Mayas : le changement climatique aurait précipité la civilisation vers sa finLa civilisation maya se serait éteinte après une sécheresse causé par le réchauffement climatique.Selon une étude qui vient d’être publiée, le changement climatique
est responsable d'une longue sécheresse qui s'est avérée fatale pour la
civilisation Maya. Si la
civilisation Maya a dévoilé bon nombre de ces mystères depuis
qu'elle est étudiée, les conditions dans lesquelles elle a pris fin
restent aujourd'hui assez floues. Néanmoins, des chercheurs ont publié
hier une étude qui apporte un nouvelle éclairage : selon elle, à
l'époque des Mayas, le
changement climatique aurait été responsable d'une longue
sécheresse qui aurait au final causé la disparition de la civilisation.
"L'essor
et l'effondrement des Mayas est l'exemple même d'une civilisation
sophistiquée incapable de s'adapter au changement climatique",
souligne un des principaux co-auteurs de cette étude, James Baldini, du
département des sciences de la Terre à l'Université de Durham
(Grande-Bretagne).
"Des périodes de pluviosité exceptionnelle
(de 450 à 660 de notre ère) ont tout d'abord accru la productivité des
systèmes agricoles Maya, entraînant un forte expansion de la population
et une surexploitation des ressources", indique le chercheur. Par
la suite, le climat est devenu plus sec, sûrement en raison d’un
déplacement de la zone de convergence intertropicale combiné à
l'influence du courant saisonnier chaud El Nino au large du Pérou.
L’épuisement rapide des ressources a alors entraîné une déstabilisation
du système politique et des guerres.
"Après des années de privation,
une sécheresse, qui a duré près d'un siècle de 1020 à 1100, a
définitivement scellé le destin de la civilisation Maya", conclut ainsi l’étude publiée dans la revue américaine
Science.
Ce
n’est pas la première fois que cette hypothèse est avancée, mais cette
fois des preuves tangibles viennent la conforter. En effet, les
chercheurs sont parvenus à reconstituer les périodes de pluie et de
sécheresse au cours des 2.000 dernières années dans la région où
vivaient les Mayas, entre le Mexique, Belize, le Guatemala et le
Honduras. En analysant la composition chimique de stalagmites de la
grotte de Yok Balum, située à 1,5 km du site Maya de Uxbenká et proche
d'autres grands centres Mayas, les chercheurs ont pu étudier l’histoire
du climat.
Et comme les Mayas répertoriaient méticuleusement les
événements politiques dans des récits qu'ils gravaient sur des monuments
de pierre, les auteurs de l'étude ont également pu comparer les
résultats de leur étude avec les changements dans la fréquence des
conflits et autres événements marquants.
Des évènements incroyablement bien datés "Les
textes historiques gravés dans ces pierres fournissent un registre daté
très riche répertoriant les guerres, mariages et accessions de rois et
de reines sur le trône et les captures de guerriers de groupes rivaux", note Martha Macri de l'Université de Californie et co-auteur de ces travaux.
"Tous les événements sont incroyablement bien datés grâce au système de calendrier Maya", ajoute-t-elle citée par l'AFP.
"La
fin progressive de cette tradition d'inscription dans la pierre entre
800 et 1000 marque l'effondrement de la tradition Maya classique".Pour Douglas Kennett, professeur d'anthropologie à l'Université de Pennsylvanie, lui aussi co-auteur de ces travaux,
"ce
n'est pas seulement le changement climatique qui est important ici mais
les conditions climatiques précédentes durant lesquelles la pluviosité
exceptionnelle a permis l'abondance agricole et l'expansion de la
population Maya ainsi que le développement d'une structure de société
complexe", explique-t-il. Car c’est cette abondance qui
"a créé
ultérieurement les conditions de tensions sociétales et de
fragmentation des institutions politiques quand la sécheresse s'est
installée durablement", souligne l'anthropologue.
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