Les Peuples Indigènes menacés - épisode 3 - La déforestation au Pérou, un grave problème
Beaucoup de régions habitées par les peuples isolés sont envahies illégalement par des bûcherons, qui entrent ainsi souvent en
contact avec des membres de la tribu. Nombre d’entre eux meurent des maladies transmises par les bûcherons ou sont même tués par eux.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Trace de passage de bûcherons illégaux, qui représentent une menace pour la survie des Indiens isolés.La situation est particulièrement préoccupante au
Pérou où le gouvernement péruvien a cédé plus de 70 % de sa
forêt amazonienne à des compagnies pétrolières. Une grande partie de ces concessions est habitée par des Indiens isolés.
La prospection pétrolière est particulièrement dangereuse pour les Indiens du fait qu’elle ouvre des
régions, jusque-là isolées, à de nouveaux arrivants tels que les bûcherons ou les colons qui utilisent les routes et les pistes tracées par les équipes de prospection pour pénétrer dans ces territoires.
Les régions habitées par des Indiens non contactés
abritent aussi certains des derniers massifs d’acajou encore commercialement exploitables, et des bûcherons clandestins, profitant de l’absence de tout véritable contrôle de l’État, pillent la région à leur guise.
Une partie des
dernières réserves de mahogany commercialisables de la planète se trouvent dans les
forêts tropicales péruviennes. L’
exploitation forestière illégale de cet arbre, une essence rare, est une autre grande menace qui pèse sur les Indiens. Ce bois, dit l’
« or rouge » en référence à sa
couleur proche de
l’acajou, atteint des prix très élevés sur le marché mondial.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Exploitation forestière à Madre de Dios, sud-est du Pérou.
Malheureusement, ces essences se trouvent
précisément dans les régions habitées par les Indiens isolés, de sorte qu’en pénétrant sur leurs territoires les bûcherons ne peuvent éviter d’entrer en contact avec eux.
En 1996, des bûcherons clandestins ont forcé le contact avec les
Indiens murunahuas. Au cours des années qui ont suivi,
plus de la moitié des Murunahuas sont morts, la plupart à la suite de rhumes, grippes ou autres affections respiratoires.
Les Murunahuas ont été décimés suite au contact avec
des bûcherons et, si rien n’est fait pour arrêter l’invasion, le même sort attend les Mashco-Piros.
« Les bûcherons sont arrivés et ont chassé les Mashco-Piros plus haut en amont de la rivière en direction des sources », explique un Indien qui a aperçu plus d’une fois les
Mashco-Piros.
Des Routes tracées au bulldozer dans les Iles Andaman
En 1970, le peuple Panará du Brésil comptait entre 350 et 400 membres et vivait dans cinq villages disposés selon des motifs géométriques complexes et entourés de vastes jardins.Une grande route a été tracée au bulldozer à travers
leurs terres au début des années 1970, avec des conséquences qui se sont très vite révélées désastreuses.
Les responsables du chantier ont attiré les Indiens hors de la forêt avec de l’alcool et ont forcé les femmes à la prostitution. Des vagues d’épidémie s’en sont suivies, ravageant la tribu panará et causant la mort de 186 d’entre eux. Au cours d’une opération de secours, les survivants furent aéroportés vers le
parc du Xingu, où d’autres décès furent encore à déplorer.
Il ne resta bientôt plus que 69 Panarás. Plus de 80 % des membres du groupe avaient été tués en huit ans à peine.
Aké, un leader
panará qui a survécu, se souvient de cette époque :
« nous étions dans notre village et tout le monde a commencé à mourir. Certains sont allés dans la forêt, et d’autres encore y sont morts. Nous
étions faibles et malades et ne pouvions même plus enterrer nos morts. Ils sont restés à pourrir sur le sol. Les vautours ont tout dévoré. »[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On estime que les Jarawas vivent sur les îles Andaman depuis environ 55.000 ans.Entre 1994 et 1996, les derniers
Panarás ont pu retourner dans la partie de leur territoire où la
forêt n’avait pas disparu. Ils ont alors pris la décision historique de poursuivre le gouvernement brésilien pour le traitement atroce dont ils avaient été l’objet. En octobre 1997, un juge a déclaré l’État brésilien coupable
d’avoir causé
« mort et dévastation culturelle » au
peuple panará et ordonné à l’État de verser des dommages et intérêts d’une valeur de
540.000 dollars à la tribu.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un Jarawa et son enfant au bord de la route, aux îles Andaman.La tribu jarawa des
îles Andaman a vu son territoire
coupé en deux lorsque l’administration locale y a construit une route.
C’est maintenant l
’artère principale de l’
archipel,
qui non seulement voit passer un flux ininterrompu de colons se déplaçant en bus et en taxi, mais qui constitue également une voie de pénétration pour les touristes aussi bien que pour les
braconniers opérant sur
la réserve des Jarawas (qui, contrairement au reste de l’archipel, est encore couverte de
forêt pluviale).
On voit souvent aujourd’hui des enfants
jarawas mendiant le long de la route, et certains signes indiquent l’existence d’une exploitation sexuelle des femmes
jarawas.
À la suite d’une longue bataille juridique, la Cour
suprême indienne a ordonné au gouvernement de fermer la route, jugeant que sa construction avait été illégale et qu’elle mettait en danger la vie des Jarawas. Le gouvernement local a refusé de se soumettre et a maintenu la route ouverte.EPILOGUE : Découvrir l'ONG SurvivalSurvival est un mouvement qui s’engage pour les peuples indigènes. Il s’agit d’une organisation non gouvernementale qui prône la défense des droits des peuples indigènes.
Survival agit dans le monde entier : en effet, elle travaille avec de nombreuses communautés, ainsi qu’avec les organisations indigènes locales.
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L’organisation est presque exclusivement financée par ses membres et ses donateurs. Elle s’applique à n’accepter ni subventions gouvernementales ni fonds
émanant d’entreprises qui seraient susceptibles de mettre en péril les droits des
peuples indigènes. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Femme yanomami, en Amérique du Sud.Depuis sa création en 1969, plus de 250.000 sympathisants dans une centaine de pays ont apporté leur soutien financier à
Survival. Ces relais apportent leur aide principalement aux populations dont le contact avec le monde extérieur est récent, notamment en
Amazonie.
La branche française de l’organisation a vu le jour en 1978. Aujourd’hui, les personnes intéressées peuvent suivre ses informations diffusées en sept langues, son but étant d’alerter le plus large public sur la situation des peuples indigènes.
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