Pesticide : produire assez sans polluer les sols, c'est possible selon Marie-Monique Robin

Pesticide : produire assez sans polluer les sols, c'est possible selon Marie-Monique Robin



Les Moissons du futur est le troisième documentaire de Marie-Monique Robin et se concentre sur l'agroécologie.

A la question peut-on nourrir le monde sans pesticides ?

La journaliste militante Marie-Monique Robin répond que, non seulement on peut produire en quantités suffisantes sans polluer les sols, mais également que "si aujourd'hui on ne peut pas nourrir le monde, c'est à cause des pesticides".

La journaliste militante Marie-Monique Robin revient avec le dernier opus de sa trilogie "alimentaire". "Les Moissons du futur", dont la version écrite paraît jeudi et la version filmée sera diffusée le 16 octobre sur Arte fait suite aux films "Le monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010).

Dans ce documentaire, la journaliste témoigne des réussites de l'agroécologie (une méthode basée sur le renouvellement des sols en bannissant les engrais chimiques) et va même plus loin en accusant les pesticides d’être responsables des problèmes d’alimentation dans le monde.

D’autant qu’après avoir rencontré des agronomes, des agriculteurs et des experts sur tous les continents, du Japon au Mexique en passant par l'Allemagne, le Malawi, le Kenya ou les Etats-Unis, elle se dit en mesure d’affirmer qu’il est possible de produire en quantités suffisantes sans polluer les sols.

Contrairement aux deux films précédents, "Les Moissons du futur" n'est pas une enquête mais davantage un film/livre de témoignages. Il vient aussi illustrer et compléter les conclusions d'un rapport publié en mars 2011 par Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation.

Ce document évoquait l’intérêt de développer l'agroécologie, pour
améliorer les rendements dans les régions les plus pauvres tout en étant plus adapté au changement climatique.

"Les projets agroécologiques ont montré une augmentation moyenne des rendements de 80% dans 57 pays en développement, avec une augmentation moyenne de 116%
pour tous les projets africains", affirmait M. De Schutter. Marie-Monique Robin a donc décidé de partir "sur le terrain, à hauteur d'hommes" constater d’elle-même à quoi ressemblait ces réussites. Elle s'est intéressée, par exemple, à l'agroforesterie.

Cette méthode consiste à planter des arbres au milieu des cultures, afin de capter l'eau plus profondément dans le sol, de maintenir la qualité des sols et de lutter contre l'érosion. "Les études montrent que les systèmes agricoles les plus productifs sont ceux qui présentent une densité importante d'arbres", rapporte la journaliste.

Au Kenya, la réalisatrice raconte comment des agriculteurs ont remplacé les insecticides par la technique du "push-pull". En plantant du desmodium entre leurs rangs de céréales, les Kenyans ont lutté naturellement contre un parasite, la pyrale du maïs et pour cause, le desmodium a une odeur qui suffit à faire fuir le papillon indésirable.

En complétant par, en lisière de champs, de l'herbe à éléphant, qui attire l'insecte mais tue ses larves, les agriculteurs ont pu sauver leurs récoltes. Quoi que très simples en apparence, ces techniques nécessitent un sérieux travail de recherche en amont. "Cette agriculture intensément écologique, c'est très moderne, ce n'est plus l'âge de pierre", souligne pour sa part l'ingénieur agronome Marc Dufumier.

Pour en savoir plus sur le documentaire de Marie-Monique Robin, rendez-vous sur le site d'Arte.tv.



Source : Maxi-Sciences.com