Débarquer sur Mars en 2030, est-ce réalisable ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Après la Station spatiale internationale, l'envoi d'une mission habitée sur Mars pourrait devenir le prochain grand programme spatial d'envergure internationale et aux enjeux politiques majeurs.
La Nasa est-elle sur le point de donner son feu vert à une mission habitée sur Mars ? C’est le sentiment général, après la dernière annonce de Charles Bolden, patron de l’agence spatiale. Cet ancien astronaute a déclaré que les États-Unis, malgré les obstacles actuels, auraient la capacité
technologique d’envoyer des humains sur Mars à l’horizon 2030.La
Nasa n’a peut-être jamais été aussi près de donner son accord pour la réalisation d’une mission habitée à destination de
Mars. Le secteur privé s’est déjà largement emparé du sujet, avec des initiatives intéressantes, comme celles de
Dennis Tito et son
voyage autour de Mars, du projet
Mars One voulant financer par la téléréalité un aller simple de plusieurs volontaires (sans possibilité de retour), ou encore de
SpaceX qui veut envoyer des dizaines d’humains sur
Mars. Il était temps pour la
Nasa de reprendre la main.
Réunis lors d’une
conférence la semaine passée, des spécialistes des questions martiennes de la
Nasa et du secteur privé ont confronté leurs idées, et expliqué comment il serait possible d’envoyer des humains sur Mars à l'horizon 2030.
Charles Bolden, l’administrateur de la
Nasa, a alors déclaré que malgré une
conjoncture économique difficile, les
États-Unis sont résolus à franchir de nouvelles frontières dans l'exploration spatiale, et que
Mars est l’une d’elles.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Vue d’artiste de sondes spatiales Red Dragon (à l’atterrissage et au sol), des versions modifiées de la capsule Dragon de SpaceX, qui veut envoyer une colonie de plusieurs milliers de
personnes sur Mars.C'est là que le bât blesse. Le financement d’une telle mission est estimé entre 100 milliards et 200 milliards de dollars selon les options choisies, qu’il s’agisse d’initiatives privées ou publiques. Or, le budget décennal de la
Nasa, tel qu’il est planifié, ne le permet pas. À titre de comparaison, l'agence spatiale ne reçoit que 0,5 % du budget fédéral, contre 4 % pour le programme
Apollo de conquête de la
Lune, dans les années 1960.
Voyage vers Mars : des obstacles, mais rien d’insurmontableNote optimiste, le programme d’exploration de la
Nasa est aligné pour atteindre cet objectif, c’est-à-dire rendre possibles des missions habitées sur la Planète rouge. L’envoi d’astronautes sur un
astéroïde et la capture de l'un d'entre eux en sont les premières étapes.
Cela dit, ce grand projet martien se heurte à un certain scepticisme, et surtout à des obstacles de taille. Au premier rang de ces difficultés, on peut citer le défi technique que représente le lancement vers Mars d’une infrastructure de 30 à 40 tonnes. Par
ailleurs, la
survie et la
santé des astronautes sur une longue durée ainsi que leur retour sur
Terre sont aussi à prendre en considération. Si les défis technologiques ne sont pas insurmontables, pour peu que le financement suive, les incertitudes sont plus importantes concernant la santé des voyageurs et
l’impact de séjours prolongés dans l’espace, en raison des particules du
vent solaire et du
rayonnement cosmique.Enfin, le dernier écueil est d’ordre psychologique. D’aucuns se demandent comment évolueront le
comportement des astronautes et leurs relations alors qu’ils seront confinés dans un espace restreint et sur une longue période de temps. Pour eux, la Terre ne sera plus qu'un petit point lumineux, impossible à rejoindre en cas de problème au cours du voyage aller.
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