L’érosion constante d’une vaste forêt de mangroves menace les tigres[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Victimes des braconniers et de la dégradation de leur habitat, les tigres sont de moins en moins nombreux Comme s’ils n’avaient pas déjà assez à faire avec
les braconniers, galvanisés par l’engouement que suscite la médecine chinoise dans les pays occidentaux et, plus logiquement, extrême-orientaux… La sauvegarde des
tigres, espèce symbolique d’une
biodiversité qui périclite partout dans le monde, est une préoccupation majeure des associations de
protection de l’environnement, mais aussi de la communauté internationale.
En témoigne le sommet de
Saint-Pétersbourg (Russie) fin 2010, qui a
débouché sur un accord historique, encourageant à plusieurs titres, mais
dont il n’est pas du tout certain qu’il suffise à empêcher la
disparition de l’espèce. Le texte paraphé par l’ensemble des Etats
accueillant des félins – lesquels étaient encore 100 000 il y a un
siècle, mais ne sont plus qu’environ 3 000 aujourd’hui– dans leurs frontières n’impose pas, en effet, de mesures spécifiques de protection des
Sunderbans, une région située à cheval sur les territoires de l’Inde et du Bangladesh et qui abrite la plus vaste forêt de mangroves de la planète.
Ladite forêt pourrait héberger
grosso modo 500 tigres du
Bengale. Or, si l’on en croit une étude rédigée notamment par des chercheurs de la
Zoological Society of London (ZSL),
elle serait très gravement touchée par l’érosion, les tempêtes et la montée du niveau de la mer, étant entendu que celle-ci est plus importante dans le Golfe du Bengale que dans les autres océans (+3,14 millimètres chaque année contre une moyenne de 2 millimètres).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cercle vicieuxLes observations satellites qui ont contribué à la rédaction du
rapport précité ont révélé que 71 % de la côte boisée reculent de cent cinquante à deux cents mètres par an. Un rythme effrayant qui pose la question de la survie de la forêt de mangroves et, fatalement, des
tigres établis en son sein.
Précisons que depuis 1975, malgré l’érection de digues, deux îles des Sunderbans ont déjà disparu, provoquant le déplacement de six mille habitants. Quelque trente mille familles, victimes collatérales du
réchauffement climatique, pourraient en outre être contraintes de s’exiler à l’horizon 2020.
De l’avis des scientifiques, la vulnérabilité accrue des mangroves
s’expliquerait quant à elle par l’intensification et la multiplication
des tempêtes et autres phénomènes extrêmes, phénomènes dont on sait
qu’ils pourraient être intrinsèquement liés à la hausse du thermomètre
mondial.
« Comme le développement humain s’accélère et que les
températures continuent d’augmenter, la protection naturelle contre les
raz-de-marée et les cyclones se dégrade à un rythme alarmant. Cela va
inévitablement conduire à la disparition des espèces installées dans
cette zone si les choses restent en l’état », alerte
Natalie Petorelli, co-auteure de l’étude citée par nos confrères du
Guardian
L’étau continue donc de se resserrer autour des tigres, animaux majestueux dont l’extinction n’a hélas sans doute jamais paru aussi plausible.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]