Le terrible venin des cônes marins utilisé comme antidouleur !Le venin du redoutable mollusque prédateur pourrait être utilisé comme un antidouleur plus puissant et moins addictif que la morphine.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le (terrible) venin du cône de mer pourrait être utilisé comme un antidouleur plus puissant que la morphine.VENIMEUX. Lutter contre la douleur chronique grâce à l'un des animaux marins les plus venimeux qui soient. C'est l'idée qu'ont eu des chercheurs australiens. L'animal en question, c'est
le cône de mer, un mollusque gastéropode qui possède l'un des venins les plus redoutables du monde marin. Cette sorte d'escargot est un prédateur carnivore doté d'une fine trompe armée d'un harpon lui-même muni de dents creuses et ouvertes - les dents radulaires - par lesquelles le venin peut s'écouler.
Ce venin bien particulier contient des substances actives capables de tuer un homme en deux heures. On vous laisse admirer ce que cet escargot peut faire d'un (gros) poisson :[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le Conus Geographus : un assassin silencieux par Spi0nCONOTOXINES. Terrifiant... et pourtant. Selon les travaux de chercheurs de
l'Université du Queensland présentés dimanche aux États-Unis, une petite protéine extraite du venin de cônes marins pourrait permettre de produire des antidouleurs potentiellement plus puissants que la morphine, avec moins d'effets secondaires et un risque moindre d'accoutumance.
Car bien que redoutable, ce venin contient des centaines de peptides qui sont de petites protéines appelées conotoxines. Et, chez les humains, certaines de ces conotoxines semblent avoir des effets analgésiques. Celles-ci agissent en effet au niveau des canaux ioniques et des récepteurs présents dans le système neuromusculaire et dans le système nerveux central.
"Une nouvelle classe de médicaments capables de soulager les formes les plus sévères de douleurs chroniques actuellement très difficiles à traiter"Les chercheurs ont ainsi créé au moins cinq nouvelles substances expérimentales à partir de cette protéine qui pourrait un jour conduire au développement d'analgésiques sûrs et efficaces pris oralement pour traiter certaines douleurs chroniques.
Lire : Contrôler la douleur par la lumière ?"Il s'agit d'un pas important qui pourrait servir de base au développement d'une nouvelle classe de médicaments capables de soulager les formes les plus sévères de douleurs chroniques actuellement très difficiles à traiter", a expliqué
David Craik, principal auteur de cette recherche présentée à la conférence annuelle de
l'American Chemical Society (ACS) réunie ce week-end à
Dallas (
Texas).
Les douleurs ciblées par ces médicaments sont souvent provoquées par le diabète, la sclérose en plaques et d'autres maladies affectant les terminaisons nerveuses, qui peuvent durer des mois voire des années.
Les traitements actuels provoquent des effets secondaires importantsLes traitements actuels pour ces douleurs chroniques neuropathiques peuvent provoquer des effets secondaires importants et ne sont efficaces que pour environ un malade sur trois.
Jusqu'à présent, un seul antidouleur dérivé de ces conotoxines a été approuvé pour un traitement humain, le ziconotide. Mais cet analgésique doit être perfusé directement dans le bas de la moelle épinière, une procédure invasive, a précisé M. Craik.
Il a expliqué qu'il travaillait avec son équipe au développement d'un antidouleur basé sur une conotoxine pouvant être pris oralement. Une simple dose orale de cet antidouleur expérimental donné à des rats de laboratoire a fortement réduit la douleur selon les mesures standards.
Nous ignorons si ces dérivés de conotoxines auront des effets secondaires car ils n'ont pas encore été testés chez des humainsBasé sur ces recherches, ces scientifiques ont conclu que cet analgésique était environ cent fois plus puissant que la morphine ou le gabapentin, les deux analgésiques considérés jusqu'alors comme les meilleurs traitements des douleurs neuropathiques chroniques.En outre, l'accoutumance est moins un problème car ces conotoxines agissent sur des récepteurs du cerveau qui sont différents de ceux de la morphine ou d'autres opiacés.
"Nous ignorons si ces dérivés de conotoxines auront des effets secondaires car ils n'ont pas encore été testés chez des humains", a relevé
David Craik. Mais
"nous pensons qu'ils sont sûrs", car ils agissent sur des récepteurs cérébraux totalement différents de ceux de la morphine.
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