INSOLITE : Un entrepreneur israélien fabrique du papier recyclé à partir d’excrémentsLa technologie mise au point par Rafael Aharon permet de transformer la
cellulose du papier toilette et des matières fécales en papier recyclé.En Israël, un entrepreneur a conçu une technologie permettant de recycler les excréments issus des eaux usées en pâte à papier. L’innovation présente des avantages environnementaux incontestables, elle pourrait aider à lutter contre la déforestation et participe déjà à une diminution de la consommation énergétique des stations d’épuration.Entrepreneur israélien et PDG de l’entreprise
Applied Clean Tech,
Rafael Aharon a mis au point un système de recyclage des eaux usées (
SRS pour Sewage Recycling System)
qui permet la transformation de la cellulose présente dans le papier
toilette et les matières fécales en un produit surprenant. Baptisé RecylloseTM,
cette matière peut aussi bien servir de combustible pour les centrales
électriques, entre dans la fabrication de pellets qui alimentent les
chauffages au bois et peut même devenir du papier recyclé. « Nous avons effectivement découvert une nouvelle source de papier » a expliqué
Rafael Aharon à nos confrères de
Treehugger.La gestion des boues issues du recyclage
des eaux usées est l’un des défis les plus difficiles à relever et
monopolise jusqu’à 50 % des coûts d’exploitation des stations
d’épuration. Affichant une production annuelle estimée à trente mille
tonnes, les États-unis ne sont responsables que de 10 % de la boue
dégagée à l’échelle mondiale par les usines.
L’extraction des excréments
présents dans les boues permet de diminuer cette production d’environ
75 % et résout de surcroît le problème des odeurs dû au traitement des
eaux usées.
Un résultat non négligeable, d’autant que le SRS participe à
la lutte contre la déforestation en entrainant une réduction du nombre
d’arbres abattus pour les besoins de l’industrie de pâte à papier.
S’ajoute une baisse de la consommation énergétique des sites de gestion
des eaux usées qui se retrouvent avec moins de boue à traiter, ce qui
conduit à une diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Si des obstacles psychologiques peuvent
freiner une telle entreprise, M. Aharon est persuadé d’avoir conçu une
technologie promise à un bel avenir. Plusieurs unités ont déjà été
installées en Israël et aux États-unis. En 2009,
l’Etat hébreu et l’
Ohio
(
États-unis) ont accueilli des stations d’épuration municipales et
industrielles dotées de SRS pour des tests s’étalant sur deux à trois
mois. En février 2012,
Applied Clean Tech annonçait dans un
communiqué l’installation de nouvelles unités sur les territoires
israéliens, jordaniens et palestiniens.
Dans le sud d
’Israël, la ville
d’
Omer forte de dix mille habitants abrite déjà une unité de recyclage
des excréments. Un appel d’offre prévoit l’extension de cette
technologie à la ville de
Zfat qui gère les eaux usées de trente mille
résidants.
« Ces derniers mois, nous assistons à
une augmentation du niveau d’intérêt pour la solution unique que
propose notre société. Nous nous réjouissons des accords qui nous
permettent d’élargir le déploiement géographique de notre technologie et
de réduire significativement les coûts pour les autorités locales » a déclaré dans un communiqué de presse
M. Aharon. Le PDG souhaite
étendre la commercialisation du SRS à l’Europe occidentale et ainsi
profiter de l’augmentation de la demande en matière de technologie
permettant de réduire les dommages environnementaux.
Gageons que le
succès soit au rendez-vous.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]