Le fort de l’inutile
Mondialement connu, haut lieu du tourisme Charentais et inscrit aux Monuments Historiques de France, le Fort Boyard est localement surnommé “le Fort de l’inutile”, parce qu’il n’a jamais “servi” à rien.
Détails :
En 1801, afin de compenser la faible portée des canons qui protégeaient l’arsenal de Rochefort contre la flotte Britannique, Napoléon lance la construction d’un Fort sur la longe de Boyard, un banc de sable situé entre les îles d’Aix et d’Oléron, projet qui frise la folie des grandeurs. En 1809, les difficultés de construction et les mutineries des ouvriers qui en résultent, combinées aux attaques anglaises, ont raison du projet et celui-ci est abandonné.
En 1841, sous l’impulsion de nouvelles tensions avec l’Empire Britannique, Louis-Philippe relance la construction, mais ce n’est qu’en 1866 que le fort est définitivement achevé. A ce moment, la portée des canons ayant considérablement augmentée, le bâtiment est déjà caduc, et il ne remplira finalement jamais son office.
Ne soyons pas aussi mauvaise langue que les Charentais… le fort n’a pas été complètement inutile, puisqu’il a tout de même servi occasionnellement de prison, et de cible d’entraînement aux Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il a également hébergé quelques mouettes pendant plusieurs années, et a fourni un emploi saisonnier à un grabataire érudit, trois mignons sportifs en marinière, un gros plein de soupe et une femme se faisant régulièrement traiter de “tête de tigre”.