Pour se camoufler, une vipère du Gabon utilise les nanotechnologies !La vipère du Gabon de
l'Ouest utilise sans le savoir les propriétés des nanotechnologies pour
mieux se camoufler sur le sol recouvert de végétation de son milieu
naturel.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]TACHES. Aussi mortelle qu'élégante,
la vipère du Gabon est recouverte de taches d'un noir velouté, qui s'entremêlent avec des écailles blanches et brunes. Les écailles les plus sombres ne
reflètent qu'une infime partie de la lumière qui leur parvient, créant
un contraste qui permet à l'animal de se fondre parfaitement dans son
décor végétal. Ainsi, les proies de passage repèrent bien moins facilement ce reptile adepte de la chasse en embuscade.
Dans une publication de la revue britannique
Nature, une équipe de chercheurs des
universités allemandes de Kiel et Bonn, annonce
avoir percé le secret de cet "ultra-noir" : des microstructures en
formes de feuilles très serrées en recouvrent les écailles, et sont
elles-mêmes hérissées d'arêtes nanométriques (un nanomètre est
équivalent à un milliardième de mètre)
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Gros plan en
microscopie électronique sur les écailles dorsales de la vipère du
gabon. (a) On y observe des structures en relief (p). Un zoom plus
poussé (b, c et d) permet d'en observer les contours dont la forme
ressemble à du corail. Seules les écailles les plus sombres présentent
de telles structures. Les autres (partie droite de l'image présentent
une simple structure "verruqueuse" (e, f, et g)APPLICATIONS. Et
c'est cette combinaison de structures minuscules pointant selon des
angles différents qui éparpillerait et piégerait aussi bien la lumière,
estime l'étude.
Les
nanostructures qui recouvrent les écailles d'un noir profond formant les
taches typiques de la vipère
"Bitis rhinoceros" pourraient même
contribuer à fabriquer un matériau miracle pour absorber la lumière.
"La structure produisant cet effet de noir velouté pourrait aussi être appliquée à d'autres matériaux", écrivent les chercheurs. Ils pourraient par exemple s'avérer très utiles pour des systèmes optiques ou capturer la chaleur du soleil.
Certes, il existe déjà des surfaces artificielles
"ultra-noires" plus
sombres que les taches de la vipère, mais elles pourraient encore être
améliorées si on leur adjoignait la nanotechnologie dont la nature a
doté le serpent, estime
Marlene Spinner, zoologue à
l'Université de
Bonn, interrogée par l'AFP.
Erwan Lecomte avec AFPSource : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]