La Connerie Humaine au summum de l'horreur : Massacre de tortues luth en Amérique du Sud[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Espèce emblématique de
Trinidad-et-Tobago, la tortue luth a fait l’objet de mesures notables
de conservation depuis l’interdiction officielle de sa chasse en 1966.
Le drame de l’île de Trinité remet beaucoup de choses en question… Une plage de Trinidad-et-Tobago a été le théâtre d’une invraisemblable hécatombe.Espèce en voie de disparition essentiellement à cause des activités
d’origine anthropique, la tortue luth vient de payer un très lourd
tribut à une incroyable négligence sur une plage de l’île de Trinité,
dans la République de Trinidad-et-Tobago, en Amérique du Sud.Dépêchée par le gouvernement, une équipe de travaux publics qui avait
pour mission de détourner le cours de l’embouchure de la Grand rivière,
laquelle se jette dans la mer sur la plage précitée – considérée comme
l’une des aires de nidification des tortues luth les plus étendues au
monde – et risquait d’attenter aux fondations d’un hôtel voisin, a
commis une erreur d’appréciation très lourde de conséquences. En voulant
ériger une digue de sable, elle a en effet écrasé des dizaines de
milliers d’œufs. D’autres nids, également en quantités phénoménales, ont
été dévorés par des chiens errants et des vautours qui n’en demandaient
pas tant…
En tout, quelque deux cent mille œufs auraient été victimes de cette
défaillance aux conséquences évidemment catastrophiques pour la
biodiversité locale, a indiqué Sherwin Reyz, membre de l’ONG de
protection de l’environnement (
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]) de la Grand rivière, interrogé par nos confrères de l’
Associated Press et qui a confié avoir été
« au bord des larmes ». Et d’évoquer un « gâchis dégoûtant » résultant
d’un travail bâclé, encore hanté par le douloureux souvenir du
sauvetage des rares nouveau-nés qui ont miraculeusement échappé au
carnage.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un écosystème touché en plein cœurIronie du sort : des touristes convergent du monde entier dans l’hôtel pour observer la ponte des tortues géantes
(NDLR : elles peuvent mesurer plus de deux mètres de long et peser jusqu’à une tonne, en plus de vivre jusqu’à cent ans), incontournables de l’
écosystème de l’île. Son propriétaire italien Piero Guerrini, qui réclamait les
travaux, s’est lui aussi dit choqué et a estimé que le ballet meurtrier
des bulldozers a laissé
« beaucoup de mauvaises images dans l’esprit des gens ».Membre de l’association
Papa Bois Conservation également cité par l’
Associated Press, Marc
de Verteuil a pour sa part déploré une mobilisation de moyens
logistiques disproportionnée au regard de la taille de la plage et de la
vulnérabilité de sa
biodiversité. Selon lui, la
procédure n’aurait de surcroît pas été respectée et l’équipe de travaux
publics responsable du massacre aurait cédé à une forme de panique.
Des retombées touristiques sont à craindre. Alors que l’abattage des
tortues de mer est interdit dans le pays depuis 1966, les efforts de conservation
consentis depuis près d’un demi-siècle pour préserver l’espèce, eux,
viennent d’être en grande partie annihilés.
Précisons enfin que, si les
tortues luth peuvent pondre jusqu’à quatre-vingt-cinq œufs d’une seule
traite, à peine 1 % des individus survit jusqu’à l’âge adulte. Une autre
bonne raison d’accuser le coup…Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]