Le parc nucléaire japonais entièrement à l’arrêt au mois de mai ? A peine cinq des quarante-neuf réacteurs nucléaires que compte le Japon sont actuellement en service Le ministre de l’Industrie a reconnu auprès de nos confrères de l’agence Dow Jones ne pas être en mesure de déterminer une feuille de route de réactivation des réacteurs nucléaires actuellement hors service.On l’a évoqué hier, les Japonais ont pris le pli des
économies d’énergie. Ils n’ont il est vrai guère le choix, quarante-quatre des quarante-neuf réacteurs nucléaires que compte le pays du soleil levant étant aujourd’hui à l’arrêt, pour maintenance, parce qu’ils font l’objet de
stress tests ou parce que les populations riveraines, encore très marquées par l’accident de
Fukushima, préfèrent qu’il en soit ainsi…
L’effort de réduction de consommation entrepris cet été à la suite
des recommandations expresses du gouvernement se poursuit cet hiver et les citoyens nippons peuvent désormais se prévaloir de brûler deux fois moins d’énergie que leurs homologues américains, ce qui traduit son intensité. Par ailleurs, malgré l’afflux de produits énergivores, spécialement au Japon, berceau de la
high-tech, les niveaux de consommation actuels égalent ceux de 1973, à l’heure du premier choc pétrolier.
Il y a ainsi tout lieu de croire que les Japonais seraient à même de
surmonter l’extinction de la totalité du parc nucléaire du pays, qui
pourrait devenir réalité courant mai, conformément à la volonté de la
majorité de la population. Les fortes réticences des autorités locales à accepter le redémarrage des turbines rendent cette hypothèse très
plausible, et le ministre de l’Industrie en personne a concédé être dans l’incapacité de fixer un calendrier de reprise.
« Si nous fixions une date pour la relance des réacteurs, cela
signifierait que nous tirons par avance des conclusions positives sur la sécurité et dans ce cas, nous ne pouvons pas obtenir la compréhension du peuple », a-t-il expliqué, considérant que le gouvernement doit dès à présent « prendre des dispositions au cas où plus aucune centrale nucléaire ne serait exploitée dans les prochains mois, et surtout lors des pics de consommation estivaux ».Alors que des plans d’urgence pour faire face à une éventuelle
pénurie de courant sont en cours d’élaboration, il règne donc
actuellement une certaine confusion énergétique au Japon, où le
placement en coma artificiel du plus gros du parc atomique – en
attendant sans doute une nouvelle impulsion en faveur des énergies
renouvelables – profite aux centrales thermiques. Les importations de
gaz naturel liquéfié (GNL) grimpent en effet en flèche et les opérateurs électriques sont contraints de remettre en exploitation de vieilles unités pour compenser la perte de production, étant entendu que l’atome représentait environ 30 % du bouquet énergétique avant la catastrophe de Fukushima.
Tandis que la direction de
TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany) s’attend à un arrêt de l’ensemble de « ses » réacteurs, le ministre a d’ores et déjà annoncé la couleur :
« Passer l’été sans l’énergie nucléaire sera extrêmement difficile ». Difficile mais peut-être pas impossible au vu des efforts que la population s’est montrée prête à consentir…
Source : zegreenweb.com