Sciences & Espace : La sonde BepiColombo passée au four[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La porte de la chambre à vide Phenix de l'Estec (Esa) se ferme sur un des trois modules de la mission BepiColombo. Il en ressortira vingt jours plus tard, débarrassé de tout contaminant susceptible de dégazer dans l'espace. La construction de la sonde BepiColombo à destination de Mercure, dont le lancement est prévu en 2014, se poursuit. L’Agence spatiale européenne l’a récemment soumise à un traitement de décontamination.Les trois modules de la mission
BepiColombo sont sortis de la chambre à vide où ils sont restés 20 jours pour être chauffés à quelque 60 °C. L’objectif était de les débarrasser de tous
les contaminants susceptibles de dégazer dans l'espace. Cette étape de la construction s’est déroulée dans la chambre à vide
Phenix de l
’Estec (European Space Research and Technology Centre), le centre technique de l’Agence spatiale européenne (Esa) situé aux Pays-Bas.
Cette opération était nécessaire en raison des températures extrêmes auxquelles sera soumise la sonde lorsqu’elle sera en
orbite autour de
Mercure, la planète la plus proche du
Soleil : plus de
350 °C pour les parties éclairées par le Soleil et jusqu’à -120 °C pour celles à l’ombre du Soleil.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Entrée de l'orbiteur MPO dans Phenix, une chambre à vide profonde de 12 m pour un diamètre de 4,5 m.Éliminer les produits volatils par étuvage sous videEn effet,
l’Esa veut s’assurer qu’aucun élément susceptible de dégazer ne se trouve sur la sonde lorsqu’elle sera dans
l'espace. Le risque est qu’une
contamination moléculaire soit causée par la recondensation des
composés volatils contenus dans les colles et les peintures sur le satellite. À certains endroits du satellite, de tels dépôts risqueraient de causer des dysfonctionnements.
Ainsi, sur les panneaux solaires, cette contamination pourrait grandement diminuer leur puissance ou, sur des instruments scientifiques, notamment les optiques, en dégrader les
performances. Enfin, si un résidu vient adhérer sur les radiateurs de la sonde, peints en blanc ou faits de
métal poli, il pourrait en modifier la
couleur et donc le pouvoir réfléchissant.
À noter qu'il ne s'agit pas d'une stérilisation bactériologique. La décontamination consiste simplement à éliminer la plus grande partie de ces produits volatils par un étuvage sous vide. Il vaut mieux procéder à la décontamination avant d'avoir installé les instruments, les radiateurs et les
générateurs solaires. Une fois la structure débarrassée de ces composés, ils ne reviennent pas.
Première incursion européenne autour de Mercure BepiColombo, à laquelle participe
le Japon, est la première mission européenne à destination de Mercure. Le principal
objectif scientifique est la conduite pour la première fois d’une
l’observation quasiment in situ, systématique et approfondie de la
planète Mercure, incluant l’analyse de sa surface et de sa
magnétosphère.
Son lancement est prévu en 2014 par une
Ariane 5, et l'arrivée autour de la planète
Mercure devrait se faire en 2020. Cette mission se compose de plusieurs modules (dont trois fournis par
l'Europe) :
- l'orbiteur MPO (Mercury Planetary Orbiter), avec ses 11 instruments dédiés à la cartographie et l'étude de la surface de Mercure et de son atmosphère ;
- le bouclier solaire, pour protéger l'engin des quelque 350 °C au voisinage de Mercure ;
- le module de transfert MTM (Mercury Transfert Module), qui assurera l'alimentation électrique et la propulsion pour le voyage Terre-Mercure ;
- l'orbiteur MMO (Mercury Magnetospheric Orbiter), fourni par le Japon, étudiera le champ magnétique de Mercure grâce à ses cinq instruments.
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