le.cricket Admin
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| Sujet: Les dauphins, victimes collatérales de l’affrontement entre les États-Unis et l’Iran Jeu 26 Jan - 15:28 | |
| Les dauphins, victimes collatérales de l’affrontement entre les États-Unis et l’Iran L'US Navy a formé quatre-vingt spécimens de dauphins à la détection des mines C’est tout sauf leur vocation, et pourtant… Aussi contre-nature que cela puisse paraître, l’US Navy a formé des dauphins à la détection des mines.Une mesure exceptionnelle (au sens strict du terme) et préventive prise dans le cadre du différend qui oppose les États-Unis à l’ Iran. Le Pentagone souligne en effet qu’en réponse à des sanctions internationales renforcées contre sa politique nucléaire, Téhéran pourrait décider de bloquer le détroit d’Ormuz, lequel relie le Golfe Persique au golfe d’Oman et, soit dit en passant, a déjà été le théâtre d’une opération de déminage qui a mal tourné en 1988 (NDLR :à la fin de la guerre Iran-Irak, la frégate américaine USS Samuel B. Roberts fut gravement endommagée par une mine iranienne). Un bégaiement de l’histoire n’est pas à exclure dans la mesure où le gouvernement iranien serait tenté de miner une nouvelle fois la zone. Pour l’empêcher d’arriver à ses fins, quatre-vingt dauphins ont donc été appelés à la rescousse. La tâche qui consiste à déposer des transpondeurs acoustiques à proximité des mines n’est cependant pas sans risque et selon certains rapports, la présence de mammifères marins pourrait favoriser le déclenchement des mines. Auquel cas, il ne fait guère de doutes qu’ils périraient dans l’explosion. L’arrivée en elle-même de cétacés « missionnés » dans la région fait aussi d’eux des cibles potentielles pour les forces armées iraniennes, dont il y a tout lieu de croire qu’elles n’hésiteraient pas à les attaquer si elles estiment qu’ils constituent une menace potentielle pour les intérêts vitaux du pays. « À croire que, parce qu’il s’agit de membres d’une espèce différente, nous pouvons faire fi de leurs intérêts »Professeur de bioéthique à l’Université de Princeton (New Jersey) et auteur d’une tribune dans les colonnes de nos confrères du Guardian, Peter Singer n’a pas mâché ses mots contre l’initiative américaine, assimilée à un crime contre la biodiversité. « Les animaux, en tout cas ceux qui sont conscients et capables de souffrir ou de jouir de leur existence, ne sont pas des choses que nous pouvons utiliser à des fins que nous trouverions commodes. À croire que, parce qu’il s’agit de membres d’une espèce différente, nous pouvons faire fi de leurs intérêts », a-t-il estimé, voyant dans la démarche du ministère de la Défense « une forme de préjugé contre ces êtres différents de nous qui s’apparente au racisme ou au sexisme », alors même que « leurs intérêts sont similaires aux nôtres ». « Tous les soldats américains sont volontaires mais même les conscrits ont certains droits fondamentaux. Les dauphins, eux, n’en ont pas », souligne également M. Singer, qui évoque une violation du treizième amendement de la Constitution des États-Unis interdisant l’esclavage. « La pratique de l’esclavage est aujourd’hui condamnée à juste titre […] mais l’asservissement d’autres espèces continue dans de nombreux domaines de la vie humaine. L’utilisation d’esclaves dans la guerre demeure d’actualité au sein de la marine américaine », conclut-il, appelant à « ne pas trouver de nouvelles façons d’exploiter les animaux ».Des dauphins totalement étrangers au différend américano-iranien pourraient être sacrifiés sur l’autel de la géopolitique. Circonstance aggravante, outre le fait que les stocks de l’espèce ne sont bien sûr pas inépuisables : l’efficacité de leur contribution reste à démontrer. On a effectivement connu l’armée américaine plus inspirée. Source : zegreenweb | |
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