Bientôt de l’eau de mer dans les réservoirs des bateaux américains ?L'eau de mer pourrait prochainement investir les réservoirs des bateaux de l'US Navy, d'où une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. L’US Naval Research Laboratory (NRL) travaille à la conception d’un combustible qui paraît prometteur.On connaissait déjà les
biocarburants élaborés à base de jatropha, une plante issue de la famille des
Euphorbiaceae plébiscitée par la compagnie aérienne allemande
Lufthansa, mais
dont l’exploitation devenue intense entraîne d’importants changements d’affectation des sols judicieusement dénoncés par les associations de
protection de l’environnement, les essences alternatives conçues à base de graisses animales, d’huile de friture et bien sûr les
agrocarburants,
dont il s’est avéré que l’empreinte carbone « réelle » est nettement supérieure à celle des combustibles dits ordinaires. À ce titre, ceux-ci, longtemps perçus comme l’idéal pour rouler « propre », avant d’être pris pour cible dans le cadre d’études scientifiques approfondies, sont aujourd’hui regardés avec beaucoup de circonspection par le gouvernement français et l’Union Européenne (UE) qui, comme l’a déjà annoncé Paris, envisage de plafonner leur pourcentage dans le
mix énergétique continental.
La tendance n’en reste pas moins à une réduction des émissions de
gaz à effet de serre dans les transports. Le secteur aérien est à cet égard aux premières loges, mais la filière maritime n’est pas en reste.
En témoignent les travaux entrepris par des chercheurs américains de l’
US Naval Research Laboratory en vue de mettre au point un procédé pour extraire du CO
2 (dioxyde de carbone) et produire de l’hydrogène (H
2) à partir d’eau de mer, laquelle entrerait dans la composition d’une séduisante essence
green.
Sécurité, indépendance énergétiques et protection de l’environnement renforcéesLeurs investigations ont été motivées par un double constat du commandement militaire de transport maritime de l’
US Navy, en
charge de l’alimentation en carburant de la flotte américaine et qui a livré l’an passé quelque six cents millions de gallons de combustibles (environ deux milliards deux cent soixante-dix millions de litres) aux bateaux en état de fonctionnement: non seulement le ravitaillement des navires en mer est coûteux, mais ce processus suppose de surcroît beaucoup de temps et de coordination, ce qui au bout du compte est susceptible d’attenter à la sécurité nationale.
Responsable des recherches cité par
Enn.com, le Dr Heather Willauer a insisté sur leur pertinence. L’élaboration d’un tel kérosène amènerait en effet une
« réduction de la chaîne logistique de la livraison de carburant sans contrepartie
environnementale, en plus d’accroître la sécurité et l’indépendance énergétiques de la Marine ». Et d’ajouter : « Avec un tel procédé, (cette dernière) pourrait éviter les incertitudes inhérentes à se procurer du carburant à partir de sources “étrangères”. »Soulignons également que la technologie, si elle doit encore être « peaufinée », a déjà été testée avec succès en utilisant de l’eau de mer du Golfe du Mexique. Enfin, d’après le
NRL, le
coût de production oscillerait entre trois et six dollars (de deux
euros et trente centimes à quatre euros et soixante centimes) le gallon
(NDLR : 1 gallon = 3,78 litres). Assez peu pour que les pouvoirs publics s’intéressent de près à l’alternative qu’il est en train de préparer.
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