Un coelacanthe pêché au large de l'Indonésie, le 23 mars 1999.
"GOMBESSA". Il y un an de cela, une équipe de plongeurs partait sur la piste d'un mystérieux animal des profondeurs. Dans le cadre du projet "Gombessa" (le nom local de l'animal), les chercheurs se lançaient sur les traces d'un énorme poisson tout droit venu du fond des âges : le cœlacanthe. Et pour cause, lorsque le dernier tyrannosaure a rendu l'âme, ce poisson préhistorique peuplait déjà la Terre depuis plus de 300 millions d'années. Et bien qu'extrêmement rare, le cœlacanthe peuple encore aujourd'hui nos mers.
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Un an après, le lancement de cette expédition sans précédent, les images tournées au fond d'un canyon sous-marin, au large des côtes sud-africaines viennent d'être diffusées sur Arte. Le reportage est dores et déjà disponible en replay, et vous pouvez le visionner ci-dessous.
Dans le sillage d'une expédition scientifique emmenée par le biologiste marin Laurent Ballesta, une fascinante plongée en eaux profondes sur les traces d'un animal légendaire. Sur les traces du légendaire coelacanthe, dont on dit qu'il n'aurait pas évolué depuis 65 millions d'années... Dans le sillage d'une expédition scientifique emmenée par le biologiste marin Laurent Ballesta, une fascinante plongée en eaux profondes sur les traces d'un animal légendaire, le coelacanthe, dont on dit qu'il n'aurait pas évolué depuis 65 millions d'années.
"SORTIE DES EAUX". On en sait très peu sur ce poisson unique qui "conserve des informations très importantes sur la sortie des eaux des vertébrés", explique à l'AFP Gaël Clément, paléontologue et membre de l'expédition. Rien que ça. Il est en effet le cousin éloigné d'un groupe disparu qui a donné naissance aux tétrapodes, les premiers vertébrés à quatre pattes, dont une branche arrivera jusqu'à l'homme, et porterait en lui les traces du passage entre le poisson et ces créatures terrestres.
Un chasseur nocturne, avec des os dans les nageoires
S'il a évolué au cours des temps, sa silhouette n'a pas tant changé, et surtout, il a des os dans quatre de ses nageoires - le seul poisson dans ce cas - et une poche d'air qui serait une ébauche de poumon primitif.
ÉTEINT. Jusqu'en 1938, on ne connaissait le cœlacanthe que sous une forme fossile, ce qui avait fait croire à sa disparition à la même époque que les dinosaures. Puis, un pêcheur sud-africain en a ramené un dans ses filets, évènement considéré alors comme l'une des plus grandes découvertes zoologiques du 20e siècle. Il a fallu attendre 15 ans pour découvrir un autre spécimen. Depuis, seuls un peu plus de 300 individus ont été répertoriés en Afrique du Sud, à Madagascar, aux Comores et en Indonésie. Des spécimens ont été pêchés pour être examinés, mais jamais le cœlacanthe n'avait été observé scientifiquement dans son milieu naturel.
Suspense et émotions fortes
Le documentaire revient sur cette équipée avec des plongées extrêmes, à haut risque. La joie immense de croiser, dès la première descente, ces poissons placides à la robe bleue tachetée de blanc et aux gros yeux vitreux.
BALISE. Puis les longues heures à remonter, palier par palier, la déception au cœur de ne pas en avoir croisé les jours qui suivent. Sans parler des déconvenues techniques... L'expédition et le film s'achèvent sur la dernière plongée. Une balise est alors fixée sur un cœlacanthe d'1m30. L'équipe scientifique espère que l'engin, programmé pour se détacher neuf mois plus tard, parvienne jusqu'à la surface et envoie vers un satellite un résumé des informations collectées. En revanche, elle n'ose espérer retrouver la petite balise, contenant des détails bien plus précis, au milieu de l'océan tumultueux. Et pourtant, ce fut le cas, le 9 février, raconte à l'AFPGaël Clément.
D'autres expéditions seront nécessaires
Aussi, on sait désormais que le cœlacanthe vit dans des eaux entre 18 et 22°C, sort toutes les nuits de sa grotte pour aller chasser, ou descendre encore jusqu'à 380 mètres de profondeur.
NAGE. En revanche, il faudra encore "énormément de temps" pour modéliser en 3D ses mouvements, "une nage très complexe" et "essayer de comprendre comment pouvaient nager les animaux à l'origine des vertébrés terrestres", explique le chercheur.
Au moins une autre expédition sera nécessaire pour placer des balises sur d'autres cœlacanthes. Autant d'informations précieuses pour aussi mettre en place une politique de conservation. Car s'ils "ont l'air d'avoir résisté à tout", souligne M. Clément, "ils ne sont absolument pas habitués à la présence humaine, et la pêche intensive les met en danger".
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_________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] le.cricket vous salue bien !
Avec le cœlacanthe, une plongée de 365 millions d'années !