Comme l’ornithorynque dont il tire son nom, le Platypus peut voguer, plonger et visiter les fonds marins sans manquer d’oxygène. Une invention made in France qui multiplie les atouts pour faire du bien à l’environnement.
Impossible n’est pas Français. Le platypus, c’est le nom anglais de l’ornithorynque, étrange animal ressemblant à un croisement de canard et un castor, bref un super nageur qui peut rester sous l’eau 40 secondes en apnée à chasser. Depuis 2009 c’est aussi le nom d’une startup installée près de Nantes dédiée à concevoir un bateau semi-submersible, à l’image de ce curieux mammifère. Spoiler : ils y sont arrivés.
En immersion. Imaginez un trimaran de 7 mètres de long pour 2,5 de large, le tout fabriqué en aluminium. Au centre, une sorte de banc où viennent s’installer les 4 passagers. Quand soudain, grâce à un système de ballast, « la partie centrale s’enfonce à 2,50 mètres de profondeur avec le pilote et ses passagers » comme l’a décrit l’inventeur du Platypus Craft, François-Alexandre Bertrand, à BFMTV. Avec ses deux moteurs hors-bords 50 cv, il peut croiser à 18 nœuds en mer (35 km/h) mais, par sécurité, il se bride à 3 nœuds une fois immergé. Une version boostée permet d’atteindre les 24 nœuds (45 km/h) ou de basculer sur deux moteurs électriques 10 kW doublé d’une batterie lithium-ion 20 kWh pour soigner la mer. Car c’est là sa mission : pouvoir ramasser des déchets en surface tout en surveillant les pollutions et destructions sous-marines.
Jusqu’à 7 heures sous l’eau. Le Platypus Craft a été présenté en mars lors du salon nautique de La Ciotat où il a permis de visiter les fonds marins sans baptême de plongée, ni moniteur ni même de bouteilles. En effet, le Platypus intègre un “narguilé de plongée” qui prodigue un oxygène quasi-illimité. François-Alexandre se targuait aux Échos d’avoir réussi à faire respirer ainsi des passagers pendant « 7 heures de plongée et (…) 22 kilomètres sous l’eau ». Les ports français lorgnent sur son usage touristique tandis qu’ailleurs on l’envisage pour nettoyer la pollution, comme en Nouvelle Calédonie qui a déjà commandé son Platypus. Il aura fallu 10 ans pour que ce projet prenne vie mais cette fois, qu’on se le dise, l’ornithorynque est à flot.