Auto : Les voitures des gangsters
La Ford Model 18 équipé du V8.La Ford Model A de Bonnie et Clyde, la Cadillac Town Sedan
d'Al Capone ou encore la Citroën Traction de Pierrot le fou... Contre
toute attente, ces modèles ont fait la une des journaux. La Ford Model 18 de Bonnie et Clyde
Couple de gangsters le plus célèbre au monde,
Bonnie Parker et Clyde Barrow ont marqué l'histoire des Etats-Unis pendant la période de la
Grande Dépression.
Dès 1932,
les deux jeunes amants sont à la tête d'un petit groupe de criminels
appelé "le gang Barrow", spécialisé dans l'attaque à main armée des
banques et des magasins.
A bord de leur
Ford Model 18, les
braqueurs romantiques sèment la panique dans cinq états américains,
faisant tout de même 12 morts.
Le voyage prend fin le 23 mai
1934, lorsque la voiture de Bonnie et Clyde est criblée de balles par
un barrage policier (130 impacts ont été dénombrés sur la carrosserie).
Al Capone en Cadillac Town Sedan
La Cadillac Town Sedan V8 de 1928, ayant appartenu à Al Capone.Parrain de la mafia de Chicago entre 1925 et 1932,
Al Capone, surnommé
"Scarface", est la figure du crime organisé américain pendant la
Prohibition. L'un
des symboles de la puissance d'Alphonse Capone est sans conteste sa
Cadillac Town Sedan. Peinte en vert et noir, la voiture ressemble alors
comme deux gouttes d'eau aux Cadillac de la police de Chicago. Elle
s'équipe même de la panoplie complète du véhicule de police avec le
gyrophare, la sirène et le récepteur d'ondes radio. Pour protéger la
voiture et par la même occasion sa personne, Al Capone ordonna que la
voiture soit équipée d'une carrosserie blindée pesant près de
3 000 kg. Ironie
de l'histoire, la Cadillac d'Al Capone était tellement sûre et robuste
que la Maison Blanche l'utilisa par la suite pour transporter le
président
Franklin Roosevelt.
La
Cadillac Town Sedan d'
Al Capone a été vendue aux enchères en 2010, pour la coquette somme de
621 500 dollars, soit
458 000 euros.
Ford Model A de John Dillinger
La Ford Model A de Dillinger. Le gangster aurait écrit à Henry Ford en
personne pour lui dire que sa "bagnole est magnifique", lui proposant
même le slogan : "Avec une Ford, vous sèmerez n'importe quelle bagnole".
Années 1930,
John Dillinger pille les établissements bancaires du pays et devient très vite l'ennemi public numéro 1.
Galvanisé
par cette réputation, "Dan la tête brûlée" multiplie les crimes à bord
de sa
Ford Model A V8 3.3 de 40 ch. Equipé d'un tel engin, qui dépasse
les 100 km/h (un record pour l'époque), John réussit toujours à semer
le FBI.
22 juillet 1934 : John Dillinger est identifié par le FBI
à Chicago, alors qu'il se rend au cinéma pour voir
Manhattan Melodrama (L'Ennemi public n°1 en français, ça ne s'invente pas) avec
Clark Gable. A la sortie du film, le gangster est tué par trois balles tirées par le FBI.
Sa
Ford Model A devient alors une véritable légende aux Etats-Unis.
Conservée par la famille Dillinger pendant de nombreuses années,
la voiture sera revendue puis restaurée. En 2009, la Ford reprend du
service dans le film
Public Enemies, basé sur la vie de John Dillinger. Elle sera ensuite vendue
165 000 dollars lors d'une vente aux enchères.
Jules Bonnot en Delaunay-Belleville 12 CV
Delauney-Belleville noire et verte semblable à celle de Jules Bonnot.
Meneur de
"la Bande à Bonnot", Jules Bonnot a révolutionné les braquages. Chauffeur expérimenté et mécanicien
émérite, il est l'un des premiers gangsters à utiliser l'automobile pour
commettre ses larcins.
Pendant cinq mois entre 1911 et 1912,
Jules Bonnot et ses complices anarchistes feront trembler les banques
parisiennes. La presse les baptise alors
"les bandits en auto". Une voiture marquera leur épopée tragique, la limousine
Delauney-Belleville 12 CV de 1910. Les braquages font de plus en plus de morts, l'Etat souhaite réagir fermement. Retranchée
dans une maison de Choisy-le-Roi, une partie de la Bande à Bonnot est
littéralement encerclée par près de 6 000 policiers et militaires. Ces
derniers utiliseront des bâtons de dynamite pour stopper le siège
et mettre fin à l'aventure.
Néanmoins, Jules et sa bande entreront dans la légende du grand-banditisme.
La Citroën Traction de Pierre Loutrel
Citroën Traction identique à celle qu'utilisait le Gang des tractions avant.Plus connu sous le pseudo de
"Pierrot le fou",
Pierre Loutrel fut l'un des premiers ennemis publics en France et leader du "Gang des tractions avant".
D'abord membre de la
Gestapo
française,
Pierrot le fou multiplie les exécutions sommaires et règle
ses comptes avec la pègre de l'époque.
Devenu gênant pour la Gestapo,
l'homme retourne sa veste et rejoint la Résistance.
A la Libération, Pierre Loutrel reprend du service dans le grand
banditisme. C'est alors qu'il forme le
"Gang des tractions avant", spécialisé dans les braquages à bord de Citroën 15/six. Cette équipe de
braqueurs atypiques regroupera anciens de la Gestapo, résistants et même
un déporté.
Néanmoins, Pierrot le fou finira par se retrouver
isolé car trop incontrôlable. Il décèdera après s'être tiré
accidentellement une balle dans la vessie lors d'un braquage avenue
Kléber à Paris.
La Bande à Baader en BMW 2002
BMW 2002.Début des années 1970, la Fraction Armée Rouge, ou "
Bande à Baader", fait régner la terreur en Allemagne.
Le
gang anarchiste commet des attentats, des enlèvements et des
assassinats pour protester contre le gouvernement capitaliste de
l'Allemagne fédérale.
Bizarrement, le groupe
révolutionnaire utilise pour ses interventions de nombreuses voitures
haut de gamme (symbole même du capitalisme). La bande apprécie, tout
particulièrement, la
BMW 2002, réputée pour ses performances et son agilité.
BMW
est alors très rapidement associé au groupe terroriste d'ultra-gauche,
bien loin de l'image que la marque souhaitait véhiculer.
A l'époque,
les Allemands plaisantent même sur la signification de
"BMW" qui
devient
"Baader-Meinhof Wagen" (la voiture de la Bande à Baader et
Meinhof), au lieu de
Bayerische Motoren Werke (Manufacture bavaroise
de moteurs). Les barrages policiers se multipliant et
l'impatience des propriétaire de BMW 2002 grandissant, un sticker
humoristique "Ich gehöre nicht zur Baader-Meinhof Gruppe" ("je
n'appartiens pas à la Bande à Baader-Meinhof"), voit même le jour.
Si la RAF n'existe plus aujourd'hui, la BMW 2002 sera à jamais assimilée à la Bande à Baader.
BMW 528i de Mesrine
BMW 528i E12.Décidément l'histoire n'a pas toujours été tendre avec le constructeur bavarois.
2 novembre 1979, la
BMW 528i E12 fait les gros titres de la presse.
Jacques Mesrine est pris au piège par la brigade anti-gang du commissaire Broussard,
porte de Clignancourt à Paris. Mesrine et sa compagne, Sylvia
Jeanjacquot, sont bloqués par un fourgon banalisé duquel surgissent
quatre tireurs de la brigade de recherche et d'intervention. Jacques
Mesrine est abattu par 19 balles. Les images de la voiture criblée
d'impacts fera alors le tour de France.
La
BMW 528i marron de
"l'homme aux 1 000 visages" est d'ailleurs restée bâchée pendant 28 ans
dans une fourrière de la police, avant d'être détruite dans une casse
d'Athis-Mons en mai 2007.
La voiture a connu un nouveau regain d'intérêt lors de la sortie en 2008 des biopics sur Mesrine,
L'Ennemi public n°1 et L'Instinct de mort.
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John Dillinger en Ford Model A, Bonnie and Clyde en Ford
Model 18, Al Capone en Cadillac Town Sedan, Mesrine en BMW 528i, la
Bande à Baader en BMW 2002, Jules Bonnot et sa bande
en Delaunay-Belleville, Pierrot le fou en Citroën Traction...
Le développement de l'automobile a vu apparaître une nouvelle forme de
crimes et de délinquants. Nos contemporains ne sont pas en reste,
puisque aujourd'hui la multiplication des
"go fast"
(voitures qui transportent de la drogue à toute allure) est le résultat
d'une lutte acharnée des constructeurs dans la production de véhicules
toujours plus puissants et plus robustes.
Source : L'Internaute