D'une façon générale, qu'il s'agisse d'êtres vivants ou de machines, il convient d'
. En clair, si l'on veut "voir" un sujet bouger, il faut lui en laisser la place. Pensez-y dès la prise de vue, le recadrage n'est pas toujours possible. Idéalement, placez d'entrée de jeu le sujet en mouvement
. Si vous disposez d'un appareil haute résolution, centrez-le prudemment, vous aurez tout loisir de recadrer par la suite.
De la même façon que le photographe doit suggérer le mouvement, il doit accompagner le regard des personnages, tout bêtement en laissant du champ dans cette direction : autrement dit,
Quand l'homme ou l'animal, de face, regarde fixement l'objectif, cela n'interfère pas outre mesure avec la composition de la scène. En revanche, s'il a les yeux rivés dans une autre direction, a fortiori sur quelque chose qui ne figure pas sur la photo,
qui doit être prix en compte sous peine de déséquilibrer la composition. L'idée est de s'appuyer sur le regard pour structurer l'image, et non de lui sacrifier tout le reste.
Sur la photo ci-dessus, au demeurant fort plaisante, le regard du félin à l'affût attire notre attention sur la droite du cadre. L'animal étant centré, toute la partie gauche de la photo devient superflue. Le recadrage que nous proposons ci-dessus vise à
en diagonale, et non plus autour du chat.
De même que l'on a tendance à placer ce qui fait l'intérêt d'une photo en son centre, on fixe instinctivement la ligne d'horizon au beau milieu du cadre.
Mais le résultat est souvent plus heureux lorsque l'on applique la règle des tiers c'est à dire que l'on cantonne le ciel au tiers supérieur de l'image, ou qu'on lui en cède les deux tiers, selon l'effet recherché.
Dans le cas présent, le défaut de la composition ne tient pas moins aux proportions qu'au
manque d'intérêt des bords haut et bas de l'image.
Le sujet principal est alors affadi, comme "dilué" sans le décors. Il nous semble plus judicieux de
mettre franchement les bottes de paille à l'honneur, en renforçant leur statut de "sujet" par un cadrage plus serré.
Equilibrer la présence du ciel en fonction du sujet
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| Soleil couchant | |
Contre-jour oblige, le premier plan de cette photo est complètement sous-exposé et totalement écrasé par le ciel qui, lui, ne manque pas d'intérêt.
Un ciel aussi moutonneux et contrasté soit-il, suffit rarement à faire une image originale, mais quitte à donner dans le déjà vu, dans le cas présent il nous semble judicieux d'
abaisser la ligne d'horizon, au-delà même du tiers inférieur du cadre. Ainsi on obtiendra une image plus forte.
Dans l'absolu, plutôt que de mettre la ligne d'horizon au centre du cadre, si le ciel fait la beauté ou l'expressivité de la scène, autant abaisser la ligne d'horizon. C'est
particulièrement vrai par gros temps, quand des nuages noirs sont déchirés par les éclairs, ça l'est tout autant pour immortaliser un coucher de soleil sur la mer.
Cela étant dit, dites-vous bien qu'un ciel est un sujet un peu faible qui suffit rarement à asseoir une composition. Pour y parvenir, on aura besoin de s'appuyer sur les éléments qui pourraient se détacher sur la ligne d'horizon, typiquement des monticules rocheux en Arizona ou des cyprès en Toscane.
Supprimer les éléments superflus
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| Le Tadrar | |
Absorbé par la vue qui s'offre à lui, le photographe peut laisser dans son cadre des éléments superflus. Cette analyse est d'autant plus difficile à faire lorsque la photo doit être prise rapidement.... C'est pourquoi l'élimination des éléments superflus se fait bien souvent en post-production, avec l'outil recadrage des logiciels de retouche numérique.
Ainsi,
plutôt que de faire entrer un maximum de chose dans votre cadre, cherchez à l'épurer pour ne pas encombrer votre image avec des éléments pertubateurs qui risqueraient de dévier l'attention par rapport au sujet. Dans l'exemple de la photo ci-dessus, les bouts de roche sombre que l'on voit au premier plan sont à la fois trop coupés pour offrir un réel intérêt et trop présents pour ne pas gêner la lecture de l'image. Le contraste qu'ils forment avec le sable clair les rend trop visibles. C'est pourquoi nous proposons de les supprimer complètement du cadre.
Bien cadrer l'horizon : l'aligner
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| Lever de soleil | |
Les photos dont l'horizon semble légèrement penché sont souvent perturbantes, voire désagréables à regarder. Même si cela se justifie parfois pour dynamiser l'image avec un angle de rotation de l'appareil important. En effet nous sommes habitués à regarder un paysage en posture debout, la tête droite et non penchée. C'est pourquoi
la moindre inclinaison de l'horizon nous est perceptible et crée un sentiment de malaise, voire de mal au cœur.
La photo ci-dessus, par ailleurs très belle, souffrait d'un problème d'horizon penché qui la rendait imparfaite. Un très léger recadrage plus serré permet de corriger cela et de souligner la béatitude ressentie à la vue du coucher de soleil depuis l
'île de Moora. Ici plus qu'ailleurs, la sérénité évoquée a besoin d'un horizon stable pour être sont perceptible !
Epouser l'orientation du sujet quand cela s'impose
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| Repiquage du riz | |
La photo est belle, le thème intéressant, mais le sujet a, selon nous, besoin d'occuper une part plus importante du cadre et bien sûr d'être excentré, l'ombre du personnage et les pousses de riz complétant la composition. Le sujet et son ombre formant en effet un bloc vertical au milieu du vide, l'image ne peut bien se structurer que dans un cadre vertical.
D'une manière générale,
à moins d'avoir énormément de recul, ne cherchez pas à intégrer un gratte-ciel, le clocher d'une église ou un cyprés dans une composition horizontale. Vous ne parviendriez qu'à écraser votre sujet, dans une scène où le vide occuperait la part prépondérante.
Identifier le sujet de la photo
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| Paris ramass | |
Parfois la photo peut présenter plusieurs sujets et cela peut se révéler nuisible à la lecture de l'image et lui conférer même un aspect "brouillon". Il est nécessaire alors de
choisir un sujet principal et de recadrer l'image en fonction, de manière à diriger le regard du lecteur. En effet, la photographie, en tant qu'oeuvre, est une construction de son auteur, et celui-ci doit affirmer son regard. Cela se traduit par une image claire, compréhensible par des personnes qui n'ont pas vu la scène photographiée.
La prise de vue aérienne est un parfait exemple de ce type de travail de la part du photographe : bien souvent le choix du sujet se fait encore une fois après la prise de vue, en isolant un monument, une prairie, un personnage, au recadrage. Nous proposons dans l'exemple ci-dessus d'isoler
l'Arc de Triomphe et les
Champs-Elysées par un cadrage plus serré et vertical, qui rendra compte de la longueur de l'avenue. De cette manière, le regard du lecteur n'est pas perdu dans la multitude de bâtiments et de rues que présente la photo. Le sens de lecture de l'image se fait de bas en haut en suivant la diagonale de l'avenue, ce qui permet de traverser du regard toute la photo.
Oser le format panoramique
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| Moissons | |
On n'y pense peu et pourtant le format panoramique se prête particulièrement bien aux photos de paysages. Il est idéal pour des points de vue un peu éloignés, pour gommer les premiers plans neutres et renforcer l'intérêt sur le sujet de l'image.
Il est étonnant de voir comme cela donne une sensation de grand angle alors qu'au final, on s'est contenter de rogner les 2/3 la photo originale ! L'exemple ci-dessus illustre très bien un bon usage de ce format si particulier. Il permet de faire ressortir les montagnes de l'arrière-plan et pose d'avantage l'image. L'oeil peut alors se promener et inspecter chaque botte, chaque pic, au lieu de s'égarer dans la paille du premier plan. Nous vous recommandons vivement cet effet simple et très gratifiant !
Le recadrage n'est pas toujours nécessaire et d'ailleurs beaucoup de photographe mettent un point d'honneur à ne jamais recadrer leurs images ou très peu. Pourtant il faut admettre que la prise de vue numérique et les logiciels de retouche d'image rendent la tâche si facile que la manipulation est tentante.
Ce qui est sûr, c'est que cet exercice est très enrichissant, ne serait-ce que pour apprendre à distinguer la différence entre tel ou tel cadrage, ce qui permet de former son regard pour faire de meilleures prises de vue par la suite. Nous vous invitons donc à vous prêter à ce petit jeu quand vous avez un doute sur la qualité d'une image : vous verrez alors, après plusieurs essais, si elle est définitivement ratée ou si un petit cadrage suffit à la rendre intéressante !