Le saumon OGM se rapproche des assiettes !!!L’administration canadienne vient d’autoriser l’élevage de saumons génétiquement modifiés qui seront engraissés au Panama. Un premier pas vers sa commercialisation. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sur cette photo de 2010, deux saumons du même âge. Celui du premier plan est naturel. Le second est un poisson génétiquement modifié de la société Aquabounty."SAUMON GM". L’organisme public
«pêche et océan du Canada » vient de lever le premier obstacle à la commercialisation du
saumon GM en autorisant l’entreprise
Aquabounty à élever des œufs dans une écloserie confinée située sur
l’île du Prince Edouard et à les exporter au
Panama pour les engraisser. C’est du Panama que seraient découpés et proposés aux marchés ces poissons baptisés
AquAdvantage.
Comment fabrique-t-on... un saumon transgénique ?[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Dans son expertise, l’organisme fait le tour des risques associés à cette activité tant pour l’environnement que pour la santé humaine et conclut à un risque
«faible » tant pour la santé humaine que pour l’environnement, avis émis avec une
«certitude raisonnable ».Un poisson génétiquement modifié, plus résistant au froid et qui grossit toute l'annéeLe saumon AquAdvantage est un saumon de
l’Atlantique (Salmo salar) dans lequel on a inséré un transgène composé d’un promoteur d’une protéine antigel de
la loquette d’Amérique (Macrozoarces americanus, un poisson ressemblant à l’anguille pouvant vivre dans des eaux salées à 0°C), et du gène de l’hormone de croissance du
saumon quinnat (Oncorhynchus tshawytscha).[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Différence de croissance entre un saumon normal et un saumon transgénique (au même âge !)
Avec une meilleure résistance au froid et des caractères de croissance améliorés, le poisson modifié grossit toute l’année et non plus seulement au printemps comme pour le saumon sauvage.
Il atteint ainsi une taille commerciale en 18 mois au lieu de trois ans pour un saumon d’élevage, 4 ans pour un sauvage. C’est cet avantage qui permet à
Aquabounty d’espérer produire plus à un moindre coût.
RISQUE D'HYBRIDATION. Le schéma de production reste cependant très compliqué. Les œufs sont élevés au
Canada puis transportés par camions et par avions au
Panama où ils sont engraissés dans des bassins situés dans un site d’altitude en pleine forêt. Il s’agit en effet d’éliminer tout risque de dispersion de ces poissons dans la mer où il pourrait s’hybrider avec des souches sauvages. Même si les femelles sont en principe stériles sur le même principe que les huîtres (elles sont triploïdes, soit porteuses de trois exemplaires de chromosomes au lieu de deux), 5% environ pourraient cependant malgré tout arriver à se reproduire.
"Un pas concret et dramatique vers l’arrivée d’un poisson GM dans nos assiettes"Le rapport examine donc a priori tous les scénarios qui pourraient voir s’échapper dans l’environnement des saumons modifiés. Est ainsi considéré comme «risque faible », le fait que le Panama est un pays frappé régulièrement par les cyclones et touché par des tremblements de terre. Les bassins d’élevage pourraient pourtant être détruits, libérant les animaux.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le saumon transgénique atteint la taille requise pour sa mise en marché en moitié moins de temps que le saumon sauvage de l'Atlantique.C’est ce que craignent les organisations de protection de l’environnement comme
le Canadian Biotechnology Action Network qui dénonce une autorisation
«constituant un pas concret et dramatique vers l’arrivée d’un poisson GM dans nos assiettes ». Par ailleurs, un groupe environnemental du
Panama a affirmé que l’entreprise n’avait pas les autorisations nécessaires pour ouvrir la ferme d’élevage.
REFUS. Cette autorisation d’exportation et de production porte pour l’instant sur
100.000 œufs par an. Ce premier obstacle franchi,
Aquabounty devra convaincre les États et les distributeurs d’autoriser l’accès de son produit aux marchés nationaux. Des chaînes de supermarché nord-américaines ont d’ores et déjà assuré qu’elles refuseraient de vendre ces poissons.
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