Les gorilles du WWF se soulèvent contre Total[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le gorille des montagnes, une espèce dangereusement menacée.
Le WWF organise, ce lundi à 12h30 au pied de la tour Total située
dans le quartier de la Défense, une action destinée à interpeller les
dirigeants du pétrolier. A l'occasion de la prise de parole du PDG du
groupe dans le cadre de la conférence Rio+20, "le soulèvement des
gorilles" condamne la prospection de Total dans le parc congolais des
Virunga, un sanctuaire pour les gorilles de montagne. "L'appel des gorilles" devrait faire couler de l'encre. Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) souhaite en effet que Christophe de Margerie, PDG de Total,
prenne des engagements de taille en faveur de l'environnement. A
l'occasion de la prise de parole du groupe pétrolier devant l'UN Global
Compact, l'organisation de défense de la nature organise une "flashmob"
au pied de la tour Total située dans le quartier de la Défense : une
cinquantaine de danseurs, déguisés en gorille, viendront réaliser une
chorégraphie militante. Initiée sur le réseau social Facebook, elle sera
retransmise en direct à Rio, deux jours avant l'ouverture du sommet de
la Terre, Rio+20.
Mais cette chorégraphie n'est
que la partie visible de l'iceberg. Derrière elle, un scandale des plus
retentissants se joue dans l'est de la République Démocratique du Congo
(RDC). Le parc national
des Virunga, havre de la biodiversité, est en proie aux prospections
pétrolières alors que le sous-sol de la réserve est convoité par le
français Total, le britannique Soco et l'Italien ENI, trois géants de
l'industrie du pétrole.
En jeu : la survie des gorilles de montagne Créé
en 1925, cette réserve est la plus ancienne d'Afrique et a même été
classée au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1979. Plus de deux cents
espèces de mammifères y ont élu domicile : chimpanzés, okapis,
éléphants, hippopotames. Ainsi,
le parc national des Virunga héberge
plus d'un quart de la population mondiale de gorilles. Vingt-deux
espèces de primates y sont représentées, dont trois espèces rares de
grands singes : le chimpanzé de l'Est, les gorilles des plaines de l'Est
et la plus menacée, le gorille de montagne. Répartis dans
l'Afrique des
Grands Lacs,
il ne subsisterait que 786 gorilles de montagne dans le
monde et un tiers d'entre eux vivrait dans les Virunga. En
principe, son double statut de parc national et de patrimoine mondial
interdit toute activité extractive : les lois congolaises et la
Convention du patrimoine mondial, la proscrivent. Seulement voilà depuis
2010, la RDC a octroyé des permis de prospection pétrolière sur 85% de
la surface du parc. Des décisions qui préoccupent les populations
(50.000 personnes) qui vivent de la pêche sur le lac Edouard dans la
mesure où leur mode de vie dépend de la biodiversité et du maintien de
l'équilibre écologique de la région. En outre, la crainte de voir se
multiplier les forages dans des zones normalement protégées grandit peu à
peu.
Des craintes fondées "La prochaine étape sera sans doute des tests sismiques au sein du parc. Les événements semblent donc se précipiter", s'alarme Colin Robertson de l'ONG Global Witness, cité par
Libération.
La pression opérée par les députés européens et les ONGs sur le
gouvernement congolais n'a pas pesé. Seule ENI a abandonné son activité
dans la région. Les deux autres compagnies renforcent leur présence et
multiplient les études dans le parc. Si leur implantation se confirmait,
les dégâts environnementaux seraient catastrophiques pour la faune, la
flore et les populations qui y résident. Dans l'immédiat, la seule phase
exploratoire pose déjà problème : ouverture de routes, tests sismiques,
survols aériens.
Le WWF est donc aujourd'hui bien
décidé à continuer son combat. Par médias interposés, et même face à
l'AG du groupe Total, l'ONG s'est engagée pour éviter un désastre
environnemental et a même fait circuler en ligne une pétition.
Néanmoins, pour Christophe de Margerie, le PDG du pétrolier, il n'est
pas question de rester sur les terres du parc :
"Total s’est engagé à ne pas opérer dans les Virunga […], et respecte les lois en vigueur dans les pays où il opère". Selon Jean-Marc Fontaine, adjoint au directeur
hygiène-sécurité-environnement de la branche exploration et production,
la société ne renoncera toutefois pas à la partie de son permis (60%) :
"on
n'en est qu'au tout début. Nous commençons d'abord par une étude
d'impact environnemental et social. […] Nous mettons tout en oeuvre pour
travailler le plus proprement possible", affirme-t-il.
Mais
à deux jours de l'ouverture du sommet Rio+20, le WWF compte ne pas
relâcher ses efforts et exige du groupe Total qu'il prenne des
engagements pour l'environnement, pour préserver la faune unique du parc
national des Virunga.
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