« Rien ne se fait dans le ciel » est un reportage indépendant d’environ une heure qui aborde une question généralement peu connue du grand public en occident. Celle de la lutte des autochtones de Nouvelle-Calédonie, les Kanaks, pour faire valoir leurs revendications territoriales. Peu médiatisé, ce combat oppose pourtant le peuple originaire de l’archipel à l’État Français…
« Rien ne se fait dans le ciel » expose les tensions et les frustrations qui touchent une partie de la population locale de Nouvelle-Calédonie. Oubliés ou même discriminés, les Kanaks développent le sentiment d’abandon et réclament une reconnaissance de leur droit. Stéphane Pecorini et Fabienne Gautier, tous deux suisses, sont allés à leur rencontre pour le tournage de ce film éclairant. Le premier est infographiste, photographe et vidéaste alors que la seconde est enseignante d’histoire. Pour la réalisation du film, ils ont travaillé en collaboration avec Roger Cho, coordinateur du Congrès populaire coutumier kanak (CPCK). Avec cet organisme, Roger Cho s’engage pour » la restitution des terres des Kanaks selon leur généalogie et leur coutume »; ces réclamations sont portées devant l’Office des Nations Unies, à Genève.
Les Kanaks, une communauté discriminée Le documentaire se penche sur les difficultés liées à l’ère postcoloniale en Nouvelle-Calédonie et « met […] en question les héritages d’une histoire coloniale marquée par les injustices et la violence à l’égard des Kanaks ». Cette situation a crée un clivage important au sein de la population qu’il est difficile de résoudre aujourd’hui. D’autant que pour dépasser ces problèmes, les acteurs locaux ne sont pas unanimes et adoptent des approchent différentes. Ainsi, pointent les réalisateurs, « il y a ceux qui souhaitent tourner la page du colonialisme et oublier l’histoire, ils envisagent l’avenir avec un optimisme qui, souvent, ne prend pas en considération la situation actuelle du peuple colonisé. D’autre part, il y a ceux qui revendiquent que leur mémoire soit reconnue et qui réclame justice ». Pour rappel, la Nouvelle-Calédonie relève de la souveraineté française depuis 1853. Malgré l’arrivée de nouvelles populations tout au long du 21ème siècle (européennes et asiatiques), les Kanaks demeurent la première communauté de l’archipel. Aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie fait l’objet d’une situation juridique particulière puisqu’elle dispose d’une plus grande autonomie que les autres collectivités d’outre-mer françaises. Ce statut singulier est la conséquence des résolutions qui ont été prises en 1998, lors des Accords de Nouméa. L’évolution statutaire de la Nouvelle-Calédonie a permis d’accéder à un certains nombre de revendications des Kanaks, tout en évitant un conflit local violent. Néanmoins, les relations entre les autochtones et les autorités françaises font toujours l’objet de tensions, alimentées notamment par les discriminations de fait que subissent les premiers.
Une lutte pour préserver un mode de vie Au delà des disparités sociales et économiques dont ils sont victimes, c’est le mode de vie même des Kanaks, inévitablement mis en danger par le mode de vie occidental et les tentatives « d’assimilation », que les représentants kanaks souhaitent protéger. La thématique englobe ainsi plus largement celle du droit à vivre différemment et à préserver une culture qui fait toute l’originalité des Kanaks; les revendications territoriales sont destinées à protéger ce patrimoine. Aussi, rappellent les auteurs du reportage, « les politiques et actions mises en place par le gouvernement français, mais aussi par les institutions de Nouvelle-Calédonie, de même que les multinationales présentes sur le territoire, portent atteinte, de manière irréversible, à la culture, au mode de vie, à la santé physique, morale et sociale, des Kanaks ». C’est dans ce contexte qu’ils faut comprendre les revendications territoriales émises par une partie de la population, bien que le vocabulaire lié à la colonisation soit devenu tabou, et « [qu’]on ne parle plus de colonisation […] ni d’indépendance kanak, mais d’autodétermination ». En traitant ce combat et la manière dont il s’organise, les auteurs du reportage ont voulu mettre en lumière « une réflexion originale sur les spécificités calédoniennes« . Mais ce film est également l’occasion d’adresser une critique politique forte qui concerne bien d’autres luttes à travers le monde, celle de « la dénonciation de l’uniformisation des modes de vie et de la suprématie de la culture occidentale [qui] sont à l’arrière-plan« . Il est possible d’organiser une projection du film en contactant les organisateurs sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]ou bien le visionner en ligne.
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« Rien ne se fait dans le ciel » : la lutte des autochtones en Nouvelle-Calédonie ! By Mrmondialisation