LES EXPRESSIONS FRANCAISES : Cet homme a bon cœur, il ne rend rien Signification : Homme qui ne s’acquitte pas de ses dettes, qui ne rend jamais ce qu’on lui prête.Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette
expression française, il faudrait commencer par définir le
« cœur » qui y est utilisé. A première lecture et selon le vocabulaire de notre époque, la phrase est incompréhensible car il ne peut exister de rapport entre une personne qui a bon cœur et celle qui ne rembourse pas ses dettes. Mais le
« cœur » de l’époque est pris dans un contexte physiologique de la nausée et du vomissement et se rapporte notamment à l’estomac. En se référant à l’ancien français, langage courant d’avant le XVème siècle, le cœur ou « cuer » de l’époque serait dérivé de courage et va rappeler l’esprit, la raison et la mémoire
A partir de là
l’expression « cet homme a bon cœur, il ne rend rien » peut donc être interprétée sur la base de la définition de cœur en rapport avec la nausée qui est un malaise sans vomissement. Notre acteur va donc prendre ce qu’il peut aux autres au point d’en être écœuré et avoir la nausée mais sans rien rendre.
C’est au diable vauvertSignification : Expression utilisée pour indiquer un endroit trop éloigné.Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette
expression française très ancienne, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent
selon le dictionnaire de l’époque. Selon certaines interprétations, il existait au Xème siècle à Paris une habitation de plaisance située dans un lieu appelé
Vauvert et qui aurait été construite par le roi Robert. De par l’explication de l’époque
vauvert faisait allusion à deux termes latins
vallis viridis se traduisant par
vallée verdoyante. Cette bâtisse était entourée de carrières et le vent s’y incrustait avec un grand bruit. Ceci n’a pas tardé à enrichir les conversations de l’époque à ce sujet par une population qui croyait dur comme fer aux superstitions et à ce titre croyait que tous les diables de l’enfer se réunissaient en ce lieu.
Ce serait dit-on les chartreux qui logeaient pas loin de là et voulant à tout prix acquérir la propriété s’en donnèrent à cœur joie pour exploiter cette frayeur et ceci entraina que plus personne ne s’en approchait. Mais tout le monde était d’accord sur un point à savoir que seuls les moines pouvaient faire disparaitre les esprits qui hantaient la propriété. Ce fut Saint-Louis qui rencontra les moines au XIIIème siècle et s’accorda avec eux pour qu’ils le débarrassent de cette propriété en en devenant propriétaires et ce, à titre gracieux, par un système de donation. Mieux encore, ils purent profiter de la maison ainsi que ses dépendances et appartenances. Ce n’est qu’au XVIème siècle que
le diable vauvert se transforma en
expression grâce à La Fontaine qui l’utilisa dans une de ses fables.
Exemple d’utilisation : Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert, emportent les trépassés jusqu’au diable vauvert. (G. Brassens : Les funérailles d’antan).
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