La 3D gagne les appareils photos et les caméras
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Les constructeurs high-tech s'essayent désormais à capter des images en 3D, depuis un appareil photo ou une fonction caméra. Voici les technologies et produits qu'ils ont mis au point. Prise de vue en 3D : comment ça marche ? Sony part avec un certain avantage sur la concurrence, ce qui d'ailleurs lui permet de proposer d'ores et déjà toute une gamme d'appareils photos. La technologie utilisée pour la 3D est ici globalement la même que que celle qu'on retrouve dans les APN du constructeur pour faire des panoramas.
Il faut balayer un paysage horizontalement avec l'appareil. Celui-ci prend automatiquement des photos en rafales, et les assemble ensuite pour en faire, soit un panorama, soit une image 3D. Ce que montre cette photo.
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| On balaye horizontalement une scène pour en faire un panorama ou une image 3D © Cyber Shot TX9 de Sony | |
L'avantage de cette manière de procéder est qu'il n'y a pas d'exigence matérielle :
cela fonctionne sur des compacts, très compacts ! Sony peut également en profiter pour faire évoluer les capacités de ses APN. Par exemple, il est possible de prendre une photo en 3D en changeant l'angle de l'appareil autour du sujet à prendre. Au moins par ce biais, on pourra visionner les photos de l'objet sous tous les angles sur son écran 2D !
La double lentille chez FujifilmFujifilm a opté pour la double lentille. L'énorme avantage par rapport à la technologie de
Sony est de filmer en 3D. Et avec le dernier modèle (Finepix W3), on peut
filmer en 3D et en HD.
Fujifilm associe donc deux objectifs et deux capteurs synchronisés (bref, deux blocs optiques) pour créer une 3D "matériellement" captée. De fait, ces blocs optiques prennent l'image comme le feraient des yeux : avec un angle légèrement différent et une distance entre eux.
Si l'écart moyen entre deux yeux humains est de 6,5 cm,
Fujifilm a décidé d'accroître l'intervalle entre les deux objectifs de 20 % (7,5cm) pour accentuer les effets de profondeur. Chaque bloc optique est équipé d'un Zoom x3.
Autre gros atout des nouveautés
Fujifilm :
l'écran LCD de l'APN est 3D. C'est qu'effectivement le taux d'équipement en écran 3D est bien mince, c'est clairement une bonne chose que l'APN permette de regarder films et photos en relief.
Et sans lunettes d'ailleurs, puisque l'écran est doté de micro lentilles convexes permettant d'adresser la bonne image à chaque oeil (parallaxe binoculaire), lorsqu'on est bien en face de l'écran. Le FinePix W3 est un APN compact, bien qu'un peu plus massif que la moyenne.
Bien évidemment
les APN 3D de Fujifilm fonctionnent en 2D. |
| Les deux capteurs éloignées de 75 mm © Fujifilm | |
Panasonic : objectif et caméra 3D |
| Un objectif 3D pour Lumix G © Panasonic |
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Panasonic est un autre sérieux acteur du monde de la 3D. C'est d'ailleurs le premier à proposer des caméras, à la fois grand public et professionnelles, aptes aux films en 3D, en lui ajoutant un complément. Qu'on enlève donc pour repasser à la 2D.
Le
camescope HDC-SDT750 est le modèle grand public. C'est le
successeur du HDC-SD700, et se veut doué à la fois pour la 2D et pour la 3D. Il est bien entendu HD (1080p et deux images en 960 x 1080 pixels en 3D). Il intègre un optique Leica grand-angle de 35mm et un zoom x12. Les principaux réglages (blancs, vitesse d'obturation, mise au point...) sont réglables à la main, ou automatiquement. On le trouve autour de
1300 euros.
Plus intéressant pour les photographes,
Panasonic propose un objectif 3D à adapter sur les APN Lumix G2 (après mise à jour logiciel à télécharger sur le site
Panasonic) et le Lumix GH2. Cet
objectif 12,5 mm a une double lentille, permettant de créer des images en 3D stéréoscopique. Le tarif de l'objectif est raisonnable pour qui est déjà équipé du Lumix adéquat :
249 euros. L'objectif permet de prendre uniquement des photos 3D, pas des vidéos.
Le camescope HDC-SDT750 et son extension 3D © Panasonic
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Fujifilm et Sony en Interview
Hervé Chanaud © Fujifilm
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Questions à Hervé Chanaud, responsable contrôle qualité FujiFilm France Fujifilm utilise deux objectifs séparés de 75 mm sur son modèle phare, le W3. Pouvez-vous nous expliquer la raison de cet écart ? Hervé Chanaud.
On va partir de la vision humaine : les deux yeux sont écartés en moyenne de 6,5 cm et donc ont deux points de vue légèrement différents. C'est ce que l'on appel l'écart de parallaxe, et qui permet de percevoir le relief. On a ainsi deux images planes, en 2D, qui sont ensuite reconstituées par le cerveau. On a choisi d'écarter les objectifs à 75 mm au lieu de 65, pour augmenter l'effet de relief. Malgré les écarts entre les yeux qui peuvent différer selon les gens, la perception de la 3D reste à peu près la même chez les individus. Les gens qui ne voient pas la 3D, peut être 10 % de la population, ont un problème au niveau de la physiologie du cerveau. Comment marche l'écran 3D sans lunettes du W3 ? Pour le W3, on a utilisé un réseau lenticulaire, pour cela il faut au départ un écran LCD de haute résolution. La matrice LCD est divisée en fines bandes verticales avec portion d'image droite et portion d'image gauche. Cela permet de diriger la lumière vers chacun des yeux : on obtient ainsi le résultat voulu, chaque œil reçoit l'image qui lui est destinée. Cet écran est bien entendu capable d'afficher de la 2D. En ce cas, les bandes gauches et droites sont identiques. Autre atout de cet écran, au moment où on fait la prise de vue, on peut juger de l'image en 3D en direct. De plus, la technologie employée permet de très bien séparer les images entre les deux yeux, il n'y a pas de flou généré. D'ailleurs, le nombre de couleurs reproduit a été augmenté : le gamut est à 80 % du NTSC, plus que le RGB c'est à dire plus que les capacités habituelles d'un écran d'APN. Enfin on peut regarder l'écran à plusieurs (2 ou 3) et un peu de côté. <table class="bloc-image-exergue" align="left"> <tr><td class="exergue" colspan="3">"l'extension du marché photographique passe par la 3D."</td></tr> </table> Vous espérez vraiment une adoption de la 3D rapide par le grand public, ou envisagez plutôt cela comme un atout, un peu gadget ?
La démarche de Fuji est claire : on pense que l'extension du marché photographique passe par la 3D. Ce n'est pas un gadget ou une mode. Notre but est de se placer parmi les premiers. On pense que le taux d'équipement va s'accélérer chez le grand public : les achats d'écrans plats seront majoritairement 3D dans peu de temps. Pour finir, vous pouvez nous dire quel écran 3D vous préférez ? Honnêtement, les lunettes passives et les écrans à trames polarisées (avec résolution horizontale divisée en deux) sont les plus confortables. Avec les systèmes à lunettes actives, on a souvent un scintillement désagréable, qu'on appelle flickering. Il faut une vraiment une lumière atténuée pour l'éviter.
Sony : "on propose le meilleur de la 2D avant tout, avec une possibilité 3D.
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| Mathieu Lanier © Sony | |
Voici nos questions à Mathieu Lanier chef de groupe Digital Imaging chez Sony. Comment marche la photo en 3D chez Sony et pourquoi ce choix ?Mathieu Lanier. Le procédé de la photo en 3D n'est pas nouveau. C'est quelque chose qui existe depuis l'argentique : il fallait prendre deux photos avec deux points de vue différents qu'il fallait ensuite combiner pour avoir l'effet 3D. Aujourd'hui avec le numérique, on a trois méthodes. On peut soit utiliser deux appareils, soit mettre deux capteurs sur un même APN, soit la méthode Sony.
Nous avons préféré proposer de bons APN 2D, et compacts. Selon toutes nos études, le design et la compacité sont très importants pour les consommateurs. Ce qui signifie qu'il vaut mieux d'après nous ne proposer qu'un seul objectif, car en placer deux rend l'appareil démesuré. Pour permettre la 3D, on balaye d'un mouvement le panorama : l'APN est alors capable de reconnaître quand prendre une photo correspondant à l'œil droit et une autre pour l'œil gauche. Le même objet pris avec un point de vue différent, est ensuite recombiné automatiquement par l'appareil.
Cette technique 3D marche-t-elle pour rendre en relief les petits objets ? C'est effectivement beaucoup plus adapté à un paysage, mais ça marche de manière générale très bien avec un sujet statique. Comme il faut prendre successivement 2 photos, cela fonctionnera mal avec un objet en mouvement (effets de ghost).
Cela ne peut pas permettre la vidéo ?Pour l'instant non, ce n'est pas prévu. Mais je ne sais pas ce que seront capables de nous préparer nos ingénieurs !
"C'est effectivement beaucoup plus adapté à un paysage" |
Techniquement, comment vous envisagez l'avenir de la photo 3D chez Sony ? Je le répète, mais le principal besoin d'un utilisateur, c'est un très bon APN 2D. Le souci de qualité qui se manifeste d'abord sur de la 2D. La 3D est trop limitée en termes de partage d'images. Aujourd'hui la plupart des APN Sony sont équipés de notre technologie 3D, on considère cela comme un atout, mais ce n'est pas la fonction que nous mettons en avant en premier. Ce ne sera pas la caractéristique principale de vente des APN en 2010 ou 2011. D'ailleurs, nous employons la même stratégie pour nos téléviseurs Bravia. On propose le meilleur de la 2D avant tout, avec une possibilité 3D.
Vous envisagez d'autres supports qu'un téléviseur pour regarder ces photos 3D ?On suit ce que fait la concurrence et l'impression 3D, mais nous trouvons cela trop cher. Et pour les cadres photos 3D, le marché périclite complètement, en tout cas en France ; donc un téléviseur 3D nous semble la meilleure solution.
La photo en 3D à moins de 500 euros Après vous avoir parlé de la technologie 3D, voici plus en détail une présentation du
Finepix W3 de Fujifilm. Il est doté
deux capteurs CCD de 10 mégapixels chacun, pour des photos de définition 3648 x 2738 maximum. Il intègre 2 zooms optiques 3x. Il prend des vidéos 2D et 3D en 1280 x 720 pixels.
Le Finepix W3 se trouve à 420 euros environ.
Fiche technique En matière de sensibilité : ISO minimum de 100 et maximum à 1600. Objectif mm (focale équivalente 24x36) : 35 au minimum, 105 au maximum
Ouverture max en grand angle : 3.70
Ouverture max en téléobjectif : 4.20
Distance min de mise au point : 8 cm
Temps de pose : minimum 1/1500, et 3 secondes au maximum. L'écran se veut haut de gamme, d'une belle définition de 1 152 000 pixels et de diagonale 8,9 cm. Il gère les cartes mémoire SD Card et SDHC Card, mais ne gère pas le format de photo Raw. Il pèse 230 grammes sans batterie, et mesure 12,4 cm de large, pour 6,6 cm de haut et 2,8 de profondeur.
Soit 4 cm plus large qu'un compact classique. |
| L'écran du W3 et ses réglages : on voit en bas à droite le bouton pour basculer des modes 2D à 3D © Fujifilm | |
Les compacts Sony WX5 et TX9
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| Le DSC-TX9 © Sony | |
Chez
Sony on a donc plusieurs modèles d'appareils photos 3D. C'est que leur technologie n'implique pas de révolution matérielle dans la prise de vue.
On trouve ainsi deux compacts assez proches, les WX5 et TX9. Ils sont mignons, légers et donc à première vue, rien ne les distinguent d'un APN 2D classique.
Ils sont tous deux équipés de capteurs
Cmos Exmor R de 12 Megapixels. Tous deux permettent également l'enregistrement de vidéos HD en format AVCHD. Ils intègrent donc le mode "Panorama 3D" et la prise de vue à angles multiples.
Le WX5 est le plus léger des deux, avec son écran 2,8 pouces, ses mensurations modestes (91.7 x 51.9 x 21.5 mm pour 119 grammes). Il est doté d'un beau zoom optique 5x (photo et vidéo) et numérique x10, et d'une focale 24-120 mm. Sa sensibilité va jusque 3200 ISO. Il se trouve en 5 coloris
autour de 300 euros. Le TX9 est un peu plus grand ( 97.8 x 59.5 x 17.5 mm pour 130g), mais il embarque un écran tactile de 3,5 pouces. Autre originalité, son
objectif Carl Zeiss ultra grand-angle 25 mm (distance focale : 4.43 – 17.7 mm et distance minimale de mise au point : 1 cm). Son zoom optique est de 4x (photo et vidéo) / le numérique de 8x. Le TX9 se trouve en 3 coloris
autour de 350 euros.
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| Les WX5 en 5 coloris © Sony | |
Sony propose également depuis peu 2 appareils réflex dotés de ces options Panorama 3D, les A33 et A55, mais leur utilisation est plutôt centrée sur un usage mixe : photo et vidéo.
Source : L'INTERNAUTE HIGHTECH