Nouvelles Technologies & jeux-vidéos : Test Killzone 3 Assurément proclamé comme le
meilleur FPS exclusif aux consoles de Sony, Killzone accueille son
troisième volet sur PS3. S'appuyant largement sur les bases solides de
son aîné, Killzone 3 apporte quelques nouveautés afin d'enrichir
l'expérience de jeu. À terme, le titre étant prévu pour le multijoueur,
l'ensemble sera-t-il suffisamment pertinent pour se différencier de son
prédécesseur ? Quoi qu'il en soit, le soft profite toujours d'une
atmosphère très immersive en raison de sa réalisation de haute voltige. Notation
- Graphisme : 9.0 / 10
- Bande son : 8.0 / 10
- Durée de vie : 7.0 / 10
- Jouabilité : 8.0 / 10
- Scénario : 6.0 / 10
- VERDICT : 8.0 / 10
Malgré son arrivée tardive sur PS2, le premier épisode de
Killzone introduisait déjà une certaine qualité visuelle. C'est surtout le
second opus qui a fait couler énormément d'encre, en raison de son
immense teasing pour promouvoir les capacités techniques de la PS3.
Après une longue période de développement, le soft a assuré un moteur
graphique vraiment impressionnant, ainsi qu'une partie multijoueur
suffisamment convaincante pour tenir la comparaison avec les autres FPS
du marché. Guerrilla continue de développer son unique franchise avec un
troisième épisode qui s'inscrit comme une continuité directe de son
prédécesseur.
En effet, le scénario de la campagne principale de
Killzone 3 reprend quelques secondes après la finalité du second opus. Ainsi nous
retrouvons Sev et Rico, deux membres de l'ISA, aux portes du château de
Visari, le commandant des Hellghasts à Pyrrhus. Ce dernier ayant chuté
face aux assauts armés des rescapés alliés, nous nous attendions à ce
que le clan adverse se dissolve. Or, le sénat Hellghast étant encore
bien présent, un autre dirigeant se voit nommé en tant que remplaçant,
pour mener les troupes vers l'écrasement total de l'ISA afin d'assurer
la mainmise sur le territoire. Très vite dans la progression, nous
apprenons des conflits internes entre les hautes têtes du clan. L'ancien
bras droit de Visari et responsable de la production des armes
Hellghastes, espère bien accéder au stade de dirigeant, afin de mettre
un terme définitif aux conflits dans un immense bain de sang. Et pour
cela, il prévoit d'utiliser de l'armement expérimental très instable.
Vous l'aurez compris, le scénario de
Killzone 3 n'est pas
spécialement plus développé que celui de son aîné, surtout que la
plupart des événements ne sont guère surprenants. Et pourtant, on sent
que les développeurs ont mis l'accent sur la mise en scène, par le biais
de nombreuses cinématiques qui assurent malgré tout un grand spectacle.
Les dialogues sont généralement assez insipides, mais permettent de
mieux cerner le caractère des personnages principaux. Il est ainsi
confirmé que Rico, le coéquipier de Sev – le militaire que l'on dirige –
est une véritable tête brûlée qui n'a que faire des ordres formulés par
le supérieur Narville. Ce dernier est d'ailleurs assez mal travaillé,
en raison d'une plastique faciale bien plus inexpressive que celle des
autres protagonistes. Les dirigeants Hellghast sont par exemple fort
bien finalisés quant à leur allure et leur faciès. C'est toutefois leurs
propos et actions qui se présentent comme de véritables clichés. Au vu
du potentiel du background de la série à mi-chemin entre les conflits
militaires et la science-fiction, il y a pourtant matière à proposer un
scénario plus élaboré.
Quoi qu'il en soit,
Killzone 3 parvient sans mal à se caler en tête du panier en raison d'une
progression très rythmée par de nombreux événements (explosions,
arrivées massives d'ennemis, destructions de décors, etc). Si l'ensemble
est bien évidemment ultra-scripté, la méthode opératoire est conçue de
sorte que nous nous rendons pas vraiment compte. De ce côté là, la
concurrence a très clairement des efforts à fournir. En revanche, ce
troisième épisode de
Killzone demeure toujours très linéaire,
découlant sur de nombreux niveaux très dirigistes. Cela est clairement
dû à l'optique de garder un concentré d'adrénaline tout au long de
l'aventure, mais il est parfois assez frustrant de devoir emprunter un
seul et unique itinéraire pour accéder à l'objectif. Tout comme le
second volet, certains niveaux offrent des structures plus étendues pour
atténuer ce sentiment de claustrophobie aiguë. L'intelligence
artificielle des ennemis demeure globalement identique à celle du second
volet, à savoir globalement correcte et redoutable dans les modes de
difficulté avancés (Elite surtout). En effet, l'IA n'hésitera pas à
essayer de vous déborder, en vous expédiant relativement des grenades.
Aussi, il est assez fréquent de mourir, même si la santé se régénère
progressivement en restant à couvert.
Dans le fond,
Killzone 3 n'est pas très différent de son aîné,
tant le gameplay demeure identique. En effet, nous retrouvons stricto
sensu les mêmes contrôles que dans le second volet, offrant globalement
une ergonomie optimisée. Toutefois, la configuration de base ne plaira
pas à tout le monde, surtout au niveau de l'utilisation du stick
analogique gauche pour viser / zoomer. Toutefois, Guerrilla a pris soin
de retoucher la sensibilité des mouvements – ajoutée dans le cadre d'un
patch dans
Killzone 2 – afin de gagner en vitesse d'action. De
fait, les habitués de la série retrouverons sans problème leurs marques,
tout en permettant aux novices de prendre connaissance d'une prise en
main de très bonne facture. Si nous retrouvons dans les grandes lignes
les mêmes armes que par le passé, certains nouveaux équipements
apparaîtront progressivement dans votre cheminement. Parmi eux, il faut
compter sur des tourelles de type minigun ou encore des canons à
missiles autoguidés qui peuvent être retirés de leurs socles initiaux
afin de faire le ménage.
En parallèle, un ajout était
clairement attendu des joueurs : le jet-pack. Ce dernier, introduit
dans une mission (celle de la démo jouable), puis utilisable
sporadiquement plus tard dans l'aventure, offre une prise en main très
intéressante. En effet, la possibilité de décoller et d'accélérer
ponctuellement permet d'appréhender différemment les ennemis, tout en
les mitraillant à l'aide de l'armement attaché au dispositif Hellghast.
L'outil prend d'ailleurs la place de l'équipement lourd dans
l'inventaire, ce qui vous permet de passer rapidement à votre arme
principale ou secondaire en un éclair. Moins stratégique, le
robot-sentinelle (une sorte de mecha) pourra également être utilisé au
détour d'une mission. Assez agréable à utiliser et disposant de deux
types de tir, cette grosse carcasse est toutefois assez fragile face aux
roquettes ennemies. Afin de varier les plaisirs, le jeu permettra de
contrôler les tourelles d'un tank ou encore d'un vaisseau dans l'espace,
dans l'optique de descendre un maximum d'Hellghasts. Nous regrettons
que ces phases soient purement passives, puisque nous avons strictement
aucun contrôle de l'appareil dans lequel nous nous trouvons.
Les développeurs ont également ajouté des fonctionnalités de « close
combat », découlant sur des attaques au corps-à-corps impressionnantes.
Concrètement, il suffit de s'approcher d'un ennemi et d'appuyer sur la
touche d'attaque de mêlée pour amorcer la séquence – cette dernière se
modifiant selon l'approche (de front, de dos, en courant, etc). Au
niveau des mouvements, il est désormais possible d'effectuer de brèves
glissades lorsque vous vous baissez en plein sprint. Cela se révèle
assez utile pour se mettre à couvert derrière les décors. À ce sujet
d'ailleurs, il est toujours possible de prendre appui derrière des murs
et autres obstacles sur l'aire de combat, permettant d'échapper aux
balles ennemies. La simple inclinaison du stick analogique vers l'avant
permet de se mettre à découvert pour tirer, la touche de zoom effectuant
la même opération. Il suffira de lâcher lesdites touches pour se
remettre à l'abri.
En sus de la prise en main conventionnelle,
le titre a été étudié pour être utilisé avec le PlayStation Move. Le
contrôleur de mouvements de Sony doit pour le coup être utilisé avec le
Navigation Controller ou une manette PS3. L'utilisation de cette
dernière se révèle toutefois assez fatigante sur le long terme, en
raison de la mauvaise répartition du poids sur une seule main. Quoi
qu'il en soit, il s'agit ici d'un des meilleurs exemples d'utilisation
efficace des fonctions gyroscopiques du matériel de Sony. Après un bref
calibrage, le matériel est opérationnel et s'adapte aux habitudes de
chacun via une jauge de sensibilité à régler. Les contrôles demeurent
intuitifs : gâchette T pour tirer, touche Move pour se mettre à
couvert, appui sur la gâchette du Navigation Controller / de la manette
PS3 pour viser / zoomer. Pour les attaques au corps-à-corps, il suffira
d'avancer le PS Move vers l'écran, le fait de le tourner permettra de
recharger rapidement. L'utilisation est optimale, mais les déplacements
sont évidemment moins vifs qu'avec un pad, ce qui dissuadera les joueurs
à l'utiliser dans le cadre du mode multijoueur.
Bien évidemment,
Killzone 3 ne se suffit pas d'un mode solo, bien que la campagne dispose d'une
fonctionnalité coopérative à deux joueurs. En revanche, cette nouveauté
n'est disponible qu'en écran partagé. Nous aurions largement apprécié le
fait de pouvoir y jouer en ligne. Toujours est-il que nous retrouvons
un mode multijoueur tout aussi complet que celui de
Killzone 2,
avec quelques options supplémentaires. Dans un premier temps, il est
possible de s'adonner aux joies du Deathmatch pur et simple dans le mode
Guérilla, permettant de cumuler quelques frags dans l'optique
d'afficher un ratio victoire / défaite suffisamment satisfaisant. Dans
un second temps, c'est dans le mode Zone de Guerre que l'ensemble des
parties prendront tout leur sens. Comme dans le second volet de la
série, deux factions combattrons (ISA et Hellghast) dans le cadre de
plusieurs types de règle qui se succèdent aléatoirement. Il faudra par
exemple détruire des objectifs ennemis, assassiner un membre de la
faction adverse, faire de la capture de zone, ou simplement exterminer
ses opposants.
Pour les amateurs du second volet, aucune réelle
nouveauté n'est à constater. Les classes sont également les mêmes :
technicien (peut construire des tourelles de défense), tireur d'élite
(pouvoir d'invisibilité ponctuelle), infirmier (peut ranimer les alliés à
l'agonie), tacticien (peut construire des drones), et enfin
infiltrateur (peut revêtir l'équipement ennemi pour pénétrer leur base).
Si vous constituez une bonne communication au sein de l'équipe, chaque
classe a son importance primordiale. Comme le gain de grade s'effectue
en fin de match suivant votre score et vos actions dans la partie, il
sera possible de débloquer des options supplémentaires : meilleures
armes, perks plus efficaces / variées. Des médailles sont également à
récolter, mais nécessitent de nombreuses heures de jeu pour les
décrocher. Nous retrouvons également la gestion de clans, offrant une
fonctionnalité utile pour centraliser les joueurs qui jouent
régulièrement avec vous. Les cartes proposées sont relativement variées
et suffisamment bien conçues pour permettre plusieurs itinéraires
adjacents aux célèbres points de crise, les lieux clés ou les joueurs
maintiennent irrémédiablement leur puissance de feu.
Autre nouveauté, le mode Opérations permet de se prendre part à une
partie Hellghast contre ISA, mais concentrée dans un mode assaut.
Concrètement, une équipe a la charge d'investir la base ennemie et de
poser des bombes, contrôler des postes radio, ou détruire des objectifs
en temps limité. L'autre camp devra donc tout faire pour essuyer les
attaques adverses tout en préservant les points stratégiques. Ce mode de
jeu est réellement intéressant puisqu'il favorise complètement le jeu
en équipe pour réussir les objectifs. Enfin, si vous préférez vous
confronter à l'IA, le mode Botzone est présent. Il est possible de
paramétrer entre huit et quinze personnages gérés par le CPU, à
différents niveaux de difficulté.
Guerrilla a encore prouvé sa maîtrise du moteur Havok pour proposer une réalisation graphique encore plus léchée dans
Killzone 3.
Si le rendu ressemble très fortement à celui du précédent volet, une
foule de petits détails prouvent que du travail supplémentaire a été
fourni. Cela se constate notamment au niveau des environnements encore
plus travaillés et mis en valeur par le biais d'effets de lumière
saisissants, d'objets dynamiques et une horde particules en mouvements.
Aussi, il n'est pas étrange de rester contempler les détails extérieurs
pour apprécier la qualité du travail. Toutefois, si certains
environnements sont extrêmement bluffants (les décors gelés surtout),
d'autres démontrent quelques petites lacunes. On pourrait notamment
citer le passage dans une jungle, comportant une faune pas toujours du
meilleur rendu. Certains visages sont également assez inexpressif (celui
de Narville notamment). Toutefois, le titre bénéficie d'une très bonne
optimisation générale, puisque les temps de chargement sont habilement
dissimulés pendant les cut-scenes. En revanche, cela engendre parfois
quelques bugs de dialogues pendant les phases de jeu qui suivent.
Bien qu'il s'agisse d'une simple suite,
Killzone 3 fait
toujours figure d'exemple dans son domaine. Disposant d'une réalisation
graphique et sonore de très bonne facture, le soft de Guerrilla confirme
un gameplay désormais bien rôdé, tout en se payant le luxe d'une
compatibilité honorable avec le PlayStation Move. Toujours peu creusée
au niveau de son scénario, la campagne solo est toutefois un concentré
d'action qui abasourdira la plupart des amateurs de dynamisme. En sus de
la possibilité coopérative – mais uniquement offline, malheureusement –
le titre jouit toujours d'un mode multijoueur complet et efficace.
Relativement proche du second volet, la partie online dispose des mêmes
règles, à la différence d'un mode Opérations assez intéressant en tant
que complément. Pour les fans de la série, il s'agit ici d'une petite
évolution du second volet, ajoutant quelques fonctionnalités
intéressantes tels que le jet-pack et le close combat, ainsi que de
maigres changements sur les classes, en sus des nouvelles cartes. Les
fans de FPS apprécieront très certainement cette production très stable
sur de nombreux points.
Graphisme
À l'instar du second volet, Killzone 3 bénéficie d'un moteur
graphique particulièrement véloce et riche en détails. Les développeurs
ont d'ailleurs effectué un réel travail sur les environnements de cette
suite afin de proposer une plus grande variété, faisant intervenir une
palette de couleurs moins fade. Les effets de lumière ont également eu
un traitement de faveur, ainsi qu'une foule de petits détails tels que
des particules dans l'air, des traces de pas dans la neige, etc.
Toutefois, certains éléments s'avèrent légèrement bâclés : certains
visages, ainsi que quelques objets dynamiques.
9.0/10
Bande son
Les thèmes sonores de Killzone 3 sont véritablement dominants et
instaurent une profondeur aux sessions de jeu. Mention spéciale à la
production sonore introductive, inspirant le côté dramatique de ce
conflit destructeur entre l'ISA et les Hellghasts. La palette de
bruitages a également été enrichie depuis le second volet, en
particulier au niveau des armes à feu. Quoi qu'il en soit, le résultat
est d'excellente facture.
8.0/10
Jouabilité
Dans les grandes ligne, la prise en main de ce troisième opus est
identique à celle de Killzone 2, suite à sa mise à jour de sensibilité.
Aussi, le gameplay est ergonomique et se diversifie via de nouveaux
mouvements : les glissades, et les attaques au corps-à-corps. On
regrettera en revanche la trop grande présence de phases de shoot à bord
de vaisseaux. Compatible avec le PS Move, le jeu profite d'une prise en
main de qualité, avec une configuration des touches plutôt
intelligente. Toutefois, la réactivité des mouvements étant moins
efficace qu'à l'aide d'une manette classique, l'utilisation du nouveau
contrôleur de Sony est surtout viable en solo.
8.0/10
Durée de vie
La campagne solo de Killzone 3 est à peu près aussi longue que
celle de son prédécesseur, découlant sur une durée de vie
d'approximativement sept heures. Le jeu étant globalement facile en
difficulté intermédiaire, nous saurons conseiller aux habitués des FPS
d'opter pour le mode Vétéran afin de lutter davantage. La possibilité
d'effectuer l'ensemble du jeu en coopération est un atout, mais nous
aurions apprécié le fait de pouvoir jouer en ligne en sus de l'écran
partagé. Dans un second temps, c'est évidemment le mode online qui
intéressera les joueurs. Ce dernier est aussi satisfaisant que celui de
son aîné, avec une sélection de cartes variée et globalement bien
conçues.
7.0/10
Scenario
La trame scénaristique de Killzone 3 débute là où le second volet
s'est achevé : à la sortie du château de Visari. Pour les nouveaux
arrivants dans la série, un bref descriptif des événements passés est
diffusé en début de partie. Les habitués retrouverons Sev et Rico, deux
rescapés de l'ISA, à nouveau enclin à affronter les armées Hellghastes.
Malgré la mise en scène tonitruante, l'histoire demeure assez creuse, en
raison d'un manque de surprise. Dommage.
6.0/10
Note Générale
Alors que le second opus était déjà une excellente production pour
la PS3, Killzone 3 assure une continuité certes peu innovante mais
assurément stable. Aussi, le gameplay est efficace, profitant également
d'une bonne utilisation du PlayStation Move en tant qu'alternative au
pad classique. La réalisation graphique et sonore gagne en détails ainsi
qu'en variété, et quelques nouvelles fonctionnalités font leur
apparition : close combat, jet-pack, phases en véhicules. La partie solo
étant finalement assez courte, il faudra compter sur le multijoueur qui
s'avère aussi intéressant que celui du second volet, avec quelques
options en supplément. Bref, il s'agit là d'un excellent FPS pour les
possesseurs de PS3 que les amateurs du genre apprécieront assurément.
8.0/10
Les plus
- Excellente réalisation graphique et sonore
- Le jet-pack
- Variété des environnements
- PlayStation Move bien adapté
- Partie multijoueur de qualité
- Mode coopératif...
Les moins
- ... mais uniquement en écran partagé
- Le scénario manque de profondeur
- Trop de phases en véhicule
- Quelques bugs sonores post-chargements
Source : generation-nt.com