faire de cette masse de petits poissons, crustacés, mollusques indésirables ? Leur destination est toute trouvée. Déjà, les résidus des entreprises de transformation du poisson partent en alimentation animale ou en engrais agricole. L’Ifremer a ainsi identifié une dizaine d’utilisation à plus ou moins forte valeur ajoutée. Les débouchés ne manquent donc pas.Un avis scientifique pas toujours suiviLes rendements maximum durables commandent désormais la politique commune de pêche (PCP). A partir des résultats de pêches scientifiques et de l’examen au débarquement sur les quais de la taille et de l’âge des poissons, les scientifiques en déduisent un tonnage à ne pas dépasser sous peine de capturer plus d’individus qu’il n’en nait et de compromettre ainsi le renouvellement de l’espèce. Ce résultat est transmis au Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) qui émet un avis que les ministres de la pêche des Etats membres de l’Union concernés sont libres de suivre ou pas.Selon le CIEM, la gestion par RMD a déjà donné des résultats. 32 pêcheries sur les 62 de l’Atlantique Nord-Est, la mer du Nord et la mer Baltique dont le RMD est connu ont atteint des niveaux durables d’exploitation, soit plus de la moitié. Il y en avait seulement 14% en 2009. C’est en Méditerranée que la situation est mauvaise avec un taux de surexploitation de 93%. Les pêcheurs devraient donc subir des quotas de pêche drastiques sur tout le nord du bassin méditerranéen pour les petits pélagiques (sardines et anchois) et les espèces démersales (merlan, rougets, baudroies, pageots, poulpes).AMIS. Les quotas de pêche fixés par Etat (lesquels les distribuent à chaque bateau) donnent lieu tous les ans à des négociations féroces entre les pays du nord dit «amis des poissons » et ceux du sud dit «amis des pêcheurs » dont la France fait partie. Ceux de 2016 seront négociés au cours de l’automne. L’avis des scientifiques n’est pas toujours suivi. Selon l’ONG Pew, pour 2015, les préconisations scientifiques ont bien été suivies pour 19 espèces, mais n’ont pas été respectées pour six. Dans un récent rapport, Pew appelle les Etats européens à suivre strictement les avis du CIEM. La consultation européenne sur la pêche est ouverte aux observations de tous les citoyens européens jusqu’au 1er octobre prochain.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] _________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]le.cricket vous salue bien ! | |
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