Des scientifiques explorent la planète Mars... dans un désert américain[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La Mars Desert Research Station est installée à proximité de la ville de Hanksville dans l'Utah.Depuis plus de dix ans, des équipes de scientifiques se relaient
au sein d'une base construite dans un désert de l'Utah aux Etats-Unis.
Le but : simuler l'exploration de la planète Mars. Alors que
les rovers Opportunity et Curiosity poursuivent tranquillement leur exploration de la planète
Mars, des scientifiques ont décidé de les imiter... mais sans quitter la
Terre ! Depuis des décennies, la planète rouge représente un objectif majeur pour l'exploration spatiale humaine.
Toutefois, au vu de la distance qui nous sépare d'elle et des conditions qui y règnent, pour l'heure, seuls des robots ont pu fouler le sol martien et il faudra encore plusieurs années de travaux avant d'envisager de pouvoir y envoyer des hommes.
En attendant, de multiples simulations sont donc organisées avec notamment
la
mission Mars 500 qui a consisté à enfermer dans un "vaisseau" six
volontaires pendant 520 jours. Un projet destiné à simuler un voyage aller-retour vers la planète rouge. Mais l'organisation
Mars Society a elle décidé de voir les choses en plus grand. Comment ? En construisant des stations de recherche destinées à simuler une exploration de la planète
Mars. Aujourd'hui, il en existe quatre parmi lesquelles une est située dans un désert à proximité de
Hanksville dans
l'Utah aux
Etats-Unis. En effet, avec ses dunes de sable, ses roches et ses couleurs orangées, la planète
Mars n'est pas si éloignée de certaines régions existant sur
Terre et en particulier de désert. C'est pourquoi des scientifiques ont eu l'idée de mettre en place la
Mars Desert Research Station (MDRS) où des volontaires pourraient se succéder pour arpenter le terrain et y prélever des échantillons comme s'ils étaient réellement sur
Mars. Des opérations qui permettraient d'évaluer la
faisabilité d'une exploration humaine de la planète rouge.
Six volontaires envoyés pendant plus de deux semaines dans le désertLe projet a démarré au début des années 2000 et il a remporté depuis un
grand succès. En effet, en mars 2012, 126 équipes différentes sont déjà
passées par la
MDRS. Chacun de ses équipages est composé de six membres
qui peuvent être des astronomes, des physiciens, des biologistes, des
géologues ou encore des ingénieurs (parfois des journalistes).
Tous se voit attribuer un rôle bien particulier parmi une liste de six
comprenant notamment le poste de commandant. C'est lui qui va être
responsable de tous les membres de l'équipe et de l'opération.
Ajouté à cela, chaque équipage va définir des buts scientifiques bien précis
qu'ils vont tenter d'accomplir au cours de leur séjour dans la MDRS. Ce
dernier dure entre deux semaines et un mois. Une période durant laquelle
les membres vont effectuer plusieurs types d'opérations. La station en elle-même est divisée en trois parties : un habitat sur plusieurs étages où se trouvent les lieux de vie (douche, toilettes, bureau, salle à
manger, etc.), une
"GreenHab" où faire pousser des plantes et traiter
les eaux usées et un observatoire recelant un télescope de 28 centimètres.
A quelques mètres de ces bâtiments, se trouve également une
"aire d'ingénierie" où tous les équipements sont stockés. Décrite ainsi, la station formée de cylindres parait plutôt confortable et vaste mais tout a été construit en fonction des conditions martiennes. Les systèmes d'eau, d'électricité et d'oxygène par exemple ont ainsi été conçus de façon à minimiser la consommation, à limiter au maximum les pertes et donc à réutiliser ce qui peut l'être.
Evaluer les difficultés que pourraient connaitre les "marsonautes" Durant leur séjour, les membres de l'équipage subissent ainsi les contraintes
martiennes tout en remplissant quotidiennement leurs taches telles que
collecter des échantillons de roche avant de les ramener dans le laboratoire pour les analyser ou étudier la géologie et la géomorphologie du "sol martien".
Comme le souligne
le site de la MDRS, ceci peut permettre d'appréhender d'une façon plus concrète les difficultés matérielles comme environnementales ou humaines que l'équipage peut connaitre.
Par exemple, c'est une chose de se promener quelques heures avec un prototype de nouvelle combinaison mais c'en est une toute autre de réaliser pendant deux mois un réel travail de terrain dans la même combinaison. De même, c'est une chose d'évaluer les interactions entre différents membres d'une équipe mais c'est totalement différent de les apprécier lorsque ces derniers sont confrontés à une situation d'isolement ou à des tâches délicates.
La vie, un phénomène unique à la Terre ? "Mars est le grand défi de notre époque. Un monde avec une surface de la
taille de tous les continents terrestres combinés, la planète rouge contient tous les éléments nécessaires pour abriter de la vie. Comme une sorte de Pierre de Rosette, elle peut révéler si le phénomène de la vie est quelque chose d'unique à la Terre, ou de prévalent dans notre univers", explique le site de la MDRS.
"L'exploration de Mars peut aussi nous dire si la vie telle que nous la trouvons sur Terre est le modèle de vie pour ailleurs, ou si nous sommes juste une
petite partie d'une tapisserie plus vaste et plus variée",
ajoute t-il. "De
plus, en tant que plus proche planète avec toutes les ressources nécessaires à la civilisation technologique, Mars sera l'essai décisif qui déterminera si l'humanité peut s'étendre de son globe d'origine pour apprécier les frontières ouvertes et les perspectives illimitées disponibles",
de toute espèce qui serait multiplanétaire. Citée par le
Daily Mail, la chef de mission
Melissa Battler qui a fait partie de l'équipage installé dans la station entre le 23 février et le 9 mars, a ainsi
commenté :
"Nous les humains, nous sommes des explorateurs... Il y a beaucoup d'obstacles mais nous pouvons les dépasser". Les trois autres sites de simulations martiennes se trouvent en
Arctique (Flashline Mars Arctic Research Station), en
Islande (European Mars Analog Research Station) et en
Australie (Australia Mars Analog Research Station).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la Mars Desert Research Station.
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