715 nouvelles exoplanètes dans les filets de Kepler !Depuis 4 ans, Kepler avait découvert environ 3.600 candidats au titre d'exoplanètes. La Nasa vient d'annoncer que 715 d'entre elles ont passé les tests, ce qui porte à 961 le nombre des cousines des planètes du Système solaire découvertes par ce satellite. Depuis la première découverte de 1995, le tableau de chasse comporte désormais plus de 1.790 exoplanètes dans la Voie lactée. Voila de quoi stimuler les exobiologistes et les membres de Seti.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Une représentation d'artiste des systèmes d'exoplanètes découverts en analysant de façon ingénieuse les observations de Kepler. Beaucoup de ces systèmes se trouvent autour de naines rouges.Certains vont finir par se demander pourquoi personne n’a encore détecté
le monolithe noir d’Arthur Clarke sur la Lune. La
Nasa vient en effet d’annoncer que les archives des données prises par Kepler, entre mai 2009 et mars 2011, avaient permis de confirmer l’existence de
715 nouvelles exoplanètes. Contrairement à la procédure habituelle, depuis un certain nombre d’années, qui veut que les découvertes d’exoplanètes débusquées par la méthode du
transit planétaire soient confirmées au sol en utilisant la
méthode des vitesses radiales, il a suffi d’analyser de façon ingénieuse les observations de
Kepler. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une distribution du nombre des exoplanètes découvertes selon leurs tailles. Les plus nombreuses ont un diamètre de l'ordre de celui de Jupiter sur ce schéma. Les archives de Kepler viennent de permettre d'ajouter un nombre significatif de nouvelles exoplanètes (en orange). Celles qui étaient déjà connues sont représentées en bleu sur cet histogramme. On mesure l'apport quantitatif de Kepler. Des systèmes d'exoplanètes à transits multiplesEn effet,
les 715 nouvelles exoplanètes font en fait partie de systèmes planétaires multiples autour de
305 étoiles. Dans ce cas, il est possible d'utiliser des méthodes issues du calcul des probabilités et de l’analyse statistique des observations pour, à partir des seuls transits, en tirer une preuve convaincante de l’existence de ces
astres. L'interprétation de baisses périodiques de
luminosité d'un
soleil comme la succession de transits d'une exoplanète est incertaine, notamment parce que l’activité des étoiles peut être plus ou moins variable. Mais lorsqu'existent des transits multiples d’exoplanètes au sein d'un système planétaire, l'incertitude sur l'interprétation de ces baisses de luminosité peu être réduite, comme l'ont montré les membres de la mission Kepler. On peut alors admettre la présence d'exoplanètes sans avoir recourt à une confirmation par la méthode des vitesses radiales.
Il y a encore quelques jours, le site de l’encyclopédie des planètes
extrasolaires développé et mis à jour par l’astronome
Jean Schneider et ses collègues, indiquait 1.080 exoplanètes découvertes depuis 1995. Le nombre de 2.000 planètes extrasolaires connues dans la
Voie lactée n'est donc plus très loin. Kepler a d'ailleurs encore des candidats à ce titre dans ses archives de données, attendant une confirmation. Parmi celles que vient de découvrir le satellite, environ 95 % sont moins massives que
Neptune (dont la taille est de l’ordre de 4 fois le diamètre de la
Terre).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les découvertes annuelles d'exoplanètes depuis 1995. En rouge, celles précédemment découvertes par Kepler et en bleu celles repérées par d'autres instruments. Les archives des observations du satellite viennent d'en livrer 715 de plus (en orange).De Kepler à Seti en passant par Plato et James WebbQuatre de ces nouvelles exoplanètes pourraient prétendre au titre d’
exoterres car elles orbitent dans la
zone d’habitabilité et ont un diamètre inférieur à 2,5 fois celui de la Terre. L’une retient sans doute en particulier l’attention des
exobiologistes :
Kepler-296f, qui
orbite autour d’une
naine rouge deux fois plus petite que le Soleil. La masse de cette exoplanète est encore inconnue mais son diamètre est estimé à deux fois celui de la Terre. On ne sait donc pas encore s’il s’agit d’une planète semblable à la
Terre ou d’une
planète océan par exemple.
Dans quelques années, les exoplanètes déjà découvertes se dévoileront davantage grâce à la mission
Cheops. Mais c’est principalement du
télescope James Webb que sont attendues des révélations. Elles concerneront la composition chimique des
atmosphères des
superterres. La mission
Plato de l’Esa devrait aussi contribuer à augmenter le nombre des planètes potentiellement habitables connues dans les années 2020. Surtout, ce seront des exoplanètes beaucoup plus proches de nous que celles qu’a découvertes
Kepler. D’ici 10 ans, la recherche de biosignatures, voire de technosignatures, devrait donc faire un bond significatif et fournir des cibles plus précises pour les membres de
Seti. À quand la découverte d’une
sphère de Dyson ? Nul ne le sait. Hélas,
Carl Sagan n’est plus là pour commenter ces découvertes.
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