Dix ans et 12.000 tours de la Planète rouge pour Mars Express
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De forme parallélépipédique, de 1,5 x 1,8, x 1,4 m de côté, la sonde
Mars Express est équipée de deux panneaux solaires déployables. Son
radar Marsis est muni de deux antennes d’environ 20 m. On la voit ici
dans les locaux de
Starsem, à
Baïkonour, quelques semaines avant son
lancement.
Beagle-2 est installé sur la face de la sonde, entouré d’un
plastique noir (à ne pas confondre avec l'antenne grand gain qui fait
face au sol).
Lancée le 2 juin 2003 pour une mission de deux ans, la sonde Mars Express, de l’Agence spatiale européenne,
fonctionne toujours. Elle vient de fêter son dixième anniversaire. Au
bilan : beaucoup d'eau et même un ancien océan, le sous-sol de Mars, un
nouveau regard sur l'histoire de la planète et, en prime, d'étonnantes
images de Phobos.La sonde Mars Express s’envolait, voilà dix ans, pour une mission de deux années autour de la Planète rouge. Le 2 juin 2003, elle décollait depuis Baïkonour, à bord d’un lanceur Soyouz-Fregat pour un voyage de 205 jours et 400 millions de km.
Construite par
Astrium, cette sonde constitue, avec
Venus Express et
Rosetta,
une petite famille d’explorateurs planétaires, chacun bénéficiant de
développements techniques communs. En plus de l’atterrisseur Beagle-2
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] au destin malheureux, elle embarque sept instruments. Installée, 440 jours après le lancement, sur une
orbite
quasi polaire elliptique de 298 km (périapside) par 10.107 km
(apoapside),
Mars Express totalise à ce jour plus de 12.000 révolutions
autour de
Mars. Au 21 mai 2013, sa trajectoire circummartienne lui aura
également fait faire cinq fois le tour du
Soleil.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Lundi 2 juin 2003, décollage de la sonde Mars Express, première mission martienne de l'Agence spatiale européenne.Aujourd’hui, la sonde fonctionne toujours. Elle a même été utilisée pour surveiller l’
atterrissage du rover Curiosity de la
Nasa,
en août 2012. À la demande de l’Agence spatiale américaine,
Mars
Express a été positionnée de façon à couvrir toute la phase de
l’atterrissage, de l’entrée dans l
’atmosphère jusqu’à l’arrivée sur le sol martien du
rover. Elle a ainsi enregistré les résultats transmis par
Curiosity, notamment ceux liés aux sept dernières minutes qui ont été l’instant le plus crucial de la mission.
Une histoire géologique martienne plus préciseSeul regret, l’échec de l’atterrisseur britannique
Beagle-2. Également fabriqué par
Astrium, il devait se poser à la surface de
Mars, dans la région d
'Isidis Planitia, à proximité de l'équateur
martien, le jour de Noël 2003. On n’a jamais su ce qui était arrivé à ce
petit engin, la communication avec l’atterrisseur ayant été perdue
après la séparation. Beagle-2 était équipé d’une foreuse destinée à
recueillir, à deux mètres de profondeur, les premiers échantillons du
sol de la
Panète rouge.
Cette première mission martienne de l’Agence
spatiale européenne a tout de même rapporté d’excellents résultats
scientifiques. On citera en exemple l’instrument
Omega,
qui a permis de reconstituer plus précisément l’histoire de la planète,
en s’appuyant non pas sur le comptage des cratères pour la définition
de leur
époque géologique (
Noachien, Hespérien et Amazonien), mais sur l’analyse des minéraux.
Les scientifiques ont pris en compte les processus de formation et
d'altération des minéraux, et en particulier le rôle joué par l'eau.
Résultats, trois grandes périodes distinctes ont pu être décrites selon
une stratigraphie proposée par le Français
Jean-Pierre Bibring : le
Phyllosien (l'âge des
phyllosilicates), le
Theiikien (l'âge du soufre, donc des
volcans) et le
Siderikien (l'âge du
fer, et plus précisément de l'oxyde de fer).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Carte du sol et du sous-sol au niveau du pôle sud de la Planète rouge obtenue par le radar Marsis, embarqué sur la sonde Mars Express, en orbite le 25 décembre 2003. Les strate de dépôts au niveau des pôles, reposant sur un substrat rocheux profond, sont surtout composés de glace, et ils contiennent la majeure partie de l'eau actuellement présente sur Mars.
De l’eau en veux-tu en voilà et des images de PhobosAutre résultats intéressants, ceux du
radar Marsis,
dont le déploiement avait été retardé en raison de craintes
d’endommagement de la sonde. Cet instrument a notamment découvert un
ancien océan et d’importants volumes de glace pure situés à quelques kilomètres sous les deux
calottes polaires de la planète. Si ce volume de glace était distribué de manière
uniforme sur toute la surface de
Mars, la planète serait couverte par 11
m d'eau.
Enfin, nous devons à
Mars Express d’étonnants
survols de Phobos, pour certains à moins de 100 km de sa surface. Des détails inédits sont
ainsi imagés, et en décembre 2013, la sonde européenne devrait même en
survoler à seulement 47 km d’altitude lors d’une manœuvre assez risquée,
car cette escapade n’était pas prévue. Les objectifs de la mission
ayant été remplis depuis bien longtemps (elle devait fonctionner pendant
seulement deux ans), l’
Esa s’autorise ces explorations supplémentaires.
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