Ces constructeurs automobiles disparusL'Avions Voisin C25 Aérodyne
L'Avions Voisin C25 Aerodyne, élue Voiture la plus élégante de l'année 2011 au concours d'élégance de Pebble Beach.
Delage, Hispano-Suiza, Facel-Vega, Matra, Triumph...
Malgré leur histoire et leurs modèles mythiques, ces marques ne font
plus partie du marché automobile actuel. Comme son nom l'indique, la
Société des Automobiles Avions Voisin fabriquait, à l'origine, des avions.
1918 :
après avoir produit près de 10 000 appareils, le constructeur français
transforme son usine aéronautique d'Issy-les-Moulineaux en usine
automobile.
1919 : le premier modèle, la M-1, est présentée.
S'en
suivent de nombreux modèles à succès : la C-1 et son moteur 4 cylindres,
la C-2 et son V12, la sportive C-3 et l'entrée de gamme C-4. Ambitieux
et inventif, Gabriel Voisin produira par la suite des modèles haut de
gamme à l'instar de la
C-25 Aerodyne ou de la
C-28 Aerosport.L'incendie
de l'usine, la crise économique, la morosité du marché et la guerre,
mettront à mal la santé financière du constructeur qui voit sa
production arrêtée en 1958.
En savoir plus : Les amis de Gabriel VoisinDelage
La Delage 135 M.Le constructeur français
Delage a été fondé en 1905 à Levallois-Perret par Louis Delâge.
Au départ,
l'entreprise n'est qu'une usine d'assemblage. Moteurs et châssis sont
alors achetés puis habillés par une carrosserie maison. Le premier
modèle est une Type A, motorisée par un bloc De Dion-Bouton.
1912 :
l'entreprise prend de l'ampleur et déménage à Courbevoie. Le succès est
au rendez-vous avec désormais un moteur 6 cylindres maison. Le
constructeur remporte par ailleurs des compétitions.
Après-guerre,
Delage s'oriente vers le haut de gamme et la course automobile. Malgré
de nombreux succès sur route et lors des concours d'élégance,
l'entreprise est ébranlée par la crise économique de 1929.
1935 marque la faillite de
Delage, qui sera par la suite rachetée par
Delahaye. En savoir plus : Les amis de DelageDe Dion Bouton
De Dion Bouton.
1883 : Le comte Jules-Albert de Dion, le fabricant de jouets George
Bouton et l'ingénieur Charles-Armand Trépardoux, fondent "Trépardoux et
Cie, ingénieurs-constructeurs" et construisent une voiture à vapeur.
Davantage
attirés par le moteur essence, les deux acolytes
De Dion et Bouton délaissent Trépardoux et son moteur à vapeur. Ce pari risqué s'avèrera
gagnant, puisque la société
De Dion-Bouton verra le jour à Puteaux et produira de nombreuses voitures.
Moteur essence, suspensions, allumage électrique, guide et cartes routières,
De Dion-Bouton est à la pointe de l'industrie auto.
1900 :
La marque est l'un des plus grands constructeurs avec près 400 voitures
produites et devient le motoriste de nombreuses marques.
Malheureusement,
la crise économique de 1929 et la guerre pousseront
De Dion-Bouton a abandonner la production d'automobiles en 1933.
En savoir plus : Amicale De Dion-BoutonDelahaye
Delahaye Type 97.
Voici un autre poids-lourd de l'histoire automobile française :
Delahaye. 1845 :
La firme voit le jour à Tours, créée par Emile Delahaye. Dès 1895, le
constructeur produit des voitures à moteurs dotées de l'allumage
électrique. La marque s'est également fait connaître grâce à ses camions
de pompiers.
1935 :
Delahaye reprend
Delage. Cette même année,
le constructeur français lance son plus célèbre modèle, le type 135,
réputé pour son luxe et ses performances.
Après-guerre,
Delahaye mise sur l'automobile de luxe, mais la période n'est malheureusement pas
favorable aux véhicules haut de gamme.
Malgré une victoire au
rallye de Monte-Carlo en 1951,
Delahaye ne suit plus le rythme de la
concurrence et se voit rachetée par Hotchkiss en 1954.
En savoir plus : Club DelahayeFacel Vega
Facel Vega HK 500.Créée en 1939 par Jean Daninos, la société Facel (pour Forges et
Ateliers de Construction d'Eure-et-Loir) travaille au départ pour
l'aéronautique militaire.
1952 : Jean Daninos souhaite créer une
voiture luxueuse et performante, dotée d'un
V8 Chrysler. Ce n'est qu'en
1954 que le constructeur automobile voit officiellement le jour, sous le
nom
Vega "construite par Facel", en référence à l'une des étoiles les
plus brillantes dans le ciel. 1955, le constructeur devient
Facel Vega et un an plus tard, le modèle
Excellence est dévoilé au salon de Paris. S'en suivent des "grandes Facel-Vega"
à moteur V8 telles que l'HK 500, la Facel II et des "petites" Facel Vega
avec la Facellia, la Facel III et la Facel 6.
Si aujourd'hui
encore
Facel Vega est synonyme du luxe automobile à la française, le
constructeur n'a jamais réussi à connaître un large succès.
1964 : Après 3 000 véhicules produits en 10 ans, les usines Facel ferment définitivement leurs portes.
En savoir plus : Amicale Facel VegaHispano-Suiza
Hispano-Suiza.Hispano-Suiza voit le jour en 1904 à Barcelone grâce
à l'ingénieur suisse Marc Birkigt et l'industriel catalan Damian Mateu.
Le constructeur s'installe à Levallois-Perret en 1911 pour produire des
voitures de luxe. Le premier modèle, d'une puissance de 15 CV, est
baptisé
Alphonse XIII, du nom du premier propriétaire, le roi d'Espagne.
Lors
de la Première Guerre mondiale, l'usine de Bois-Colombes participe
à l'effort de guerre en produisant des moteurs d'avions, notamment celui
du
Spad VII de
Georges Guynemer. Une cigogne dessinée sur son avion devient par la suite l'emblème de la marque.
La première
Hispano-Suiza 32 CV H6 , surnommée la "Rolls-Royce française" est présentée à Paris en 1919.
1936,
Hispano-Suiza arrête la production d'automobiles, pour se concentrer
sur la fabrication de moteurs d'avions. Si récemment des
concept-cars ont été présentés, aucune production n'a vu le jour.
Matra
Matra Murena.
L'année 1964 marque le début de la saga
Matra-automobile.
M.A.T.R.A. (pour Mécanique Aviation TRAction) commence son aventure
automobile en rachetant le constructeur René Bonnet, qui produit alors
la
Djet, première voiture au monde de série à moteur central.
L'entreprise assemble, tour à tour, la
Matra 530, la
Bagheera, la
Murena puis la
Rancho. Dès 1984,
Matra se développe grâce à la
fabrication de l'Espace confiée par
Renault. Malheureusement, l'échec commercial de l'
Avantime en 2003 marquera la fin de
Matra-automobile. Mais
Matra, c'est aussi le sport auto. Jackie Stewart à bord de sa
Matra
Sports devient champion du monde de Formule 1 en 1969 et la
Matra 670 B remporte par trois fois les
24 Heures du Mans en 1972,1973 et 1974, avec
Graham Hill, Gérard Larrousse et Henri Pescarolo. En savoir plus : Club Matra-PassionNSU
NSU Spider.
NSU, qui fabrique au départ des machines à tricoter,
se lance en 1901 dans la fabrication de motos, puis de voitures avec le
modèle Pipe en 1905. A partir de 1922,
NSU s'oriente vers l'
Italie et
s'associe avec
FIAT pour l'automobile et
Lambretta pour les deux-roues.
La
crise économique de 1929 affaiblit le constructeur, qui doit vendre son
département auto à
FIAT. Ce n'est qu'en 1957 que la marque revient sur
le marché après le rachat du nom
"NSU". A noter qu'en 1955, l'Allemand
est le premier producteur mondial de deux roues.
1958 :
NSU relance la production automobile et développe le moteur à piston rotatif
Wankel. Dans les années 1960,
NSU dévoile la
Prinz (
1000, TT, TTS et 1200 TT),
la Spider et la
berline Ro 80 à moteur
birotor Wankel.
1969
: le groupe Volkswagen rachète
NSU et le fusionne avec
Audi et
Auto-Union. La dernière
Ro 80, construite en 1977, marque la disparition
totale de
NSU.
En savoir plus : Club NSUPanhard-Levassor
Panhard Levassor CD.Fondée par René Panhard et Emile Levassor,
Panhard-Levassor ouvre
à Paris (13e) la première usine d'automobiles à pétrole au monde
en 1891. La "doyenne des marques" se lance alors dans la course auto
pour accroître sa popularité. Emile remporte en 1895 la course
Paris-Bordeaux-Paris. Il décèdera un an plus tard lors d'un
Paris-Marseille-Paris. Cet engagement sportif a contribué à la bonne
réputation de la marque.
Panhard-Levassor sera à l'origine,
dès 1910, de nombreuses innovations et fabriquera par la suite des
modèles de luxe qui brilleront aux concours d'élégance jusqu'à la fin
des années 1930.
Après la Seconde Guerre mondiale, le
constructeur produit des voitures plus abordables telles que la
Dyna X
et Z, la
Junior, la
PL 17 et la
PL 24. Mais les problèmes financiers
affaibliront la marque.
Citroën rachète alors en 1965 la branche automobile et arrête la production dès
1967. Aujourd'hui
Panhard produit des véhicules militaires.
En savoir plus : Les doyennes de Pahand et LevassorTalbot
Talbot-Lago T150.Adolphe Clément et Charles Chetwynd (comte de Schrewsbury et Talbot)
fondent en 1903 l'entreprise Clément-Talbot. Ces derniers assemblent et
vendent au Royaume-Uni les automobiles Clément-Bayard.
1919 : L'entreprise Darracq rachète la firme et devient Talbot-Darracq.
1922 : Les voitures s'orientent vers le haut de gamme et adoptent le nom
Talbot. 1934 : Alors que le constructeur connaît des difficultés financières, Anthony Lago reprend l'entreprise. Les voitures
Talbot-Lago
s'inspirent alors du design anglais et de la technologie française.
Pendant les décennies 1940 et 1950 :
Talbot-Lago remporte de nombreux
Grands Prix devant Ferrari et Maserati et gagne également les
24 Heures du Mans. S'en
suit une longue période incertaine :
Simca rachète
Talbot en 1958, puis
Simca est absorbé par
Chrysler et revendu en 1978 à
PSA
Peugeot-Citroën.
Malgré la relance du nom
Talbot,
PSA ne
commercialisera plus la marque au T cerclé dont la réputation est
devenue mauvaise.
Talbot s'éteint à l'aube des années 1990.
Simca
Simca 1000 Coupé Bertone.1907 : Ernest Loste fonde le premier réseau de distribution de Fiat
en France. L'entreprise devient en 1926 la SAFAF "Société Anonyme
Française des Automobiles Fiat". Puis en 1934, la firme devient
SIMCA
"Société Industrielle de Mécanique et de Carrosserie Automobile". Les
premiers modèles sortiront dès 1935, badgés Simca-Fiat. Le constructeur
sera toujours très proche de la marque turinoise jusqu'en 1961.
Parallèlement
Simca rachète la filiale française de Ford en 1954, puis
Talbot en 1958.
1961 : Lancement de la
Simca 1000. Ce fut un succès tel, que la voiture fut produite jusqu'en 1981.
1970 :
Simca devient
Chrysler France. 1979 : Le groupe américain vend sa
filiale européenne à
PSA Peugeot Citroën, qui transforme tout le groupe
en
Talbot. Le nom
Simca disparaît à l'aube des années 1980, mais
continue de produire des véhicules tels que
l'Horizon, la Samba, la Tagora. En savoir plus : Club Simca FranceTriumph
Triumph TR4.Triumph fabrique dès 1902 des motos. Il faudra
attendre les années 1920 pour voir la production automobile débuter.
Malgré une large gamme qualitative, les ventes ne sont pas au
rendez-vous. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale, que Triumph
se relance grâce au rachat de Sir John Black, directeur des automobiles
Standard. Dans les années 1950,
Triumph concurrence
Jaguar et
MG en
proposant alors des roadsters (
TR2 et
TR3) qui connaissent un large
succès, surtout aux
Etats-Unis. Idem dans les années 1960 et 1970, avec
ses roadsters
TR4, TR5, TR6, TR7 et TR8.
1961 :
Standard-Triumph est racheté par
Meyland Motor Corporation, qui supprime
Standard et
développe
Triumph. D'autres modèles voient ainsi le jour à l'image de la
Spitfire, la
berline 2000, la
Herald et la
compacte 1300. Leyland fusionne avec
British Motor Corporation en 1968.
Triumph se trouve
ainsi en concurrence interne avec
Rover et
MG. Cette nouvelle
restructuration et les normes antipollution américaines, provoqueront la
fin du constructeur en 1984.
En savoir plus : Triumph Club de FranceRené Bonnet
René Bonnet Djet.
René Bonnet travaille au départ pour
Citroën. Puis
l'homme se fait connaître grâce aux automobiles
DB, qu'il fonde en
1947 avec
Charles Deutsch. Les voitures
DB participeront alors à des
courses automobiles. Mais des divergences sépareront les acolytes et
René Bonnet lancera sa propre marque.
Dès 1962, le
constructeur engage un prototype sur
le circuit du Nürburgring qui
s'illustre en remportant la victoire dans sa catégorie. Galvanisé par
les bons résultats,
René Bonnet dévoile la mythique
Djet, qui participe cette même année aux
24 Heures du Mans, puis une
Aérodjet qui concourt également à l'épreuve reine en 1963 et 1964.
En
parallèle, le constructeur commercialise des modèles de série tels que
la
Djet GT et
Rallye, mais également les cabriolets
Le Mans et
Missile. Malchance, succès commercial insuffisant et endettement, la
Société des Automobiles René Bonnet est absorbée en 1964 par
Matra.
En savoir plus : Club René Bonnet Matra SportsPontiac
Pontiac Firebird Trans Am.Fondé en 1926, le constructeur américain
Pontiac est
introduit sur le marché automobile par le géant
General Motors. Dès la
première année de production, 75 000 véhicules sont vendus. Malgré la
crise de 1929, la marque renoue avec le succès dans les années 1930,
grâce aux modèles 8 cylindres à l'allure haut de gamme mais au tarif
accessible.
Après la Seconde Guerre mondiale,
Pontiac produit la
Star Chief, qui connaît un large succès. Puis dans les années 1960, la
GTO et la
Firebird surfent sur la mode des
"muscle cars".
Les années 1970 et les deux chocs pétroliers seront plus difficiles
pour le constructeur qui devra entre 1980 et 1990, diversifier sa gamme
avec des modèles familiaux.
Pontiac tente alors de renouveler sa gamme,
avec des voitures toujours plus abordables. Malheureusement, la crise
générale du secteur automobile américain marquera l'arrêt de la
production
Pontiac en 2009.
En savoir plus : Club PontiacTrabant
Trabant P 601.Trabant naît en 1957 dans les usines de VEB Sachsenring en ex-RDA. Son nom
vient de l'allemand qui signifie "satellite" mais également "compagnon".
Robuste, fiable et économique, elle devient très vite l'icône de tout
un peuple. Il faut en effet parfois patienter près de 15 ans pour
recevoir enfin sa
Trabant.
A l'instar d'autres marques,
Trabant fait
la promotion de sa voiture en l'engageant dans des compétitions
automobiles. En 1968, deux
Trabant s'offriront les 2e et 3e places
du mythique
Rallye de Monte Carlo dans leur classe de cylindrée.
De 1957 à 1962,
Trabant produit le modèle
P 50. Puis la P 601 prend le relais entre 1964 à 1991.
Entre 1957 et 1991 furent fabriqués 3 051 385 exemplaires de la
Trabant. La
chute du mur de Berlin en 1989 provoquera la fin de l'aventure
Trabant, qui ne pouvait pas lutter face à la concurrence venue de l'ouest.
En savoir plus : Club Euro TrabiCrises économiques, chocs pétroliers, gestion hasardeuse ou
gamme automobile dépassée... Voici les principales causes qui ont
précipité ces constructeurs vers la faillite. Les entreprises qui n'ont
pas su s'adapter au marché automobile et/ou financier, ont toutes
disparu. Aujourd'hui, certains constructeurs contemporains semblent
suivre le même chemin.
Source : L'Internaute