Le Museum prône la réintroduction d’ours dans les Pyrénées !Pour repousser tout risque d’extinction, il faudrait réintroduire dès maintenant vingt nouveaux ours dans les Pyrénées, estime un nouveau rapport scientifique.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un ours mâleCommandé en mai 2013 par le Ministère du Développement Durable, le rapport rendu par
le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) avec la collaboration de
l’Union internationale de la nature (UICN) et
l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) estime nécessaire de réintroduire dix femelles et cinq mâles en Béarn et cinq femelles dans
la région de l’Ariège et de
la Haute-Garonne.Actuellement, il ne reste en
Béarn que deux mâles et ce
«noyau occidental » est donc tout proche de l’extinction. Dans le noyau central, 22 ours ont été recensés et la population croît régulièrement. Mais les risques d’extinction sont très élevés du fait d’une mortalité élevée des oursons et des adultes (par accident ou braconnage) et de la consanguinité.
Accroître le brassage génétiqueEn effet, un seul ours, Pyros, introduit en 1996, est le géniteur de l’ensemble des individus nés depuis dans le massif. Les réintroductions prônées devraient permettre de réduire les risques d’extinction à moins de 5% d’ici 50 ans (ce qui assure, selon les critères scientifiques, la pérennité de la présence de l’animal), et de sortir l’ours pyrénéen de l’évaluation «défavorable inadéquat » accordée par les écologues à l’avenir de l’espèce.L’arrivée de nouveaux ursidés est d’autant plus recommandée que le milieu pyrénéen est très favorable. Sur ces pentes, les myrtilles, framboises, baies, tubercules, herbes, faines, insectes qui représentent environ 75% de l’alimentation de l’ours sont en abondance et il y trouve les charognes, gros animaux sauvages et domestiques nécessaires pour compléter son régime.
Les Pyrénées peuvent accueillir au moins 110 oursLes scientifiques notent que les actuels occupants ont vaqué en 2012 sur 3246 km2 et fréquenté occasionnellement 5399 km2. La surface de l’habitat favorable à l’alimentation et à la reproduction de l’espèce est estimée à 7000km2, soit le double de ce qui est occupé aujourd’hui. Avec 0,3 animal au km2, la densité d’occupation versant français est donc très faible, d’autant qu’en Espagne, dans
les Monts Cantabriques, la densité est de 2,1 ours au km2.
Sur cette base, le rapport estime donc que les Pyrénées sur ses versants français et espagnols, peuvent nourrir au moins 110 ours. Avec une densité d’un animal par km2, les deux noyaux béarnais et ariégeois pourraient même être de nouveau connectés. Ce nouveau rapport confirme les précédents sur la viabilité de l’espèce dans la chaîne pyrénéenne. Il provoque aussi la même levée de boucliers des opposants qui estiment qu’en montagne, entre l’ours et l’homme, l’une des deux espèces est de trop.
Une réintroduction au point mortLes prédations sur les troupeaux d’ovins sont pourtant limitées.
L’ONCFS comptabilise en effet en moyenne par an 160 ovins victimes de l’ours pour des pertes annuelles des troupeaux en estives de 15 000 à 30 000 ovins par maladies, accidents ou attaques de chiens. La réintroduction est cependant au point mort.
Ce rapport coïncide d’ailleurs avec les vingt ans de
l’Institution patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB). L’institution qui devait concilier «en patrimoine commun» le développement des vallées et la protection de l’ours a développé tous les arguments possibles pour que l’espèce ne revienne pas en Ossau, Aspe et Barétous.
Vous pouvez consulter le rapport du MNHN ci-dessous : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Le rapport du MNHN sur la réintroduction des ours dans les PyrénéesSource : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]